Ahmed a écrit :Bien sûr, Did, que le maïs hybride n'a pas été conçu au départ pour empêcher la reproduction des semences par les utilisateurs, mais avoue que le fait que les F1 soient, non pas stériles, mais non fidèlement reproductibles, arrange bougrement les semenciers!
Oui. Mais dans le film, c'est ce qui est dit et affirmé comme argument. C'est ce que dit la dame. Tu dis "bien sûr"... Visiblement, ce n'est pas si sûr pour tous.
Tu le sais, mais je le précise pour les autres, c'est la recherche du rendement qui a "orienté" les chercheurs de l'INRA, en ces temps-là "désintéressés" au sens des sociétés semencières (qui n'existaient pas encore sous leur forme oligopolistique actuelles ; il y avait alors des dizaines et dizaines de producteurs rien qu'en France), vers les hybrides. En exploitant l'effet d'hétérosis qui est important chez certaines espèces. En gros, c'est la "force" que beaucoup prêtent aux "bâtards".
Pour cela, il faut partir de "lignées pures" (en quelque sorte des races pures), qui ont des caractéristiques qu'on veut réunir, mais qui sont "physiquement" dégénérés. Si en circulant sur nos routes vous voyez des champs de maïs curieux, avec des plants assez petits, avec des rangées très différentes, c'est la production des semences hybrides.
En croisant les lignées, on obtient un hybride, qui dépasse chacun de ses parents.
Mais dès la génération suivante, cela dégénère "dans tous les sens". C'est la conséquence de l'hybridation. De même qu'un couple de métis peut engendrer des enfants très proches d'un des parents (très noirs par ex) ou très proches de l'autre (très blancs) ou très métis... C'est une loterie.
Donc les hybrides sont bien antérieurs à la concentration capitalistique telle qu'on la connait. Et qu'on peut dénoncer, en effet. Mais encore une fois, c'est le résultat d'un modèle de développement de l'agriculture, avec externalisation comme je l'ai écrit plus haut. Et d'une concentration capitalistique. Là encore, comme dans beaucoup d'autres secteurs. C'est le monde dans lequel nous vivons.
A noter que chez certaines espèces, cela ne marche pas aussi bien. L'effet "hétérosis" ne se produit pas sous une forme significative. Les semenciers ont essayé les blés hybrides, par exemple. Mais l'hétérosis n'a jamais été suffisante. Du coup, les hybrides ne se sont jamais "imposés" pour cette espèces (et plein d'autres). On a des "lignées stables", qu'on peut parfaitement reproduire.
http://www.terre-net.fr/observatoire-te ... 91147.htmlSi l'objectif des semenciers avec les hybrides étaient d'abord la non-réutilisation, ils auraient imposés les blés hybrides (qui existent, mais ne sont pas supérieurs).
Comme je ne doute pas une seconde que si l'hybridation n'existait pas pour le maïs et quelques autres espèces, les semenciers contrôleraient quand même le vivant : y a-t-il moins de problèmes avec le blé que je viens d'évoquer ? avec les pommes ? les poires ? l'ananas ? la banane ? etc...
Mais je vais pas contester le fait que cela leur facilite la tâche. L'occasion fait le larron...