Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
Ahmed
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 12438
Inscription : 25/02/08, 18:54
Localisation : Bourgogne
x 3137

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Ahmed » 16/09/17, 21:55

Ah, j'ai oublié! Il y a aujourd'hui en France pas loin de 10 millions de tonnes de déchets verts collectés par an, toutes filières confondues!

Cela signifie qu'il existe pas mal de marge de manœuvre quant à en distraire un petit peu pour nos jardins sans trop se poser de questions sur la légitimité ou non d'un "transfert de fertilité horizontal".
Pour ma part je m'y emploie (modestement!), mais souhaiterais étendre cette possibilité sur une plus large échelle, puisqu'existent des gens désireux* de se débarrasser de leurs déchets verts et d'autres d'en disposer... sans oublier les collectivités locales qui payent des fortunes pour transporter principalement de l'air et de l'eau... :( Il est assez rare de trouver une voie qui puisse contenter tout le monde!

*Dont certains pourraient être amenés à réviser leurs positions.
1 x
"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."
sicetaitsimple
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 10210
Inscription : 31/10/16, 18:51
Localisation : Basse Normandie
x 2931

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 16/09/17, 22:25

Ahmed a écrit :
Ah, j'ai oublié! Il y a aujourd'hui en France pas loin de 10 millions de tonnes de déchets verts collectés par an, toutes filières confondues!

Cela signifie qu'il existe pas mal de marge de manœuvre quant à en distraire un petit peu pour nos jardins sans trop se poser de questions sur la légitimité ou non d'un "transfert de fertilité horizontal".
.


Oui , bien entendu, c'était l'objet de la transmission de ce rapport (un peu bourratif) qui parle de l'ensemble des déchets, pas uniquement des déchets verts, et à ce titre me parait intéressant pour d'autres réflexions que celles qui nous occupent directement sur ce fil.

Le coté bourratif, c'est la différence entre des données un peu dures ou longues à digérer (il faut faire un effort personnel) et la "Breaking news" d'Internet. Mais je ne pense pas que que ce soit à toi que je vais apprendre ça!

Bref, effectivement, et c'est bien pour ça que j'ai transmis ce document, le potentiel est énorme à l'échelle des jardiniers voire des maraîchers. Grande culture, là il faut trouver autre chose....
0 x
sicetaitsimple
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 10210
Inscription : 31/10/16, 18:51
Localisation : Basse Normandie
x 2931

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par sicetaitsimple » 16/09/17, 23:02

Ahmed a écrit :.
Pour ma part je m'y emploie (modestement!), mais souhaiterais étendre cette possibilité sur une plus large échelle, puis qu'existent des gens désireux* de se débarrasser de leurs déchets verts et d'autres d'en disposer... sans oublier les collectivités locales qui payent des fortunes pour transporter principalement de l'air et de l'eau... :( Il est assez rare de trouver une voie qui puisse contenter tout le monde!



Oui, c'est que j'ai essayé de dire un peu plus haut. Il faut arriver à bien gérer:

- le faux BRF et les tontes de la commune de Moindreffor
- le faux BRF de Julienmos
- le broyat de souches de Didier
- mon "refus de tamis" de terreau de feuilles ou plus simplement mes feuilles
-....

tout cela étant des apports un peu opportunistes, gratuits, mais différents du foin.

Didier, faut que nous inventes la "phenoculture 2.0", mais je pense que tu as déjà commencé!

[édité par did67 pour corriger une balise de citation, sans modifier le texte]
0 x
gek
Je comprends l'éconologie
Je comprends l'éconologie
Messages : 101
Inscription : 19/11/16, 09:40
Localisation : Holtzheim (67810)
x 28

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par gek » 17/09/17, 07:26

Je travaille aussi en planches permanentes comme sicetaitsimple, un peu plus large (mais j'ai le bras long).

Je suis passé à biobernai hier matin, mon détecteur à bullshit s'affolait dans tous les sens entre les keyhole garden, les magnétiseurs et les purificateurs d'eau à haute fréquence...

Dans mon jardin ça sent la fin de saison, il doit rester moins de 10 tomates à cueillir, les concombres ne font plus de nouvelles fleurs femeles, les courges et courgettes sont cramées par l'oidium je suppose.
Les fraises remontantes se font ravager par les limaces actives en plein jour.

