Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
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Did67
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par Did67 » 13/12/15, 18:30

Le cycle de l'azote est une véritable usine à gaz ; il faudra quand même que je m'y attelle !

- il y a des formes minérales, en solution du sol, ou "adsorbé" sur certains éléments du sol : urée, ammoniaque, nitrite, nitrate

Etres vivants et plantes "tapent" dans ce stock

- il y a tout l'azote contenu dans les molécules complexes constituant les êtres vivants du sol (pas seulement les protéines mais par ex les protéines ; même les plus simples ont un ADN, qui renferment aussi des molécules organiques azotées ; les enzymes sont des protéines, azotées...).

Idem pour les parties aériennes des plantes, qui, elles aussi, si elles ne sont pas mangées, finissent, chez un jardinier paresseux, par se retrouver sur la surface du sol et subissent un phénomène semblable...

A leur mort, ces molécules organiques sont "minéralisées" et rejoignent le stock ci-dessus.

Lors de leur croissance multiplication, ces êtres tapent dans le stock minéral...

- il y a l'azote gazeux (dit "diazote" maintenant), de l'air, du sol et au-dessus du sol

Certaines bactéries détruisent les nitrites / nitrates en gaz azotés (c'est la seule façon qu'ils ont trouvé de "puiser" de l'énergie dans le système). Et donc de l'azote s'échappe du sol, sous forme gazeuse...

D'autres , heureusement, font le cycle inverse : par ex les Rhizobium dont nous venons de parler.

- les nitrates sont très solubles, et sont facilement lessivés, se retrouvent dans l'eau de boisson via les nappes et dans la mer. Les algues vertes en profitent.

- il y a les apports éventuels par l'homme (engrais - minéraux ou organiques ; le spremiers directement dans la solution du sol ; les seconds, comme les organismes morts, vont d'abord être démantibulés...).

Voilà, en très simplifié, le joyeux bordel.

En rénonçant aux apports chimiques, directement solubles, le jardinier paresseux favorisent tous les cycles "positifs" (apports d ematière organique, fixation symbiotique) et minimise tous les cycles négatifs (fuites : lessivage, gazéification dite dénitrification). C'est bêtement pour ça que ça marche ; ce n'est pas de la "magie"; donc pas de croyances à avoir ici...
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Macro
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par Macro » 14/12/15, 11:00

Pour mes rats taupiers,on vient de me conseiller de planter des piquets en bois dans le jardin permettant aux chouettes de venir s'y percher la nuit . Il parait qu'elle seraient plus efficaces que les chats le jour ...Comme il y en a dans le secteur (je les entends hululer la nuit) ...C'est pas un truc qui coute bien cher...Par contre efficacité difficile a verifier..La meme personne m'a conseillé de planter mes pattates sous des cartons...(je crois avoir lu que tu faisais ca aussi Did67)...Mais il m'a aussi dit que je ne commencerais a voir les retours sur investissement qu'partir de 2017...Ce type (un collegue) connais bien ce type de culture il m'a un peut decouragé ce matin en me disant que ce n'etait pas si evident que ca et que meme si ca fertilise bien les sols ca reste compliqué (pour lui) a gerer ...Il donne des cours de jardinage a des"urbains"en reclassement professionel(principalement des jeunes femmes) avec la lune,dans des parterre,des zones urbaines delaissées, sur des balcons....Mais lui ne jure que par la serre...
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par Did67 » 14/12/15, 12:31

C'est bien le problème ! Autant de chapelles que d'églises ou autant de sectes que de gourous !

Qui a raison ???

1) Tout le monde ou personne ! Puisque dans le système complexe qu'est le vivant, rien n'est jamais complètement noir, ni complètement blanc...

La preuve vivante : un système aussi "mortifère" que l'agriculture "chimique" perdure depuis... 40 ans !

2) Donner des cours n'est pas un gage de sérieux. L'enseignement agricole a été ma "maison mère" et je sais bien combien de milliers et de milliers de personnes ont enseigné les engrais, les pesticides...

Avant qu'une minorité n'enseigne le "bio académique" (qui, selon moi, a ses limites, même si c'est un grand pas en avant)...

3) Après, je ne sais pas de quoi tu parles quand tu dis que ce n'est pas si facile ???

4) Prenons la "mode" de la culture sous carton (parfois associée aux "cultures sur lasagnes").

Pour moi, ce n'est qu'un pauvre "succédané" à la paille.

