La fausse crise des constructeurs automobiles?

Les transports et nouveaux transports: énergies, pollution, innovations moteur, concept car, véhicules hybrides, prototypes, dépollution, normes antipollution, taxe. Modes de transport non individuels: transports en commun, organisation, carsharing ou covoiturage. Les transports sans ou avec moins de pétrole.
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Flytox
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par Flytox » 06/11/09, 23:21

Bonjour Obamot

«Suicide», le mot est lâché. [Edit] Il n'est probablement pas utilisé dans le bon contexte. Voici mon opinion.

J'ai mis du temps à rentrer dans ce fil, car il m'a fallut du temps pour "digérer" son titre... Il peut laisser dubitatif mais finalement il est opportun. Je n'aborderai pas les répercussion/implications dues à la crise financière (il y aurait beaucoup à dire) mais les désordres structurels propres aux entreprises de la branche (voir ailleurs dans l'industrie et même dans le tertiaire: administratif, financier etc...)

Ce qui me semble caractériser cette crise, c'est une attitude rétrograde de certains dirigeants et hauts responsables, et pas tant des accords de cartels, que plutôt la bête "résistance au changement qui aurait changé de camp". En résumé, on a simplement mis des incapables à des places qu'ils n'auraient jamais du occuper.

Parmi eux, ces responsables des RH — nouvellement débarqués — qui ont imaginé par le biais du "nouveau management" (venant tout droit d'outre atlantique) qu'ils avaient trouvé la panacée à leur problème: soit de "conduire" le personnel. Comme si le simple fait d'avoir décrit le problème avait suffit à l'appréhender à l'aide de techniques sécurisantes enseignées lors de "séminaires de haut vol" qui, hélas, auraient pu servir à humaniser l'homme et rendre le travail passionnant plutôt que de s'appuyer sur des "modes opératoires" et des "modèles"...

Ils se sont totalement gourés amha. LE MAÎTRE MOT qu'il fallait trouver c'était: CONFIANCE et non une gouvernance par LA PEUR, tant il est vrai que nous étions/sommes retombés dans le travers des trois "CONs" du début de l'ère industrielle moderne et chers à Mc Grégor. A savoir:

CONduire, CONtraindre et CONtrôler. Nan, c'est parfois devenu pire! Puisque le personnel a été de plus: déstabilisé.

Alors que parallèlement à ça on lui parl(e)ait de «Prévention précoce» et de «Culture d'entreprise». (C'est d'ailleurs un franc succès chez ceux qui appliquent ces principes avec des règles d'éthiques et une catastrophe épouvantable chez les autres).

Où est passée la saine "motivation de l'homme au travail" chère à Masslow?

Et censée amener l'homme à "l'épanouissement ultime" au travers de sa carrière professionnelle.

Le nouveau management est synonyme de «contraintes» de plus en plus insupportables de toutes sortes voire de coercition, alors qu'en principe il eût fallut faire le contraire: que les collaborateurs progressent de leur propre chef (règle de base de la psychologie élémentaire) et s'émancipent dans l'entreprise. On a choisit la voie de garage des profits à courte vue et parfois sans objectifs précis aucun. C'est le premier stade de l'application directe d'une théorie lacunaire basée sur un postulat historiquement erronné: "l'employé n'est pas motivé par nature" — "il est donc a priori lui-même coupable de son statut" — il faut le mater (je ne suis pas loin de ce que j'ai observé dans mon explication, mais en fait c'est beaucoup plus grave...) ainsi le "collaborateur motivé" est redevenu "employé asservi", la différence est de taille, elle ne place plus "l'homme" au centre des préoccupations.

La preuve que c'est beaucoup plus grave: les suicides en pagaie dans cette branche de l'industrie, voire dans les télécoms et l'administration (on en parle seulement maintenant...) les collaborateurs ont complètement perdu leurs repères et ne savent plus à qui faire confiance.

Alors c'est tout simplment un échec, car les cadres ont failli dans la mission de mettre toutes les forces de l'entreprise "au travail" grâce à l'audace et l'innovation.