Ca aura été une belle saison pour les tomates, je suis allé au bout de la production possible de ma serre de daube (qui fait filer les plants avec sa belle bâche toute verte), 3 à 4 bouquets floraux récoltés et les pieds qui sont encore en forme mais qui sont étêtés pour ne pas stagner sur la bâche.

Mes courges ont eu un virus de type mosaïque mais ça ne les a pas empêché de produire, j'ai une courge qui est bien déformée mais je pense que ce sera juste un problème esthétique.
0 x
jpg43
Je comprends l'éconologie
Je comprends l'éconologie
Messages : 106
Inscription : 28/08/15, 15:56
x 29

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par jpg43 » 17/09/17, 09:05

Bonjour.

A propos de plates bandes permanentes.
Le terrain que je cultive actuellement est un ancien verger potager vigne à flanc de colline, plein sud sous sol argile verte pure. le sol de surface est argileux naturellement et alluvial car il s'agit d'une ancienne vallée en partie inondable, il y a probablement des alluvions d'origine volcaniques car il est entouré de massifs volcaniques en Auvergne.
J'ai défriché depuis quelques années ce terrain transformé en pâtures à chevaux pendant une trentaine ou vingtaine d'années avec ronces églantiers etc. le sol étant piétiné, compact, assez fortement argileux, j'ai utilisé une grelinette après tonte de la végétation puis recouvert de foin provenant du terrain qui est assez vaste, de feuilles mortes de bouleau, frêne, aulne, noyer, noisetiers etc.

J'ai donc créée des plates bandes d'environ 1m de large parfois un peu plus ou un peu moins suivant la culture projetée, séparées de passes pieds enherbés de 0,4/0,5m. C'est assez pratique par exemple pour les fraisiers car on accède de chaque côtés sans pénétrer sur le sol et dans la culture. Les fraisiers sont en place depuis 4 ans sans virus sur paillage permanent que je recharge régulièrement avec le foin récolté sur le terrain sans engrais, je vais en replanter dès que j'aurai de la place cet automne ou au printemps

C'est facile à cultiver sans marcher sur la terre travaillée, je greline à l'automne encore certaines plates bandes suivant le tassement du sol avant de semer ou planter mais depuis deux ans j'ai recouvert deux plates bandes de foin sans travail du sol, celui ci s’ameublit en surface mais reste compact en dessous malgré le travail des vers.
Je pense que je serais obligé de greliner pour implanter mais je vais en garder une sans travail pour voir l'évolution. Certaines zones sont plus faciles beaucoup plus meubles.

Le sol est acide oseille, prêle, etc j'ai amendé avec du calcaire broyé, sur un ancien terrain j'avais obtenu un sol très souple, agréable à travailler je ne pratiquais pas encore le paillage permanent sauf en intercalaire pendant certaines cultures il faut des apports modérés bien que le calcaire broyé ne soit pas agressif comme la chaux agricole; C'est très bénéfique pour les lombrics il faut croire qu'en sol acide ils sont décalcifiés et rachitiques bien que dépourvus de squelettes.

Je me préoccupe assez peu des rotations de cultures car si parfois je tiens des plans de cultures je les perds ou ne les utilise pas j'associe beaucoup d'espèces sur une même plate bande par exemple j'espace beaucoup les tomates que je taille peu pour certaines espèces et entre les pieds je plante des choux ou des poireaux ou des cucurbitacées, poivrons etc ou des tomates entre les artichauts à la place des artichauts morts etc.

JP



































Les plates bandes étroites permanentes sont très pratiques mais nécessitent un terrain de surface assez importantes car les passes pieds occupent beaucoup de terrain.

Une autre technique que j'ai pratiquée: une plate bande d'environ deux mètres de large que je cultive en bandes perpendiculaires en utilisant des planches de bois en passe pieds.
0 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 17/09/17, 11:13

sicetaitsimple a écrit :
Complètement d’accord, ça avait d'ailleurs si mes souvenirs sont bons un de nos premiers sujets de discussion quand je m'étais inscrit sur ce forum il y a bientôt un an, et pourtant c'est relativement dérisoire si on regarde les vrais chiffres.

