Bonjour à tous.
Quelques mots de présentation : j'habite une maison de lotissement, dans la banlieue toulousaine, avec "un peu de jardin, de l'herbe et des arbres". (Je ne suis définitivement pas un citadin). Trop d'arbres d'ailleurs, erreur classique du précédent propriétaire qui n'a pas su anticiper la croissance de ce qu'il plantait.. La construction du lotissement date de 79-80, et il semble que le promoteur a commencé par faire racler les 20 premiers cms de terre avant le début du chantier, revendue comme "terre végétale", et remplacée par le terre des fondations et terrassements étalée à la place...
Le sol de la région c'est classiquement en vallée de Garonne "
la boulbène", un sol limoneux, mélange d'argile, de marne, de sable et des lits de cailloux. Une terre assez facile à travailler une fois ameublie mais pas très riche et qui sèche vite, et surtout qui une fois tassée devient presque aussi dure qu'une mauvaise brique ! A peu près ce que j'ai trouvé dans mon jardin..
(Didier, si par curiosité tu veux plus d'infos scientifiques sur ce sol, j'ai trouvé
cette thèse où une parcelle sur ma commune est étudiée, voir par ex. p. 60 et suivantes, 97, 102)
L'ancien proprio n'avait semé que de l'herbe et hormis les arbres, (mal) planté quelques rosiers, sans parler de sapinettes le long des murets de clôture, toutes mortes après quelques années de survie en l'espace de 2 ans, de pourriture des racines. J'ai découvert en arrachant quelques souches qu'il devait s'agir d'un lot acheté à bas prix genre déstockage d'invendus, avec des blocs de racines de la forme du pot originel, d'où seules quelques racines maigrichonnes avaient pu s'échapper, dans un trou ou tranchée de plantation minimaliste (et pour cause...)
Ma première tentative pour avoir quelques pieds de tomates le long d'un de ces murets m'a fait penser que c'était pas gagné ! En une trentaine d'années, entre l'herbe et les feu-sapinettes, les premiers cms de terre avaient retrouvé un peu de souplesse et de couleur chocolat au lait, mais très vite, on tombe sur les cailloux et une sorte de marne ou d'argile compacte, jaunâtre ou grisâtre. Pioche de terrassier obligatoire, et encore, elle n'arrive qu'a tailler des copeaux, des éclats, dans cette couche très compacte... Je rajoute un peu de sable, de la tourbe (ce qui n'était pas forcément une bonne idée vue la nature à priori un peu sableuse et acide du sol que j'ignorais), le contenu du "coin à compost" qui recevait les déchets végétaux et tontes de gazon. Résultats pas formidables...
Voici une photo où l'on voit cette première plate-bande, les restes d'un "buisson" de tomates cerises et quelques pieds de maïs rachitiques :
A l'arrière-plan, ce qui va me décider à faire un peu plus de potager, un cèdre de 20m de haut déraciné, pris "à rebrousse-poil", à l'opposé des vents dominants auxquels il s'était "formé", et abattu par la tempête de janvier 2009.
Voici la souche arrachée au sol, on devine une couche de chevelu sous la surface herbeuse avec quelques racines en dessous, et une grosse motte de terre qui a "cassé" et est venue avec, sur fond de lit de cailloux.
La bouteille d'eau de 1,5l donne l'échelle, on remarque quelques grains de sable d'une taille respectable...
Les élagueurs venus enlever l'arbre ne disposant pas de camion-grue, il a fallu "nettoyer" la souche de toute cette terre et des pierres, pour pouvoir la tronçonner en plusieurs morceaux et l'enlever. Ce qui laissait tout de même un creux à la place de la souche. Me disant que là au moins, la terre aurait été remuée et ameublie, j'ai décidé d'y installer 2 plate-bandes de 2.5m x 1.25. Les voici aujourd'hui :
En tout, cela me donne moins de 15 m2 de potager, en 4 planches. Une nouvelle est en préparation, d'environ 7 m2.
Elle est actuellement aux 3/4 "cartonnée", le reste ayant été "lucicramé" sous plaques de verre. Comme les autres planches depuis 2/3 ans, elle sera sous couvert perpétuel de ce qui me tombe sous la main : broyat de tailles de fruitiers, de haie de lierre, de houx, de ce que certains voisins jettent dans leur "bac vert" de collecte des déchets végétaux. Plus le contenu de mon coin à compost vidé au printemps et les tontes de gazon, 5-6 fois par an, puis les feuilles mortes et cupules + fruits de mon noisetier (beaucoup sont véreuses).
Par contre, là où je vais m'éloigner de la manière "paresseux", et c'est là que je voulais en venir, c'est au niveau travail du sol. Vu la nature et l'état de compactage de mon sol, je ne pense pas avoir la patience d'attendre 5, 6 ans ou plus, avec l'espoir d'après moi illusoire qu'il s'ameublisse et s'enrichisse assez "sans rien faire" pour permettre d'avoir des légumes corrects rapidement. Qu'en pensez-vous ?
Par ailleurs, en début de saison avant remise en culture ou en paillage des planches, je passe un coup de houe, sans trop remuer la terre, principalement pour émietter un peu le sol, extirper quelques chiendents et racines venues se régaler depuis les fruitiers et haies présentes à quelques mètres, et enfouir un peu des ajouts de terreau perso et "or brun"
Je vais peut-être quand-même tenter l'expérience sur la moitié de la nouvelle planche l'an prochain, peut-être... Pour l'autre moitié, je pense que ça sera pioche, décailloutage, incorporation de 25kg de terreau du commerce, ajout de corne broyée, cendre et "or brun". Ensuite couvert végétal et/ou carton suivant dispo, comme ailleurs. Je suis tout ouïe pour vos avis
Point important : aucun turricule ni ver anécique jamais vu chez moi ! Bien entendu beaucoup d'épigés dans le compost et sous les couverts, avec probablement quelques endogés, mais c'est tout.. Dernièrement j'ai creusé une petite tranchée d'un quinzaine de mètres pour enterrer une canalisation d'eau destinée à du goutte-à-goutte, j'ai trouvé en tout et pour tout 4 ou 5 petites larves de hanneton (malheureusement), une de tipule, et
UN ver de terre
Raison de plus je pense pour ne pas compter sur leur aide rapidement...
Didier, bien que tu aie écrit à plusieurs reprises je pense au fil des discussions que ta manière de faire ne marchera pas partout en un an comme chez toi, mais pourra avoir besoin de plusieurs années pour être pleinement efficace selon le lieu et la nature du sol, je pense que ça serait bien d’annoncer clairement la couleur, d'entrée de jeu, pour éviter trop de déceptions éventuelles chez qui n'aurait pas "tout bien lu partout". Et il doit y en avoir, vu la quantité de matière