A priori leur souci n°1 ce n'est pas la diminution des rejets de CO2, mais avoir de plus en plus de pétrole et de minerai pour faire "tourner" leur industrie prospère....on est mal barrés nous les Français, quand on voit à quoi en est rendu Sarko pour équilibrer notre balance commerciale : pactiser avec un diable Lybien !!
ABN le 10/12/2007 12h45
Pétrole et Realpolitik
Nul n'est forcé d'approuver la visite officielle en France du Président Kadhafi. Mais, en tout état de cause, comment vraiment trancher l'éternel débat entre défenseurs des droits de l'Homme (ou des grands principes du droit international) et tenants de la Realpolitik ?
Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'un tel débat n'a pas cours en Chine. L'Empire du Milieu est en effet clairement prêt à faire feu de tout bois pour garantir son approvisionnement futur en matières premières en général et en énergie en particulier.
Sans doute, davantage que la simple pérennisation de son modèle de croissance économique, y voit-il une pure question de survie à terme. Dès lors, Pékin n'hésite pas à traiter avec des pays mis au ban des nations, en Afrique notamment, faisant preuve d'une compréhension que n'eût pas renié Machiavel...
Il est donc parfaitement cohérent que Pékin vienne de signer avec l'Iran un accord de co-exploitation d'un gisement pétrolier, pour une valeur de 2 milliards de dollars.
Rappelons que l'Iran détient les deuxièmes réserves mondiales d'hydrocarbures. Toutefois, compte tenu de son isolement diplomatique, le pays est aujourd'hui bien en peine de valoriser tout seul ce patrimoine, pour des raisons tant techniques que financières.
En frayant avec la Chine, l'Iran fait donc d'une pierre deux coups : d'une part, il bénéficiera de l'assistance d'un partenaire puissant (et ceci sans concessions - c'est le cas de dire... - majeures, apparemment).D'autre part, il souffle le vent de la discorde dans le camp occidental. En effet, rappelons que nombre de compagnies pétrolières européennes ou japonaises sont actuellement dans les starting-blocks pour investir en Iran, n'étant retenues que par la crainte d'éventuelles sanctions américaines...
Mais le jeu -dangereux... - de Téhéran pourrait changer la donne ; et ce n'est peut-être pas plus mal, tant il est vrai que lorsque les marchands prospèrent, les marchands de canons tendent, eux, a péricliter... Le vrai sens de la Realpolitik ?