«Suicide», le mot est lâché. [Edit] Il n'est probablement pas utilisé dans le bon contexte. Voici mon opinion.
J'ai mis du temps à rentrer dans ce fil, car il m'a fallut du temps pour "digérer" son titre... Il peut laisser dubitatif mais finalement il est opportun. Je n'aborderai pas les répercussion/implications dues à la crise financière (il y aurait beaucoup à dire) mais les désordres structurels propres aux entreprises de la branche (voir ailleurs dans l'industrie et même dans le tertiaire: administratif, financier etc...)
Ce qui me semble caractériser cette crise, c'est une attitude rétrograde de certains dirigeants et hauts responsables, et pas tant des accords de cartels, que plutôt la bête "résistance au changement qui aurait changé de camp". En résumé, on a simplement mis des incapables à des places qu'ils n'auraient jamais du occuper.
Parmi eux, ces responsables des RH — nouvellement débarqués — qui ont imaginé par le biais du "nouveau management" (venant tout droit d'outre atlantique) qu'ils avaient trouvé la panacée à leur problème: soit de "conduire" le personnel. Comme si le simple fait d'avoir décrit le problème avait suffit à l'appréhender à l'aide de techniques sécurisantes enseignées lors de "séminaires de haut vol" qui, hélas, auraient pu servir à humaniser l'homme et rendre le travail passionnant plutôt que de s'appuyer sur des "modes opératoires" et des "modèles"...
Ils se sont totalement gourés amha. LE MAÎTRE MOT qu'il fallait trouver c'était: CONFIANCE et non une gouvernance par LA PEUR, tant il est vrai que nous étions/sommes retombés dans le travers des trois "CONs" du début de l'ère industrielle moderne et chers à Mc Grégor. A savoir:
CONduire, CONtraindre et CONtrôler. Nan, c'est parfois devenu pire! Puisque le personnel a été de plus: déstabilisé.
Alors que parallèlement à ça on lui parl(e)ait de «Prévention précoce» et de «Culture d'entreprise». (C'est d'ailleurs un franc succès chez ceux qui appliquent ces principes avec des règles d'éthiques et une catastrophe épouvantable chez les autres).
Où est passée la saine "motivation de l'homme au travail" chère à Masslow?
Et censée amener l'homme à "l'épanouissement ultime" au travers de sa carrière professionnelle.
Le nouveau management est synonyme de «contraintes» de plus en plus insupportables de toutes sortes voire de coercition, alors qu'en principe il eût fallut faire le contraire: que les collaborateurs progressent de leur propre chef (règle de base de la psychologie élémentaire) et s'émancipent dans l'entreprise. On a choisit la voie de garage des profits à courte vue et parfois sans objectifs précis aucun. C'est le premier stade de l'application directe d'une théorie lacunaire basée sur un postulat historiquement erronné: "l'employé n'est pas motivé par nature" — "il est donc a priori lui-même coupable de son statut" — il faut le mater (je ne suis pas loin de ce que j'ai observé dans mon explication, mais en fait c'est beaucoup plus grave...) ainsi le "collaborateur motivé" est redevenu "employé asservi", la différence est de taille, elle ne place plus "l'homme" au centre des préoccupations.
La preuve que c'est beaucoup plus grave: les suicides en pagaie dans cette branche de l'industrie, voire dans les télécoms et l'administration (on en parle seulement maintenant...) les collaborateurs ont complètement perdu leurs repères et ne savent plus à qui faire confiance.
Alors c'est tout simplment un échec, car les cadres ont failli dans la mission de mettre toutes les forces de l'entreprise "au travail" grâce à l'audace et l'innovation.
Pourquoi? La génération presse bouton est arrivée et avec elle internet. Tout est immédiatement disponible en deux temps trois mouvements de click... On zappe sur les carrières comme sur les compétences. La "liberté" est a portée de tous, mais on ne sait plus trop comment l'intégrer dans "l'espace de travail"...
Les vrais indécrottables ce sont ces incompétents dont le rôle était de trouver des solutions innovantes de management. C'est probablement eux seuls qui font encore "de la résistance au changement" dans la vie professionnelle actuelle devenue tellement ..."moderne". En se reposant sur des "solutions" vendues et venues d'ailleurs, mais absolument pas adaptée à la situation, il leur a fallut acquérir le "pouvoir" nécessaire pour conserver leur prérogatives (pour ne pas dire autre chose en parlant de véritable système de prédation dans les cas les plus extrêmes...).
Aujourd'hui on ne trouve guère d'indécrottables chez les collaborateurs, dont chaque jour le grand défi est de se surpasser tout en adoptant un profil bas pour ne pas se faire remarquer...
C'est tellement vrai que chez Renault, c'est dans les R&D que les collaborateurs ont été les plus touchés par la vague de «suicides» qui secoue le monde du travail...
+1
Dans les déviances de nos nouveaux managers comme ceux que tu décris , ils ont mis en avant la notion d'équipe , travail collaboratif, la nécessité d'obtenir le consentement de tous pour aller tous dans le même sens, tenir les objectifs de "l'entreprise" , de la qualité etc.......
En fait plus ils tiennent ce discours d'aller "ensemble" plus le "terrain" est utilisé pour l'obtention d 'objectifs personnels, l'entreprise récupèrera ce quelle pourra des "bienfaits" des décisions prises. Dans un contexte oû seul le résultat / indicateur compte quelque soit le moyen utilisé pour l'obtenir. C'est l'apogée de l'égocentrisme et de l'individualisme qui règne, le moindre prétexte devient une lutte de pouvoir ou d'influence ou chacun tire la couverture à soi, il n'y a pas de coup bas , il n'y a que des gens qui ne sont pas capables de tenir les objectifs fixés par la direction....ces nouveaux managers sont devenus comme nos politiciens, incapables de comprendre les mots simple " honte, abus ou saloperie", c'est des trucs pour les faibles et les ignorants.
A+