Christophe68 a écrit :
Le gros problème pour les taxis vient bien de la licence.
Et les 17000 licences en circulation ont bien étés vendues par l’état, au compte-goûtes au fil des ans, même si elle peuvent être revendues (moyennant des frais de cession).
Or depuis l’arrivé d’Uber le prix des licences a baissé de 30%.
Les taxis les achètent en générale à crédit sur 10 ans, avec l’idée de pouvoir la revendre à la retraite.
Et si ils voient le vent tourner et veulent s’en débarrasser avant l’effondrement, ils sont coincés, ils doivent attendre 5 ans minimum avant de pouvoir les revendre.
J'ai lu ailleurs qu'elles sont délivrées gratuitement ???
Mais peu importe : leur valeur est aujourd'hui régit par la loi de l'offre et de la demande. Et c'est donc cette licence, acquise pour rien ou
pour bien moins cher [cela reste à déterminer ; peut-être un changement en 1995 ?], dont les valeurs "planent" à des sommes astronomiques dans les villes en raison d'un numerus clausus et de la "rentabilité espérée" de l'activité (donc bien d'un prix réglementé suffisant pour couvrir frais et l'amortissement de la licence, donc plus élevé que ce qu'il est possible d'obtenir sans).
Et cette valeur est en train de s'effondrer, dès lors que l'activité peut être pratiquée sans. Que soit légalement ("auto-entrepreneurs" Uber pop, qui déclarent leurs revenus, qui s'assurent...). Ou que ce soit illégalement (complément de revenus non déclarés, pas de statut particulier, revenus dissimulés...).
C'est donc bien une dérégulation en cours. Par "contournement" d'une réglementation.
On peut être pour, au nom de la liberté d’entreprendre, au nom de la concurrence qui (parois) s’accompagne d'une baisse des prix, etc... Après tous, en aviation, les low costs, cela a été le même phénomène. Sauf qu'acheter un avion, avoir des "slots" pour atterrir dans un aéroport, etc... cela est un peu moins simple que de faire du cabotage avec sa voiture ! Air France (ou Lufthansa) ne cessent de "rationaliser", diminuer les coûts, diminuer les effectifs... Et chez Ryanair, les pilotes sont... auto-entrepreneurs !
Après, on retrouve chez Uber des grands classiques de ces "machines à cash", du type "écrémage" (si je suis bien informé, 20 % de la course revient à Uber - vous imaginez la machine à cash !), "consolidation" de ces revenus dans des pays à la fiscalité favorable (a priori, les Pays-Bas)... Malheureusement, la mondialisation, et la concurrence fiscale entre pays, conduit à ça. Qui est a priori bénéfique. Le gagnant, c'est bien Uber. Qui vaut déjà des milliards de dollars... Tu penses : gagner beaucoup d'argent, sans faire grand chose !
Mais cela pose la question du financement des "charges communes" que nos "vieilles civilisations industrielles" ont décidé, jadis, de mutualiser : santé, congés, retraite, éducation, sécurité, lutter contre les incendies...
Je persiste à penser que beaucoup détestent les taxes et impôts, mais trouvent insuffisants tous ces "services gratuits" (qu'il faut pourtant payer). Je persiste à penser qu' être civilisé, c'est s'écarter de la solution individuelle de tous les besoins. Je suis, dans ce sens, très peu américain. Donc assez peu Uber.