Le Belize, la petite «Grèce» des Caraïbes, en faillite
Au bord de la banqueroute, le gouvernement tente de restructurer sa dette.
C'est un peu le syndrome grec. Sans crier gare, le Belize - petit État d'Amérique centrale coincé entre le Mexique et le Guatemala - a informé le 14 août, via le site de la banque centrale, être au bord de la banqueroute. Incapable d'honorer ce lundi une échéance financière de 23 millions de dollars, le gouvernement s'est lancé dans un bras de fer avec les créanciers pour négocier une restructuration de sa dette qui s'élève à 547 millions de dollars. S'inspirant du cas grec, il vise, selon Bloomberg, un effacement pur et simple, à hauteur de 45 %, ou un rééchelonnement de la dette sur quinze ans.
À croire que le soleil, le bord de mer - en l'occurrence les Caraïbes - et ses îles paradisiaques ne font plus recette. Le premier ministre, Dean Barrow, s'est en tout cas déclaré confiant ce mercredi. «Nous sommes prêts à envisager et à discuter toute proposition que les créanciers voudraient mettre sur la table», a déclaré le chef du gouvernement. Qui plus est, a-t-il ajouté, cela pourrait, à terme, «permettre d'atteindre l'objectif de combler le déficit financier». Sachant que la date butoir pour trouver un accord est fixée au 19 septembre. Les autorités de Belmopan, la capitale du Belize, cherchent surtout à faire baisser un taux d'intérêt devenu prohibitif à 8,5 %. En 2007, lorsque le Belize a consolidé plusieurs crédits en une seule obligation d'État, le taux n'était que de 4,25 %.
Exportateur de bananes
En attendant, le petit État de 330.000 habitants, le seul anglophone de la région, longtemps taxé de paradis fiscal par l'OCDE, a été placé cette semaine en situation de «défaillance partielle» par l'agence de notation Standard and Poor's. Tandis que Moody's a abaissé sa perspective de «stable» à «négative», en précisant qu'elle attribue la note «Ca», qui désigne une situation de défaut de paiement avec des espoirs de recouvrement.
Pourtant, à regarder les données macroéconomiques de l'État caribéen, sa situation sur le papier n'a rien de catastrophique, elle est de fait bien plus florissante que la Grèce. Le Belize a enregistré 2 % de PIB de croissance en 2011, certes en recul par rapport à 2011 (2,7 %), un déficit public sous la barre des 3 % et une dette publique de 80 %. Quand celle d'Athènes dépasse allègrement les 160 %! «Le Belize a bien surmonté la crise financière de 2008-2009, comparé à ses voisins de la région», commente le FMI dans une note, soulignant par ailleurs une nette amélioration des comptes extérieurs grâce aux exportations de pétrole, d'agrumes et de bananes. Les difficultés financières sont liées à la nationalisation en 2009 des télécoms suivie l'année dernière de la compagnie d'électricité. Le pays a également beaucoup investi dans les infrastructures pour doper le tourisme, secteur clé de l'économie.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012 ... illite.php