janic a écrit :
Ce qui explique tout !
Ce n'est de loin pas aussi simple !
Pendant mes 4 années au Tchad, j'ai passé 2 ans à discuter presque tous les soirs avec un "père blanc", un jésuite d'origine Espagnol. Plutôt tendance "Dom Helder Camara". Nous partagions beaucoup de choses. Développement Rural. Idées de libération des peuples (plutôt qu'enfermement y compris dans des doctrines). Mais arrivait immanquablement, vers 23 h ou minuit, le moment où on divergeait. Pour moi, il restait prisonnier de ses croyances (pour lui, c'était plus : une foi). Et pour lui, je restais une brebis égarée...
Donc oui, le dialogue entre hommes sincères est possible.
Mais il y a aussi des branches de l'Eglise catholique, intégristes, avec lesquelles je n'aurais pas perdu mon temps à discuter... Je les aurais traité de cons et de fachos, et cela s'arrêtait net.
Pour la petite histoire, accusé par les responsables politiques, du temps de Hissen Habré, d'attiser la rébellion de certaines tribus locales, sa maison a été "raffalée" à la tombée de la nuit par des "hommes de main". Il doit sa survie au plus grand des hasards : il était dans son jardin à quelques centaines de m de sa maison ! Vive les jardins !
Bien entendu, mes communications radio HF étaient sur écoute. Avec le chef de mission, de vive voix, nous étions convenu d'une phrase anodine qui voulait dire "Je suis en danger, Il faut m'extraire !". Au hasard d'une discussion avec le commandant d'un petit détachement français de RPIMA basé dans le coin, dans le cadre de l'opération qui devait s'appeler Epervier je crois, j'ai été stupéfait d'apprendre que non seulement ils avaient les coordonnées de ma famille, mais aussi mon groupe sanguin ! Il m'a raconté comment, sur ordre de l'Ambassade, ils m'auraient extraits !
Ah, souvenirs !!! Je suis en train de spolier ce fil... Je m'arrête.