Et en aucun cas l'équivalent du foin (mais je reconnais que cultiver sous foin n'est pas connu ! Donc rejeté. On vit au siècle des buzz et des modes...).

Mais pour saisir la différence, il faut déjà se plonger un peu dans les connaissances biologiques "lourdes", sur les cycles du sol.

Quelqu'un qui n'y connait rien en mécanique te diras, un Diesel, c'est comme l'essence. Tu démarres, tu mets une vitesse et tu embrayes et ça roule !

Le mécano sait que si "l'effet" est le même ("ça roule"), la mécanique en oeuvre, n'est pas la même. Ni le "couple". Ni les émissions. Ni la cause d'une panne. Un mécano ne cherchera pas les bougies sur un Diesel...

Je résume, une fois de plus :

- le carton, s'il est propre, est essentiellement de le cellulose, donc très pauvre en azote et autres éléments que le carbone dont les plantes ont besoin... [les plantes n'ont pas besoin de carbone, qu'elles tirent du CO² de l'air ; or le carton, c'est essentiellement du carbone et de l'hydrogène]

- il est compact et ne laisse pas bien circuler l'air, contrairement au foin ou même la paille et le BRF...

Le carton est donc :

a) excellent comme "bloqueur" de lumière, donc comme "desherbant" (notamment sur une friche ; il peut battre le foin ou la paille en ce domaine)...

b) très médiocre comme "nourriture" des organismes vivants du sol

c) un frein aux phénomènes aérobies, pourtant essentiels pour la vie du sol et pour les racines...

d) nul comme apport d'éléments nutritifs dont auront besoin les plantes, là où le foin en est gorgé [un tout petit peu se souvenir que le carton, ce sont des fibres de bois traitées et maltraitées chimiquement - c'est aussi riche, comme nourriture, que si je te faisais sucer des allumettes !]

Je ne l'ai utilisé ce printemps sur une prairie que par manque de foin, et pour installer des cucurbitacées dans une ancienne friche (ayant un sol très très riche). J'ai ajouté, dès que j'en ai eu, des tontes de gazon...

Par ailleurs, par rapport à du foin, tes patates prendront bien du retard pour le percer.

Mais pour en avoir le coeur net, plutôt que de me fatiguer à prêcher, je te suggère de faire un essai comparatif et... d'observer.

4) Cela me fait penser que j'ai développé la question de la "faim d'azote" avec le BRF.

Sans préciser que cet effet, qui peut affecter les planches recouvertes massivement de BRF, ne se produit pas dans les planches recouvertes massivement de foin.

La raison est simple : le foin c'est le "contenu" de la prairie séchée ; c'est un aliment suffisamment riche pour nourrir des vaches, qui vont produire du lait. Ce que ne fait pas la paille. Et encore moins le BRF ou le carton [même si en Inde, des vaches faméliques survivent sur les tas d'ordure en mangeant des... cartons !].

Donc le foin que tu viens d'étaler, dès ce printemps, dès que la température commencera à monter un peu, se décomposera en.... tout ce dont une plante a besoin pour grandir (puisque c'est des plantes qui ont grandi et assimilé tout ce dont elles avaient besoin et ont gardé ces éléments en elles - le séchage n'a fait partir que l'eau !). On appelle cela la "mnéralisation" des matières organiques (le foin est une matière organique morte).

Le foin, outre d'être une couverture du sol, une nourriture pour les vers de terre (ce qu'est aussi le carton), est aussi un engrais organique à diffusion lente (à la vitesse à laquelle les organismes le démantibulent, vitesse qui correspond plus ou moins à l'évoluton des besoins des plantes : lorsque les conditions sont favorables à la croissance des plantes, elles le sont aussi pour la minéralisation du foin ! C'est ça le grand miracle de ce système ).

Ce dernier point change tout ! Elle assure l'équilibre du système en compensant les "pertes" par les prélèvements que tu vas faire.

5) Pour les rats-taupiers : mon jardin est situé en plein milieu de bosquets, dans lesquels nichent les rapaces... (et aussi les merles qui m'enquiquinnent).

Les poluations de rats-taupiers suivent des cycles complexes, dont on ne connait pas grand chose.

Il est évident que des rapaces nocturnes peuvent jouer un rôle.

Il semblerait que quand la population, ce sont surtout des maladies qu'ils se refilent qui déciment les populations et remettent les compteurs à zéro...

