par Did67 » 27/08/17, 10:04
@nico [le temps de rédiger, j'ai été doublé]
Je laisse toujours faire... Mais hélas, cela ne "guérit" jamais !
Pour les expériences inspirées du Pootisme, je laisse faire les gens motivés.
Je n'y crois tout simplement pas. Mais alors pas du tout. Il me semble m'être expliqué là-dessus ailleurs...
Je résume une dernière fois :
1) Je n'ai pas essayé. Je ne peux rien affirmer. Ce qui suit n'est donc qu'une conviction, la mienne.
2) Ses dires, et ceux de ses apôtres, ne me convainquent pas. Une plante "'n'apprend pas" - c'est de l'anthropomorphisme bête.
3) Autre chose, en effet, est le fait que sur des variétés non sélectionnées par rapport à la résistance à la sécheresse, ce qui est le cas de quasiment toutes les sélections de tomates, une certaine variabilité génétique existe et qu'il est possible, en une dizaine d'années, d'en extraire des souches plus résistantes.
J'ai en souvenir, me semble-t-il, l'avoir entendu dire que les plantes "apprenaient" ou qu'il avait "appris aux plantes à se passer d'eau"... Si ce n'est lui, ce sont ses thuriféraires. En tout cas, il est connu pour ça et c'est le sous-entendu des questions qu'on me pose en général...
Cet aspect, je le rejette. Une plante a besoin d'eau. J'ai, dans une vidéo, traité la question de la réserve et les énormes variations selon la nature du sol que nous avons. Mettre ça de coté, c'est d'emblée partir sur des mauvaises bases...
Je considère comme tout à fait possible une "sélection" de la résistance de certaines variétés "classiques". Sur une dizaine d'années.
Les variétés d'après-guerre (ce serait un peu plus compliqué pour certaines variétés anciennes, sélectionnées dans des régions arides - pas pour d'autres, sélectionnées dans des régions humides) ont été sélectionnées en station, selon un cahier des charges qui fort probablement ne comportait pas le critère "résistance à la sécheresse". Sans doute y avait-il la forme et la couleur, la résistance au transport, la productivité, et quelques autres critères agronomiques classiques (le port, la facilité de tailler, etc).
Elles sont "stabilisées" pour les critères ayant fait l'objet de la sélection, mais pas pour le reste. Par définition d'une "variété stable" (je ne parle pas ici d'hybrides).
Donc il y a, au sein d'une population d'une variété stable donnée, fort probablement, une variabilité de la résistance à la sécheresse si elle n'a pas fait l'objet d'une sélection.
Il est donc possible, au sein d'une variété, disons "Marmande", de sélectionner une souche de Marmande plus résistante à la sécheresse que la moyenne (des Marmande) vendue. Je n'exclue pas du tout l'intérêt des souches Poot à ce niveau. Mais c'est différent du discours "d'apprentissage"
Comme toute sélection, cette sélection sur la résistance à la sécheresse permet d'améliorer certaines aptitudes. Pas de faire des miracles. Sans doute de gagner 10 ou 20 %...
Il reste qu'une plante a besoin d'une certaine quantité d'eau - des dizaines de litres voire des centaines par kg de biomasse fraiche produite et si le sol n'a pas cette réserve, aucune sélection au monde ne pourra faire de miracle. La, c'est biologique. Dans les régions arides, la nature n'a trouvé que les cactus ou les euphorbes... Ces plantes ne poussent pas vite et n'ont que des épines ! Un Pascal Poot ne fera pas mieux que ce qu'a fait la nature en des millions d'années. Là, je suis convaincu. C'est là que Poot ou ses thuriféraires exagèrent. La réserve en eau d'un sol peut varier très facilement d'un facteur 1 à 10, et sans doute plus encore, entre un sol très profond, ayant une texture favorable (beaucoup d'argile et de limons), sans cailloux. On peut la préserver en couvrant le sol...
C'est là qu'un coté "spectaculaire", ou "obscure" ou "christique" m’énerve beaucoup. C'est un "style" qui n'est pas le mien. C'est l'exact contraire de ce que je veux faire : faire comprendre des mécanismes biologiques pour que chacun puisse faire ses choix. Certains pourront se passer d'arrosage avec ma façon de faire et des variétés classiques. D'autres pourront sans doute gratter 10 ou 20 % avec des "souches" Poot. Je les laisse vérifier. Et d'autres devront arroser quand même...
Bref, qu'une plante ayant été atteinte de mildiou ou d'oïdium "apprennent" à résister n'est pas ma façon de voir les choses. Qu'elle l'intègre dans sa génétique et le transmette, je ne le pense pas. D'ailleurs, depuis les millions d'années que les plantes cohabitent avec leurs parasites, si elles "apprenaient" aussi vite, cela ferait bien longtemps que les parasites auraient disparu !
Un dernier point est que les plantes réagissent, en effet. Elles modifient leur composition chimique pour devenir moins attractives. Elles "sacrifient" des parties attaquées pour bloquer l'attaque par un phénomène comparable à la chute des feuilles en automne.
Cela va même plus loin : les plantes communiquent entre elles à ce sujet. L'expérience sur les acacias en Afrique du sud date des années 80. Un acacia brouté par des girafes émet un gaz - l'acacia voisin augmente sa concentration de tanins, devient amer, les girafes le snobent...Ce n'est donc pas une découverte récente. Plus récemment, et j'ai mis l'article plus haut, des chinois ont montré que le message peut passer par les mycorhizes du sol, qui véhiculent un message chimique d'un pied de tomate (attaqué par de l'alternariose) vers un pied de tomate non attaqué. Ce dernier voit ses enzymes impliquées dans la défense contre les champignons augmenter nettement.
Donc oui, il existe, au sein d'une population, des échanges et des réactions. Cela n'a strictement rien à voir avec de "l'apprentissage". Et encore moins avec l'hérédité.
Ceci n'est évidemment que mon point de vue.
Mais tu es bien placé pour faire un essai "objectivé" et nous rendre compte, non ??? Tu alternes, sur une même planche, au même moment, des plants "Poot" et d'autres plants de tomate. Tu appliques toujours les mêmes techniques, au même moment. Tu observes et tu notes... Flétrissement, productivité...
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