par bardal » 15/12/18, 01:57
Tiens, pendant qu'on y est, quelques petites réflexions sur la disponibilité actuelle de l'énergie électrique, en France toujours
- si une VE consomme en moyenne 3000 kWh par an, soit 3x10^6 Wh, 1 million de VE consommeront 3x10^12 Wh, soit 3 TeraWh, et 10 millions, 30 TeraWh. Certains disent même que 20 millions, ça fera 60 TeraWh.
- les centrales nucléaires françaises ont un facteur de charge de 75%; elles peuvent être disponibles à 90% (la différence, c'est qu'elles tournent moins la nuit, et l'été); les faire tourner à 90% ne coûte rien ou presque (un peu d'uranium, pour environ 1/1000ème d'euro par kWh) et rapporterait 15% de leur production actuelle (un peu plus même), soit 15% de 400 TeraWh, soit 60 TeraWh; 60 TeraWh, tiens ça me rappelle quelque chose. Et tout cela sans aucun investissement, ni même aucune dépense supplémentaire, ni même un renforcement de réseau...
- ça ne suffit pas ? On veut aller jusqu'à 37 millions de VE, ou électrifier les PL; ben, nous exportons 50 ou 60 TeraWh tous les ans, vers des pays qui sont déjà largement favorisés puisqu'ils ont du photovoltaïque et de l'éolien (et du charbon ou du gaz). Là, ça coûte, ce que nous rapportent ces exportations, mais c'est plus que compensé par la baisse des importations de pétrole. Et toujours sans aucun investissement.
- ça ne suffit toujours pas ? Allez, ça va faire plaisir, il y a deux tranches de nucléaire en parfait état de marche qui vont être envoyées au rencart; ça ferait une quinzaine de TeraWh à pas cher (la récup, ça c'est écolo); en moins provo, il reste toujours 8 millions de logements "tout-électrique" à faire passer aux PAC (c'est 4, 5 ou 6 fois moins cher par logement qu'un VE), en ramassant au passage une petite cinquantaine de TeraWh...
En fait, ce n'est certainement pas la disponibilité d'énergie électrique qui constitue un facteur limitant pour le développement des VE; évidemment, si on refuse à tout prix le nucléaire, ça devient plus difficile... Mais on n'est pas obligé de choisir tout le temps des options nigaudes.
Le vrai facteur limitant, ce sont évidemment les batteries, coûteuses et peu durables dans leur forme actuelle; peut-on avoir quelques espoirs dans la recherche et les avancées de la technologie ? Je pense que oui, mais c'est un pari...
N.B. Je ne crois guère à des ULM VE; c'est trop en rupture avec les habitudes et les besoins des utilisateurs (on a connu cette démarche dans les années 50 et 60, ça n'a jamais décollé); je crois beaucoup plus à des voitures légères (type Ax citroen, ou 4L, ou Fiat 500, ou Mini), à l'autonomie limitée (100-150 km), pour les déplacements journaliers, et à des voitures hybrides rechargeables (90 km en élec, 500 pétrole) pour lesquelles l'électricité couvrirait 95% des déplacements et l'essence le reste, pour les voyages longs...
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