Pourquoi? La génération presse bouton est arrivée et avec elle internet. Tout est immédiatement disponible en deux temps trois mouvements de click... On zappe sur les carrières comme sur les compétences. La "liberté" est a portée de tous, mais on ne sait plus trop comment l'intégrer dans "l'espace de travail"...

Les vrais indécrottables ce sont ces incompétents dont le rôle était de trouver des solutions innovantes de management. C'est probablement eux seuls qui font encore "de la résistance au changement" dans la vie professionnelle actuelle devenue tellement ..."moderne". En se reposant sur des "solutions" vendues et venues d'ailleurs, mais absolument pas adaptée à la situation, il leur a fallut acquérir le "pouvoir" nécessaire pour conserver leur prérogatives (pour ne pas dire autre chose en parlant de véritable système de prédation dans les cas les plus extrêmes...).

Aujourd'hui on ne trouve guère d'indécrottables chez les collaborateurs, dont chaque jour le grand défi est de se surpasser tout en adoptant un profil bas pour ne pas se faire remarquer...

C'est tellement vrai que chez Renault, c'est dans les R&D que les collaborateurs ont été les plus touchés par la vague de «suicides» qui secoue le monde du travail...


+1

Dans les déviances de nos nouveaux managers comme ceux que tu décris , ils ont mis en avant la notion d'équipe , travail collaboratif, la nécessité d'obtenir le consentement de tous pour aller tous dans le même sens, tenir les objectifs de "l'entreprise" , de la qualité etc.......

En fait plus ils tiennent ce discours d'aller "ensemble" plus le "terrain" est utilisé pour l'obtention d 'objectifs personnels, l'entreprise récupèrera ce quelle pourra des "bienfaits" des décisions prises. Dans un contexte oû seul le résultat / indicateur compte quelque soit le moyen utilisé pour l'obtenir. C'est l'apogée de l'égocentrisme et de l'individualisme qui règne, le moindre prétexte devient une lutte de pouvoir ou d'influence ou chacun tire la couverture à soi, il n'y a pas de coup bas , il n'y a que des gens qui ne sont pas capables de tenir les objectifs fixés par la direction....ces nouveaux managers sont devenus comme nos politiciens, incapables de comprendre les mots simple " honte, abus ou saloperie", c'est des trucs pour les faibles et les ignorants.
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par Maximus Leo » 07/11/09, 11:28

A propos des suicides au Technocentre Renault : l'audit qui accable (2007), le management par la terreur :

http://www.france-info.com/france-justi ... -9-11.html .

Le classement "Sans suite" (en 2009). Les suicides au Technocentre de Renault classés sans suite :
http://www.france-info.com/france-justi ... -9-11.html
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par Obamot » 07/11/09, 15:52

Merci pour ces liens qui sont très parlants.

Le parquet n'a (sans doute) pas estimé (parce qu'il ne l'a pas vu, ou voulu le voir) la dichotomie pourtant évidente entre :
— un travail "créatif" qui a, a lui seul ses propres exigeances et défis;
— des impératifs de "productivité" avec des contraintes horaires insupportables et du mobbing.
— un énorme attachement à la culture d'entreprise.

Mais si des morts ne suffisent pas, où arrêterons nous "le progrès"?

C'est pourtant "l'instant tragique" de ce jugement qui fait comprendre que ces personnes sont décédées deux fois.

[Edit] Elles sont de plus, au regard d'une sorte de diagnostic "psychiatrique post-mortem" passée du statut de "victime" à celui de "malade responsable de leur état".

En effet: si elles avaient été "saines d'esprit" elles auraient du changer de travail, estiment des experts.. (encore un truc pour le PBS, vous ne croyez pas?)

En fait il n'en n'est rien, dans ce type de cas:
— les collaborateurs se font, purement et simplement piéger par un «système». Système mis en place par les incompétents précédement cités plus haut et qui n'auraient jamais du se retrouver à ce niveau décisionnel et hiérarchique.
— les collaborateurs se font piéger par une tromperie: ni les conditions cadres d'engagement, ni les conditions de rémunération ne sont en général suivis ni respectés.

