Christophe a écrit :Ben ça avance quand même, preuve: l'interdiction progressive des ampoules classiques! Y a 5 ans c'était inconcevable une telle mesure...
C'est vrai, et c'est même assez impressionnant en terme de vitesse de mise en place.
Mais, ...
... dès que l'on prend la calculette (encore elle !), on se rend compte que les économies d'énergie réalisées sont de l'ordre du cosmétique. Il suffit de gagner quelques % sur la consommation de sa voiture (en levant un peu le pied par exemple) pour obtenir le même résultat, instantanément et sans dépenser un rond.
Je ne dis pas que la mesure est négligeable. L'ADEME indique que l'éclairage représente 15% de la conso électrique d'un ménage. Une divison par 2 est réaliste.
C'est une mesure qui relève du symbole et qui a des effets induits, comme par exemple n'allumer la lumière que lorsque c'est utile !
Mais c'est surtout un symbole que les Politiques agitent comme une preuve de leur implication dans le domaine.
Et là ça coince vraiment, car tant qu'ils ne prendront pas de décisions claires pour bannir le chauffage électrique, ils ne seront pas crédibles sur la maitrise de la consommation électrique.
L'étiquetage des appareils ménagers a ouvert la voie à un processus beaucoup plus puissant qui semble s'étendre et qui lui aussi a des effets rapides. Aucune obligation, que de l'information offerte au consommateur-décideur. Une fois installé dans le paysage, il s'agit d'un véritable outil de pilotage de la consommation.
Le renouvèlement des appareils pour des versions plus sobres est la preuve que l'activité économique peut être compatible avec la sobriété énergétique. Les accusations d'un appel à la décroissance sont de l'ordre du fantasme ou de la désinformation. Si l'on fait ce qu'il faut, la "croissance" n'a pas de soucis à se faire, il y a tant de choses à reconstruire.
Puisqu'on parle de reconstruire, "l'étiquetage" des maisons à acheter ou à louer peut faire changer beaucoup de choses en donnant au consommateur le pouvoir de choisir un logement sur un critère de coût d'exploitation alors que jusqu'à maintenant, les choix étaient faits par les promoteurs pour obtenir les coûts de construction les plus faibles possible. Le chauffage électrique découle de cette recherche du pas cher ... à installer.
Pour notre chère bagnole c'est le même combat. On a vu que les consommateurs, dont les marqueteurs disent qu'ils considèrent tous la voiture comme un indicateur de statut, peuvent se précipiter en masse vers les petits modèles.
La sobriété énergétique semble entrer dans les critères que veulent afficher les industriels pour vanter leurs produits. Aujourd'hui il a plus d'affichage que de réalité mais le mouvement est lancé et on ne peut pas éternellement promettre sans jamais tenir ...
Il y a une chose qui ne semble pas encore être dans le tuyau, c'est la durabilité des produits. Le vendeur de votre nouveaux frigo de classe A++, vous lache froidement que sa durée de vie est d'environ 6 ans ...
L'idée que des produits qui durent et se réparent facilement est une menace pour l'industriel est encore bien ancrée. Hors, cette durabilité des produits est indispensable (sans même parler de l'économie de matières premières) si nous voulons avoir les ressources financières suffisantes pour reconstruire complètement notre cadre de vie afin qu'il soit compatible avec les conditions (moins "faciles") du futur.
Il y a encore du boulot à faire !
Pour ce qui est de l'avenir, il s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible (Antoine de Saint Exupéry)