Mais à ma connaissance, ils ne "sortent" quasiment pas (sauf sans doute les jeunes, qui doivent migrer et se trouver leur propre térritoire une fois devenus adultes - dès qu'ils sont âgés de quelques semaines !).

Donc, à mon avis, sans une campagne de piégegage sérieuse, point de salut avec cette méthode.

Tu leur installes un "hotel casino royal de luxe" ! Normal qu'ils pullulent.

Je doute que les "mécanismes naturels" soient de nature à réguler ça. Bien sûr, ils existent. Et bien sûr, c'est bien de les favoriser. D'installer des perchoirs. Mais je crois que ton jardin, d'après les photos, est entouré de "points hauts".

Relire ce que j'ai écrit plus haut sur le fait qu'aucun des milieux que j'avais photographiés n'était en équilibre naturel. Et tout particulièrement, mon jardin ne l'est pas ! Donc compter sur les équilibres naturels alors que j'ai gravement "détourné" le système c'est être du genre écolo doux rêveur...(dont la majorité connait très très mal l'écologie, la vraie !)

Le rat-taupier, c'est, pour moi, le très gros défaut et le gros risque de cette méthode. Et donc je préfère ne pas faire de concessions. Et, en saison, faire deux rondes par jour pour surveiller mes pièges plutôt que de bêcher, biner... ou perdre beaucoup, parfois tout (tous mes céléris il y a un an !).

Maintenant, là encore, tu peux "expérimenter"... Mais ne soit pas surpis si c'est nouba à l'hotel casino royal ! T'auras beau mettre une place de parking pour la police municipale !

Je ne voudrais surtout pas "prêcher".

Je veux juste "éclairer" sur le base à la fois de mon expérience et de mes connaissances.
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par Did67 » 14/12/15, 12:37

Macro a écrit :
Ce type (un collegue) connais bien ce type de culture il m'a un peut decouragé ce matin en me disant que ce n'etait pas si evident que ca et que meme si ca fertilise bien les sols ca reste compliqué (pour lui) a gerer ...Il donne des cours de jardinage a des"urbains"en reclassement professionel(principalement des jeunes femmes) avec la lune,dans des parterre,des zones urbaines delaissées, sur des balcons....Mais lui ne jure que par la serre...


J'ai oublié de te préciser que c'est parmi les "addicts" d'une chapelle ("bio", "permaculture", biodynamie, ....) que j'ai le plus de mal.

Leurs convictions sont ancrées - normal.

C'est dur d'admettre que sur certains points, ils sont à coté de leurs pompes... Notamment quand je leur explique que telle chose est "contre nature" ! Là, souvent, ils pêtent un cable...

Généralement, ils refusent d'essayer...

Et hélas, beaucoup n'ont pas les bases "scientifiques" (je vais me faire insulter) pour étayer ce qu'ils font. Alors on va sur le domaine de la "croyance" ["c'est comme ça !" "Un tel l'a écrit". "C'est logique, non ?"...]

La serre, c'est une autre problématique. C'est celle d'une certaine gestion des contraintes climatiques.

Du point de vue du "jardinage naturel", c'est un espace encore plus artificiel, qui pose des problèmes supplémentaires : humidité relative, gestion des arrosages, intensification des cultures, survie des parsites, ...

J'ai dans l'idée de m'installer une serre pour en effet étendre les périodes de production des certains légumes (salades, dont je suis un gros consommateur). Je devrai alors adapter tout mon système.

La serre n'est donc pas une réponse. C'est une nouvelle problématique, qui exige des adaptations.
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par izentrop » 14/12/15, 12:54

Merci encore pour tout ce que tu nous apprends. Cet article d'une encyclopédie en voie de disparition va peut-être t'intéresser et faut espérer que le noyer de ton voisin n'est pas de l'espèce noyer noir
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par Did67 » 14/12/15, 14:31

Merci.

Je te rassure : ce n'est pas le noyer noir [ton lien ne marche pas chez moi, mais j'ai facilement trouvé une description de ce noyer noir que je ne connaissais pas ; ainsi que d'autres articles sur l'allélopathie et le noyer ; que je vais archiver pour appronfondir le sujet].

En parcourant rapidement, je me rends compte qu'il y a une certaine confusion entre l'allélopathie générée par les noyers sous eux (ou autour d'eux), via les émissions de juglones...

Et ce que je fais : couvrir mon sol de feuilles, mortes, de noyer. A priori, il se confirme que la juglone se lessive puis est détruite assez rapidement dans le sol.

