Salut Ahrmed ! Et salut à tous....
Puisque l'on parlait de méthode, tentons de commencer par le commencement.
Eparpillement, perte des repères et définition
Quelques pistes à propos de l'éparpillement. dans une société qui avance à toute allure, le premier réflexe est souvent de
"restreindre le champ de recherche/dispersion" (ce qui n'est pas forcément la meilleure solution). Pourtant ce qui vient à l'esprit c'est
"la perte de repères". Qui dit "repères" pense probablement
"culture". Il faut alors éventuellement commencer par définir ce qu'est
«la culture»? Peut-être en tentant de dire ce qu'elle n'est pas:
— pas celle qui se cache dans les musées ou les "galeries d'art".
— pas celle étiquettée, noyée et brassée sans référence qualitative dans le monde du multimédia et de façon encore plus fragmentaire dans les temples de la consommation..
— pas celle qui est réduite à l'état d'investissement spéculatif en tant "qu'objet en vente chez Christies".
...etc.
C'est le paradoxe de la
"culture" soit disant définie en tant que
"valeur". Encore faut-il que la valeur soit reconnue en tant que telle. Encore faut-il que ceux qui estime cette valeur, aient les capacités/facultés de le faire. Encore faut-il que la valeur représentée corresponde à l'attente qui en est faite etc... Le hic, c'est que cette représentation de la valeur n'est pas figée...
Si on n'est pas sûr de ça, il faudrait s'interroger pourquoi, les politiques cherchent à tout prix à la conduire, la contraindre et la contrôler en tant que fardeau embarrassant et inclassable, — source potentielle de désordre, puisque levier d'une perpétuelle remise en question? — ou afin
"d'éviter qu'elle n'échappe pas au déterminisme" (on retombe sur ses pieds, hein Ahrmed... lol) puisque considérée comme subversive. Elle est dès lors confiée aux mains d'un pressentit expert: "Le Ministre de la culture" (ils ne sont pas tous mauvais, si?) pour qu'il nous rassure en
"cadrant tout ça"....! Ou à la rigueur à l'université et plus timidement dans les temples à grand coups de paraboles et de ...croyances...
Non la culture c'est beaucoup plus simple que ça, je la vois en tant que tout ce que nous pratiquons dans la vie quotidienne. Forcément ça évolue et n'est pas figé...
Après seulement on s'interrogera sur le manichéisme et la dualité. Et cette question est réminiscente au cœur du clash des civilisations: oscillons-nous entre
"culture de vie" et/ou
"culture de mort"? Si oui, laquelle des deux prédomine?
Dérive sémantique => dérive culturelle => dérive sociétale?
Pour ne citer que ces trois exemples: en cette période de fêtes ou le christianisme des grands magasins fait un tabac, il y a peu des musulmans s'interrogaient également sur le paradoxe de la surconsomation pendant des célébrations telle que le Ramadan, voire Le Grand pardon pour n'oublier personne.
J'ai observé ce phénomène dans les Organisations Internationales: lorsque nos sociétés ne pratiquent plus d'autre culture que celle de la consommation elles n'apportent plus de réponse, l'individu se renferme sur lui-même et cela engendre des névroses. Faut-il se protéger, se défendre contre le monde entier...? Le premier point évoqué par Lao Tseu n'en est pas loin: les méfaits de "la compétition" agissent sur les mêmes ressorts (la peur de perdre gomme les repères). Les perdants se trouvent isolés, leur "valeur présumée" disparraît, c'est un cercle vicieux. La peur engendre la méfiance et la dérive sécuritaire — assez matérialisés/exprimés autour de la théorie du complot (tout en insistant bien sur le fait qu'il faut y porter attention: des complots ne sont pas forcément inexistants et pour cause....).
Voilà le paradoxe: les besoin sociaux et de développement décrits comme les plus élevés par le chercheur Abraham Masslow: soudain paralysés par le besoin de sécurité !
Les causes: elles sont multiples, mais voilà, du moins partiellement une trame (parmi d'autres) où l'on peut voir une impasse..
Pour le reste je te suis dans les autres considérants selon l'idée de "la division de nos vies".... les fourmis ... etc. Ce n'est pas contradictoire non plus.
Pour bien démontrer la probable schizophrénie dans laquelle nous vivons (encore qu'il faille faire attention aux mots qu'on utilise) on peut pourtant retrouver celle-ci dans le langage. En anglais:
Money is what you pay. Value is what you get...
Ça en dit pas mal non?
La notion de "valeur" est personnelle et fluctue perpétuellement, elle échappe dès lors au domaine exclusivement rationnel. Elle est centrale dans la mesure ou elle guide le besoin de développement, forcément vers des alternatives....
(ce qui conforte les liens du groupe est favorisé et devient "le bien") ?
Pas toujours amha, cela dépend des intentions dudit groupe... Oui si il n'y a pas de répréhension de ce "bien"....