Mais ça peut être, à juste raison dans le principe, un argument "contre", "vous occupez et "pillez la fertilité" de trois (voire plus) fois la surface que vous cultivez!"
Ce à quoi il faut répondre à mon avis par diversité des apports, en fonction de la situation.



L'argument vient généralement sous une autre forme - le public ne raisonne, en général, pas "extensification", surface utilisée, etc... Cela vient par ceux qui aiment les chevaux et trouvent scandaleux qu'on consacre du foin, qui aurait pu nourrir des animaux, comme "mulch" dans son jardin...

Ce à quoi je réponds : il y a, en France 700 000 chevaux de loisirs, qui sont là juste pour le plaisir des gens ; qui consomment en gros 1 rouleau de foin par semaine. Tant que des gens consacreront cela à leur loisir, je pense qu'il est légitime d'en consacrer à la production de son alimentation.
1 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 17/09/17, 11:16

Ahmed a écrit :
Ah, j'ai oublié! Il y a aujourd'hui en France pas loin de 10 millions de tonnes de déchets verts collectés par an, toutes filières confondues!

Cela signifie qu'il existe pas mal de marge de manœuvre quant à en distraire un petit peu pour nos jardins sans trop se poser de questions sur la légitimité ou non d'un "transfert de fertilité horizontal".
Pour ma part je m'y emploie (modestement!), mais souhaiterais étendre cette possibilité sur une plus large échelle, puisqu'existent des gens désireux* de se débarrasser de leurs déchets verts et d'autres d'en disposer... sans oublier les collectivités locales qui payent des fortunes pour transporter principalement de l'air et de l'eau... :( Il est assez rare de trouver une voie qui puisse contenter tout le monde!

*Dont certains pourraient être amenés à réviser leurs positions.


J'essaye, depuis le printemps, d'entrer en contact avec des responsables, des porteurs de projet, afin de "monter" un projet conséquent de recyclage de surface des déchets organiques ménagers, sans passer par le compostage, à partir d'un réseau de collecte (genre ComCom)...

Peut-être un jour, je tomberais sur une opportunité.

Mais le "circuit court citoyen" à tout à fait sa place !!!
1 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 17/09/17, 11:33

sicetaitsimple a écrit :
Pourquoi pas?

Mais d'une part faut bien viser sur le moment de semis car il faut pas que l'EV se développe trop avant que les tomates n'aient donné (risque accru d'humidité persistante, mildiou,...).

Et d'autre part renoncer à la couverture de foin ( ou autre) en automne. Moi c'est celle qui me plait le plus, car d'une part ça se gère très facilement au fur et à mesure que les planches ne sont plus utilisées ( je ne "déroule" pas, j'apporte manuellement), et d'autre part même si c'est très intuitif et donc discutable, j'ai vraiment l'impression que ça va "protéger" le sol pendant tout l'hiver et éviter ou diminuer le lavage des éléments nutritifs.

Ca se discute. Mais faut choisir son camp!C'est fromage ou dessert, EV ou foin. Enfin je pense.


Tu avais posé une question de fond plus haut.

Je rebondis ici.

Avec cette histoire de "couvert vivant" (peu importe, adventice / engrais vert : ce sont des autotrophes qui font de la photosynthèse et injectent une partie de cette biomasse via la rhizosphère, le reste servant de nourriture plus tard - distinguer engrais verts et adventice n'a aucun intérêt autre que de flatter la mythomanie de 'homme, qui se croit maître de son jardin - "J'ai semé MON engrais vert", sous-entendu, heureusement que je suis là sinon rien n'irait ; je ferme la parenthèse), donc un "couvert vivant" a pour objectif d'utuiliser l'énergioe solaire qui sans ça serait perdue.

La difficulté consiste à faire cohabiter des plantes, de sorte à ce que le légume ne souffre pas de la concurrence (ou seulement de façon marginale). Dès lors, la biomasse du couvert est "en plus".

C'est donc une intensification surfacique, ^pour combattre en partie l'extensification qu'est le recours à du foin "importé".

Le couvert devra être assez dense pour "bloquer" les autres adventices.