Je peux déjà confirmer que l'odeur caractéristique, très puissante au départ, disparait très vite.

Je pense que la juglone est encore détruite plus vite dans un sol "vivant à mort" !

Néanmoins, à ce stade :

a) je ne recommande rien de tel

b) je suis curieux, donc j'essaye ; j'ai donc parlé de mon "expé"

c) j'aime un peu la provocation, alors on me dit "ne fais pas ci !", eh bien, je le fais, juste pour voir !

d) je ne ferais pas l'erreur de remettre des feuilles de noyer au même endroit, chaque année, au risque d'intoxiquer mon sol ; mais sur un cycle long (une demi-douzaine d'années, je suis, a priori, confiant) ; on le sait depuis Paracelse : le poison, ce n'est pas le produit, c'est la dose !
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par Macro » 14/12/15, 15:24

Le mot decouragé n'etais pas le bon....Il m'a simplement exposé que selon lui ce n'etait "pas si simple" que ca pouvait le paraitre...Cela dit quand c'est trop simple...c'est pas marrant...Je tentes le coup je vais faire de mon mieux selon tes conseils et on verra bien...Je ferais certainement des conneries ...c'est po grave...Je n'attends pas aprés mon jardin pour subvenir a mes besoins alimentaires...
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par izentrop » 14/12/15, 15:25

Oups ! le lien fonctionnait encore ce matin. il disait que le noyer commun était beaucoup moins toxique que le noyer noir. Dommage Ecopédia, très bien documenté en culture alternative soutenu par les colibris, puis http://colibris.ning.com/group/ekopedia
Comme tu l'as précisé la substance se décompose avec les feuilles qui en contiennent moins que le brou et les racines http://www.omafra.gov.on.ca/french/crop ... xicity.htm
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par Did67 » 14/12/15, 17:02

Comment installer mon potager du paresseux ?

L'hiver tarde. Sommes-nous passé au temps des "éternels automnes", malgré la COP21 ???

En tout cas, pour tous ceux qui seraient en retard avec leurs projets d'installer un "potager du paresseux" en 2016, c'est une aubaine. Y compris moi, pour mes extensions. Car j'ai encore plein d'idées ! Et des vidéos à faire !

Macro, avec son compte-rendu, m'a incité à refaire un point !

1) Où ?

Où vous voulez ! Cela n'a guère d'importance.

Grosso modo, deux situations :

a) vous avez déjà un jardin, plus ou moins bien entretenu, jusque là...

Au mieux, c'est nickel. Admettons que cela vient d'être bêché...

Bon, vous avez tout chamboulé la vie, les vers de terre fulminent et vous maudissent, mais on va s'excuser en leur donnant à manger. Après tout, on est civilisé ou on ne l'est pas ?

Vous avez transpiré pour rien (enfin, c'est bon pour votre santé, si cela est mauvais pour votre jardin !).

Au pire, votre jardin partait en vrille ; vous étiez débordé (le travail ?) ; vous étiez démotivé (les adventices étaient toujours un brin plus rapides que vous et vous finissez par baisser les bras... c'est fréquent !) ; physiquement, vous rencontrez un problème (une opération ? je ne le souhaite pas)....

b) vous partez de zéro : vous êtes prêt à sacrifier un bout de pelouse/gazon ; on vous prête un bout de verger, une prairie, un bout de champs parti en vrille (cf ci-dessus) ou fraichement labouré, etc...

Cela n'a aucune importance.

Peut-on, pour décrire une méthode, être moins chiant que je ne le suis ???? Si vous trouvez, dites-moi.

Bref, s'il y a de la végétation, on va l'étouffer (littéralement, le terme est inapproprié, mais c'est comme ça qu'on dit : en fait, on la prive de lumière, qui est son énergie ; on devrait dire : on va lui "couper le jus" !)

S'il n'y en a pas, on va faire en sorte qu'elle ne s'installe pas, ce qu'elle ne manquerait pas de faire très vite si on renonce à bêcher, piocher, biner !

Ah, et puis on range définitivement bêche, pioche, binette... La bêche, on peut la garder. Il y aura peut-être, un jour, un arbre ou un arbuste à planter. Ou un poteau. Peut-être l'huiler, sinon, elle va rouiller...Pioche et binette, on peut tenter un "vide-grenier". Ou en faire de la déco !

b) quelle surface ?

Comme expliqué à macro : imaginez et listez ce que vous voulez planter, combien de rangs, etc... Estimer la surface que cela représente.

Si vous l'avez... c'est bien !