Des collaborateurs se sont plaint de ces conditions de travail en faisant de l'insubordination (ou probablement vu comme tel), ils ne pouvaient plus faire autrement, car c'étaient bien "leurs bourreaux" qui les avaient amenés là où ils en étaient arrivés (culpabilité, désespoir, suicide) il fallait donc bien que la hiérarchie le sache. Le Tribunal n'a sans doute pas voulu faire le pas de punir toute la hiérarchie....
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Maximus Leo
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par Maximus Leo » 11/11/09, 19:15

Belle analyse. Un créateur, dans l'automobile ou ailleurs, ne peut jamais travailler sous pression, il ne crée plus rien. Le mobbing détruit l'entreprise, l'économie, puis le pays.
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Obamot
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par Obamot » 11/11/09, 21:53

Merci. Ça m'intéresserait de rebondir sur ce que tu dis, est-ce "un sentiment" ou "du vécu". Peux-tu développer?
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coucou789456
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par coucou789456 » 12/11/09, 06:23

bonjour

étonnant déjà qu'aucun "suicidé" des entreprises citées n'ai eue l'idée de "suicider" leur chef direct car là est la cause du problème.
les dirigeants répercutent leurs ordres aux subalternes, qui les transmettent et les font respecter avec certainement aucun tact sinon la situation n'en serai pas là où elle est maintenant.

le classement sans suite revient à dédouaner tous les subalternes de leur responsabilité, et les morts continueront, à n'en pas douter.

dans un autre genre d'affaire, tous les morts de la 2eme guerre mondiale sont a imputer à Hitler seul, tout ses officiers n'ont fait qu'exécuter les ordres et sont donc innocents de toutes charges qui pèseraient sur eux. et pourtant les tribunaux internationaux ont condamné comme il faut tous les subalternes (pas tous certainement malheureusement), pas de classement sans suite ... alors quand il y a des morts, suivant leur nature, il y aurai donc une méthode de jugement différent.

lorsque je travaillais en entreprise, si mon chef c'était montré un peu trop cassant ou dévalorisant, exigeant toujours plus, j'aurai certainement commencé par lui mettre une tête au carré ! possible une condamnation pour coups et blessure volontaire, mais bien vivant par contre.


ma participation ici n'est pas très philosophique mais j'exprime ici mes idées brutes telles que je les pensent.

jeff
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par Maximus Leo » 12/11/09, 09:55

Obamot a écrit :Merci. Ça m'intéresserait de rebondir sur ce que tu dis, est-ce "un sentiment" ou "du vécu". Peux-tu développer?

L'économie, l'entreprise, le sujet est vaste !

J'ai créé une entreprise quand j'avais trente ans, je croyais naivement que les problèmes de l'entreprise étaient financiers ou techniques, j'ai rapidement compris que les problèmes d'une entreprise étaient uniquement humains. L'entreprise est un tissu de relations humaines, si on tire trop sur le tissu il y a des mailles qui craquent, si on insiste, le tissu se déchire.

Léo

:D
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par Christophe » 11/01/11, 03:16

Et le foutage de gueule continue...(vis à vis des aides et subventions qu'on leur accorde)

Roooh les pauvres industriels autos...obligés d'être subventionnés...pour mieux délocaliser à tout va...

Renault annonce des ventes mondiales record pour 2010

Avec 2,625 millions de véhicules vendus dans le monde, Renault a battu en 2010 son record de ventes au niveau mondial. Les ventes des trois marques du groupe (Renault, Dacia et Samsung) ont progressé de 13,7 % par rapport à 2009, dans un marché en hausse de 11,8 %.

"Nous nous réjouissons des résultats de ventes record du groupe en 2010, surpassant le record de 2005", s'est félicité lundi Jérôme Stoll, directeur général adjoint commerce et véhicules utilitaires. Sur le marché français, la hausse des ventes s'est élevée à 6,1 %, à près de 750 000 véhicules.