C'est donc un exercice d'équilibriste assez ardu : un couvert suffisamment compétitif pour mater l'essentiel des autres adventices, mais suffisant inoffensif pour ne pas nuire aux légumes en place.

Voilà le chalenge auquel je vous propose de vous attelez. Chacun dans son milieu. Chacun avec ses légumes favorise. Chacun avec ses advengices naturellement présentes ou ses "trouvailles" en matière d'engrais verts semés...

Je pense qu'on en a pour les 20 prochaines années ! Ceux qui pensaient s'ennuyer avec la "Paresse"...
2 x
Avatar de l’utilisateur
Did67
Modérateur
Modérateur
Messages : 20362
Inscription : 20/01/08, 16:34
Localisation : Alsace
x 8687

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 17/09/17, 11:39

sicetaitsimple a écrit :
Oui, c'est que j'ai essayé de dire un peu plus haut. Il faut arriver à bien gérer:

- le faux BRF et les tontes de la commune de Moindreffor
- le faux BRF de Julienmos
- le broyat de souches de Didier
- mon "refus de tamis" de terreau de feuilles ou plus simplement mes feuilles
-....

tout cela étant des apports un peu opportunistes, gratuits, mais différents du foin.

Didier, faut que nous inventes la "phenoculture 2.0", mais je pense que tu as déjà commencé!



Un simple tableau Excel pour connaître les propriétés intrinsèques de ces matériaux suffira. Il suffit de corriger le matériau récupéré de façon à arriver à une "mixture" ayant des propriétés voisines du foin :

- couvrir suffisamment longtemps pour maitriser les adventices sans travail
- se décomposer suffisamment vite pour bien nourrir (organismes du sol, légumes) par minéralisation primaire
- être suffisamment riche en N (un C/N, calculé sur les matières sèches, d'un rodre de grandeur de 20)
- être suffisamment riche en éléments nutritifs
- être "assimilables" par les vers de terre

Cela devient juste une "table de rationnement"... Toujours la même histoire : se considérer comme étant un "éleveur d'organismes vivants" du sol... Et oublier la volonté de jardinier - la laisser à ces organismes, à condition de bine les nourrir.
1 x
Moindreffor
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 5830
Inscription : 27/05/17, 22:20
Localisation : limite entre le Nord et l'Aisne
x 957

Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Moindreffor » 17/09/17, 15:34

petite observation du jour
le faux BRF utilisé seul en couche épaisse pour pailler le jardin paysagé, reste en surface de couleur claire et sèche assez vite, pas de dégradation apparente
le faux BRF utilisé avec des tontes de gazon en apport nutritif au potager, est en surface de couleur foncée, il ne sèche pas vite et semble se dégrader, ça fait plus une "pâte" on distingue beaucoup moins les morceaux

sinon, c'est la fin au jardin également chez moi, j'ai pollinisé la dernière courgette avec la dernière fleur de potimarron, ça semble avoir fonctionné, faut-il maintenant que le fruit se développe (un peu de soleil est annoncé pour la semaine prochaine)

quelques concombres auront eux aussi besoin de ce soleil pour être récoltables, les dernières tomates ne rougiront pas sur les pieds, j'attends encore pour couper les derniers pieds, les pieds de haricots ont été coupés au raz du sol et laissés sur place

disons que d'ici 10j il ne restera plus que les salades et je repiquerai mes oignons blancs, après ça va être la période des grands travaux pour mettre mon PP en ordre de bataille pour la saison prochaine et commencer la réflexion pour l'implantation des légumes 2018, je vais optimiser la surface en travaillant également sur la verticale

sinon pour moi la culture sous couvert vivant, ça se rapprochera de la culture sous légumes vivants et transfert horizontal de biomasse suivant les opportunités

une question
si je plante 2 salades et que je n'en récolte qu'une, est-ce que la quantité de biomasse que j'aurai extraite sera compensée par la biomasse que je vais laisser sur place?
0 x
"Ceux qui ont les plus grandes oreilles ne sont pas ceux qui entendent le mieux"
(de Moi)

 


  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir vers « Agriculture: problèmes et pollutions, nouvelles techniques et solutions »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 148 invités