Un jardin commence à contribuer significativement à l'alimentation d'une famille à partir de 100 ou 150 m². Mais si vous voulez des fraises, des framboises, des myrtilles, des cassis et pas juste une petite tasse, je parle d'un saladier... alors, très vite, cela fera 300 ou 400 m²...

Mais on peut s'amuser avec 50 m² (tout en achetant ce qui manque au magasin le plus proche)...

Peut-être aussi, quand vous avez parlé de votre projet, on vous fait douter. Voir le post de macro. C'est quoi cette folie ??? C'est qui ce type ??? Ou as-tu lu ça ??? Bref, t'es sûr ????

Bien entendu, vous n'êtes sûr de rien. On lit tellement de conneries sur internet, qu'une de plus, ce ne serait pas surprenant !

Alors, en cas de doute, commencez tout petit, dans un coin caché, par 5 m² ! Cela marche aussi...

c) comment faire ????

Il faut couvrir "hermétiquement" le sol, avec une quantité de biomasse telle que cela durera jusqu'en juillet / août !

Si vous le pouvez, commencez avec du foin. C'est "le mieux"...

L'idéal, c'est de se procurer des rouleaux (environ 250 à 300 kg, secs) comme photographié par macro.

Et donc, vous déroulez sur la surface, par dessus tout (si la végétation en place est très encombrante, l'enlever, la réduire, la coucher).

Une couche épaisse : au moins une bonne quinzaine de cm (si le foin n'a pas été sécoué et n'a pas foisonné !). C'est très important.

Si vous faites des aller-retour, veillez à ce que les couches soient bien jointives.

Si vous avez du foin en vrac ou des petites balles, il faudra en mettre plus épais : cela va considérablement se tasser ! Et il faut que cela dure jusqu'en juillet/août. Par ailleurs, il ne peut y avoir d'overdose (ce n'est pas de la coke).

Du vieux foin, ou du foin "spolié" convient parfaitement.

Ne vous préoccupez pas des "semences" que contient le foin : je suis parti d'une prairie, il y avait de smilliards de graines ! Si la couverture et permanente et suffisante, pas de lumière, donc pas d'énergie, donc rien ne pousse !

Faites le avec vos enfants, votre épouse... C'est rigollo... On s'amuse. Et plus si affinité (bon, là, pour batifoler, la saison est un peu passée...).



ET C'EST TOUT ?????????????????!!!!!!!!!!!!!!!!

Oui, c'est tout. Allez, le plus gros est fait ; cela mérite une petite bière (bio)...

Avec ce "travail", vous avez fait l'équivalent du bêchage et de tous les binages de l'année à venir !

Je comprends que les gens ne vous croient pas... Mais bon, on ne peut pas leur en vouloir de ne pas avoir beaucoup de connaissances en biologie et en écologie (la vraie, la science du rapport entre les êtres vivants, pas la politique) dans un monde où l'électronique prime...

Attendre patiemment l'hiver. La neige va tasser le foin. Cela aide pour semer et planter.

Pluie et neige vont l'humidifier. C'est une condition pour qu'il se décompose dès qu'il fera plus chaud au printemps (et c'est pour ça qu'il faut ne mettre beaucoup !).

La réserve d'eau du sol va se remplir. La couverture la protégera contre l'évaporation... Vous aurez moins à arroser (ou pas du tout, selon la météo).

Prochaine étape, au printemps : semer et planter.

d) Si vous ne trouvez pas de foin :

d1) La paille peut faire l'affaire une fois.

Elle "étouffe" comme le foin. Elle couvre et protège le sol, comme le foin. Elle freine l'évaporation, comme le foin...

Mais elle ne nourrit pas aussi bien les êtres vivants du sol : trop riche en carbone, trop pauvre en azote...

Sa décomposition ne libérera pas autant d'éléments nutritifs utiles aux plantes. Elle peut même créer une "faim d'azote temporaire"...

d2) Le fumier frais pailleux

On en voit des fois devant des centres équestres.

C'est un très bon matériaux. Le crottin et l'urine l'ont enrichi en azote. Il s'apparente davantage à du foin.

Mais surtout ne pas le faire décomposer en tas : le répandre tout de suite... pour nourrir la vie du sol (sinon, vous nourrissez votre tas, qui chauffe et "fume")..

Prendre le dessus, bien pailleux, non encore décomposé.