Cette année, Renault espère tirer profit de la croissance du marché mondial, qui devrait progresser de 4 % selon lui, avec 73 millions de véhicules."C'est sur le marché international, comme en 2010, que nous irons chercher la croissance de nos volumes", a déclaré M. Stoll devant la presse. "L'international devrait représenter 43 % des ventes du groupe", contre 37 % en 2010, a-t-il précisé.

La part de marché mondiale du constructeur français atteint désormais 3,7 %, soit une légère progression par rapport à 2009. Le groupe améliore ses positions dans quasiment tous les pays, sauf en Allemagne. En Europe, le gain de parts de marché est de 1,1 point, ce qui permet à Renault de devenir la deuxième marque (véhicules particuliers et utilitaires) derrière Volkswagen. Le groupe devient un peu plus mondialisé : les ventes hors d'Europe atteignent 37 %, contre 34 % en 2009. Les ventes à l'international ont bondi de 26 %.

Renault étant très peu présent en Chine, les pays émergents sur lesquels il concentre ses efforts sont le Brésil, la Russie ou encore l'Algérie, marchés auxquels il faut ajouter la Corée.

(...)


http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
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par Christophe » 11/01/11, 03:20

coucou789456 a écrit :étonnant déjà qu'aucun "suicidé" des entreprises citées n'ai eue l'idée de "suicider" leur chef direct car là est la cause du problème.


Tout simplement car un "bon" chef est un bon manipulateur, ce qui consiste, entre autre, à faire culpabiliser ses subalternes.

Leçon numéro 9 : https://www.econologie.com/forums/strategie- ... 10016.html
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par Christophe » 24/02/12, 17:30

Sans commentaire...

http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

Volkswagen affiche un bénéfice stratosphérique, de 15,4 milliards d'euros

LEMONDE.FR | 24.02.12 | 16h37

C'est un chiffre tout bonnement stratosphérique, un record toute catégorie dans l'industrie automobile. Vendredi 24 février, Volkswagen, de loin le premier groupe automobile européen, a annoncé un bénéfice net part du groupe de 15,4 milliards d'euros pour 2011.

C'est deux fois et demi plus que l'année précédente, qui avait vu VW afficher un confortable bénéfice de 6,8 milliards d'euros. La firme de Wolfsburg a réalisé un résultat opérationnel de 11,3 milliards d'euros, en augmentation de 57,8 % sur un an. Son chiffre d'affaires a lui bondi de 25,5 %, à 159,3 milliards d'euros.

La forte croissance de ces résultats, encore provisoires – les résultats définitifs seront détaillés le 12 mars -, s'explique de plusieurs manières. En novembre, le groupe a consolidé dans ses comptes le fabricant de poids lourds MAN, qu'il a racheté en totalité. Mais le groupe a surtout su écouler 8,27 millions de véhicules à travers le monde l'an dernier, son record historique : il s'agit en effet d'une hausse de 14,7 % sur un an.

PUISSANCE

"Das Auto" impressionne d'autant plus que toutes ses marques ont aligné des croissances à deux chiffres dans le monde, permettant de substantiels gains de part de marché : VW à + 13,1 % (5,1 millions de voitures), Audi à + 19,2 % (1,3 million), Skoda à + 15,3 % (880 000), véhicules utilitaires VW à + 21,4 % (530 000). Seule Seat a connu une modeste hausse, de 3,1 % (350 000). A part le Brésil, tous les marchés ont souri à VW, notamment la Chine ou les Etats- Unis.

Au Salon de l'automobile de Detroit, en janvier, Christian Klingler, le directeur des ventes mondiales de VW, rappelait que ce qui intéresse son groupe n'est ni l'année 2011 ni l'année 2012, mais 2018. A cette date, le groupe veut vendre 10 millions de véhicules et devenir numéro un mondial. Pour y parvenir, le groupe va investir d'ici là 60 milliards d'euros dans le développement de véhicules et de bases de production… Avec ses cinq cent mille collaborateurs, aujourd'hui, Volkswagen ne cherche "pas la taille, mais la puissance ". Financière.
Philippe Jacqué
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