janic a écrit :obamot a écrit :est-ce pour autant que respecter les croyance d'autrui contreviendrait à la "liberté de la presse", je n'en ai absolument pas le plus petit début de commencement de sentiment à cet égard. Mais au plan de la totale disproportion de moyens ce n'était pas légitime: ils l'on payé très cher. Inacceptable! Mais il fallait s'y attendre (c'est bien pourquoi il y avait des policiers en faction...)
la question peut être posée autrement : « au nom de la liberté de la presse celle-ci peut–elle se permettre n’importe quoi quand cela touche à des valeurs fondamentales pour certains ?
Non,
janic a écrit :«Nous » nous recommandons de la liberté comme valeur et ne voulons pas la voir bafouée ou brocardée même avec l’humour grinçant de CH.
Pour certains mouvements religieux, leurs prophètes sont considérés comme la parole divine et donc placée bien au dessus de nos valeurs matérialistes ou culturelles. Les religions, toutes confondues, placent l’amour, la compassion au dessus de tout et ne sont pas représentatives des dérives malheureuses et dues à l’ignorance comme au conditionnement (lui-même rattaché à l’ignorance) et dont l’histoire passée comme présente montre où conduisent ces dérives violentes.
Ce n'est pas parce que nous avons nos propres valeurs fondamentales (chèrement gagnées et après des guerres parfois) de démocratie (même si c'est un système contre lequel il faut rester extrêmement critique et en combattre les dérives) et valeurs de liberté de pensée, que nous devons faire l'impasse sur la tolérance que nous devons à ceux qui n'ont pas encore suivi le même chemin que nous (si tant est que nous estimions que nos valeurs sont "le seul chemin..." etc)
Ou alors c'est la fin de la cohabitation pacifique entre autres courants de pensée...
(D'ailleurs, est-ce que notre modèle est le "
bon", ça reste encore à prouver).
Je vois la presse qui est unanime à condamner ces attentats (encore 2 policiers morts sans qu'on ne sache très bien ce qu'il se soit passé) et il faut les condamner. En revanche, s'agissant d'un immense élan pour défendre la "
liberté de la presse" je suis beaucoup moins convaincu! Cette "
liberté de la presse" existe, mais n'est pas utilisée à bon escient la plupart du temps (si ce n'est majoritairement comme soporifique, mais les gens s'en contentent et en redemandent => "
besoin de contrainte" quand tu nous tiens...).
Pour ma part, étant d'un milieu pluriculturel, j'ai souvent été choqué par certaines caricatures (non pas par la caricature en elle même, mais par ce que pouvait ressentir le milieu visé lorsque je me mettais à sa place), ce n'était pas fait de manière "gentille", jouait souvent sur l'instinct grégaire dans le total contre-emploi (genre "dîner de con" ou le bisuté se retrouve seul contre tous). Ce n'est pas qu'elles ne me faisaient pas rire par l'usage de la dérision du sarcasme ou que sais-je, mais je trouvais que ça manquait de retenue — pas tant lorsque le dessinateur décapsule la logique de n'importe quel intégriste (chrétien, juif ou musulman) — mais plutôt notamment lorsqu'ils s'attaquent directement et frontalement à des symboles religieux de manière gratuite et sans discernement qui serait dû au respect de ceux qui défendent d'autres valeurs qui ne sont pas forcément les nôtres... Mais bon, on ne peu pas être un bûcheron avec les mots et les concepts et faire dans la dentelle avec panache! C'est souvent là où est le principe de la caricature, ce que ne captent pas forcément les caricaturés, qui ne sont pas toujours près à rire d'eux-mêmes!
Mébon, il est toujours dur de dire ce qui relève de l'ordre du "
politiquement correct" en matière d'humour...
janic a écrit :Un précepte biblique (il pourrait être de toute autre origine) dit : « ne fait pas à autrui ce que tu ne veux pas que l’on te fasse » et peu semblent s’en souvenir.
On a la mémoire courte, car il y a des choses qui ne font pas rire, et lorsque le sujet est tellement grave, peut-être vaudrait-il mieux s'abstenir ...par respect!
Entre autre, ce qui coince dans le modèle occidental dominant (américain) c'est le retour à la torture! N'ont-ils pas là — nourrit de toutes les incompréhensions — un vecteur de focalisation de la haine contre nos sociétés, et qui a un peu vite été écarté dans le faisceau des causes irrationnelles possibles de ces attentats? (Ou tout au moins l'une des composantes sous-jacente permanente) D'un côté il y aurait impunité de ceux qui torturent et de l'autre «la liberté d'expression» qui nous permettrait de dire tout et n'importe quoi, au nom de celle-ci, du sarcasme et du cynisme!
Hors l'humour mal placé ne peut-il pas devenir lui-même un instrument de torture?
Il y a un rapprochement à faire, car apparemment, la torture a également été utilisée en tant que "moyen d'expression" et ce n'était pas avec des crayons, ça laisse des traces indélébiles, on ferait bien de s'en souvenir lorsque l'on se comporte sans égard. La satyre ça va une fois, deux fois.. mais quand c'est tout le temps, et que ça devient même un fond de commerce, est-ce toujours aussi sain? Telle est la question. La réponse partielle nous l'avons eu hélas, par cette réaction disproportionnée de crime collectif, pour les raisons que tu évoques sans doute si bien.
Alors le John Kerry et l'autre, lorsqu'ils marquent leur solidarité je veux bien, mais peut-être devraient-ils balayer devant leur porte et ne pas faire comme si nous défendions leur propres valeurs en descendant dans la rue, où si ils assimilaient les leurs aux nôtres...! Nous ne défendons pas exactement le même totalitarisme (humour)
janic a écrit :Or se moquer de certaines choses ne peut conduire qu’à des réactions fonctions des individus qui peuvent aller de l’indifférence à la réaction violente qui n’aurait pas existé sans cette provocation. Or comme dit un autre passage biblique : « même si tout est permis, tout n’est pas utile » et particulièrement la provocation qui commence généralement par le verbe, la parole donc ou ce qui s’y substitue.
CQFD.