Et bon, franchement, pour batifoler, c'est moins romantique ("chéri, tu viens, je te fais l'amour comme une bête dans le fumier...", cela ne le fait pas !)

d3) dernières tontes dans un verger

Fortuitement, cet automne, j'ai observé les feuilles mortes tombées dans le gazon sous mes fruitiers.

J'ai passé la tondeuse avec le bac et récupéré un mélange de feuilles mortes broyées et de tontes de gazon.

Ce "mélange" s'apparente au foin, même si je pense qu'il évoluera plus vite et disparaitra vite fin de printemps...

Mais je l'utilise pour convertir une nouvelle tranche de prairies.

Voici le verger avant passage de la tondeuse :

Image

Image

Et puis après le "ramassage" :

Image

L'andain de broyat, en attente d'être étalé. Directement sur une prairie (tondue), ayant 200 ou 300 ans :

Image

Le tout une fois étalé.

Image

Il faut faire attention à ce que cela ne se tasse pas et devienne anaérobie. Les photos ont environ 1 mois. J'y ai été il y a deux ou trois jours : tout se passe bien. Sans autre travail, jusque là. Prochainement, j'installe mes framboisiers directement là-dedans.

Mais s'il le faut, je suis prêt à retourner avec une fourche, pour aérer, comme quand on fait du foin.

d4) le BRF

Le BRF est un broyat ligneux, à décomposition beaucoup plus lente, essentiellement par les champignons. Il favorise donc tout ce qui est "fongique" ; on va vers un "sol de forêt"...

En couche épaisse, il ne convient pas pour des planches dans lesquelles vous voudriez semer dès ce printemps.

Je le réserve plutôt aux arbustes "forestiers" (myrtilliers, framboisiers,...) et aux fraises. Mais j'ai aussi, déjà, planté des pommes de terre, des tomates, des aubergines, des choux...

J'essaye d'en avoir toujours dans ma rotation, notamment avec les fraises que je conduis en "glissant" : les deux rangées les plus anciennes sont recouvertes de foin à l'automne et disparaissent l'année d'après (sans les enlever - je "roule" par-dessus !) ; les deux rangées du milieu produisent à fond ; les deux dernières sont en devenir. Ce système de 6 rangs, glisse du haut vers le bas dans mon jardin. Et donc, sur toute la surface du jardin, il y a, à un moment donné, pendant 4 ans, stimulation des champignons (et des mycorhizes) et stimulation de l'humification (à partir de la lignine du bois en cours de décomposition) par des apports de BRF.

Ceci est très très important. Et n'est pas obtenu par le foin seul (ou du moins de façon très peu significative).

d5) Cultiver du trèfle d'Alexandrie

Si vous n'avez aucune ressource, il faut décaler le projet et commencer par cultiver votre biomasse.

Je recommande le trèfle d'Alexandrie (rien à voir avec cloclo), qui a beaucoup de qualités pour ça (je parle du trèfle ; cloclo, je ne me prononce pas) :

- il pousse très vite
- il se sème facilement ; la semence ne coûte pas cher
- il est mellifère (nourrit les abeilles ; entretient la biodiversité)
- c'est une fabacée (légumineuse) qui fixe l'azote atmosphérique (cf les photos de dédé2002 page précédente ; lire mes commentaires)
- il est gélif : il est donc détruit par le gel ; vous retrouverez un "paillage naturel" au printemps suivant (donc en 2017), dans lequel vous pourrez semer...


Bon, ce que je vous dit, pensez-en ce que vous voulez. Mais faites-le !
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par Did67 » 14/12/15, 17:12

Pour ceux qui sont comme une truie qui doute, et qui lisent l'anglais (bon, cela fait beaucoup), demandez le livre suivant au père Noël :

"Ruth Stout - Gardening without work - For the Aging, the Busy and the Indolent"

ou

"Ruth Stout - How to have a green Thumb without an Aching Back !"


Le premier a été édité en..... 1961 !

[Elle cultivait avec du foin à l'âge de 90 ans ! Bon, n'étant pas agron ome, elle a écrit quelques conneries et sa façon de faire comportait pour moi quelques lacunes, mais son expérience de 30 ou 40 ans de jardinage sans aucun travail force le respect ; elle a été célèbre aux USA ; outre les livres, elle faisait des conférences et les jardiniers défilaient chez elle par milliers...]

[J'ai découvert fortuitement, par des recherches internet - une sorte de pêche au hasard avec des mots-clefs appropriés -, alors que j'avais commencé et pensais alimenter ce fil...]
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