Ahmed a écrit :Tu es très doué pour les langues: il n'y a pas longtemps tu l'as prouvé en parlant le "dédéscientisme", un dialecte pourtant difficile d'accès avec sa structure approximative et sa sémantique redondante ...>
mdr content que ma dedélcalcomanie t'ait plu
Ahmed a écrit :@ Sen-no-sen:l'assassinat, dans ce cas (viol) est souvent une conséquence involontaire de la loi qui protège contre de tels délits...
Je n'ai pas bien saisi ce que tu voulais dire?
L'assassinat découle de la volonté de supprimer le témoignage de la victime qui pourrait aider à le faire condamner....la pratique de l'esclavage est jugée rétrospectivement acceptable par certains, en raison de son caractère légal à l'époque considérée.
En effet, mais cela n'explique pas le pourquoi du comment.
Par effet de mimétisme? Si les autres trouvent ça normal, pourquoi les désavouer?Si tu me permet une rectification,il a exister dans bien des cas des sacrifices d'humains à l'intérieur d'une communauté...et même dans le cadre familial!
L'exemple type est celui du sacrifice d'Isaac par son père, Abraham!
Pour en revenir au plus près de la question originelle, vous opposez l'innovateur à l'opportuniste et vous jugez que le premier mérite une récompense pécuniaire bien plus que le second.
Il y a là un mélange de deux critères qui faussent le débat: introduire un jugement de valeur sur l'utilité sociale et ensuite lié ce mérite à la distribution d'un surcroît matériel.
Ces deux points méritent d'être soigneusement pesés: tout d'abord, il ne me semble pas avéré que celui qui innove apporte nécessairement une amélioration sociale, ce postulat mériterait d'être discuté, mais passons; sur le deuxième point, dès lors qu'il est considéré comme normal de corréler un mérite (quel qu'il soit, au fond) à une part augmentée* des biens produits, on introduit le vers dans le fruit: faisant de la valeur monétaire la valeur tout court, tôt ou tard, le moyen d'y accéder perd toute justification et seuls les naïfs s’étonneront de cette dérive pourtant logique.
On perd de vue, ce faisant, que la récompense pourrait être, exclusivement, d'un autre ordre, non susceptible de perturber le feed back: si innover procure plus d'argent et que cette conséquence est recherchée (là aussi, mimétisme), alors, il y aura sélection des innovations selon le critère de maximisation du profit et nombre d'innovations utiles socialement ne verrons jamais le jour.
*Ce qui postule que le concept de "suffisance" est inadéquat, qu'au contraire un surcroît indéfini, donc infini est souhaitable.
Deux mots à propos des artistes, innovateurs et autres créatifs!
Ils, sont souvent des solitaires et restent parmi les plus vulnérables dans la société! Car naît de leur vulnérabilité le produit même de leur création/art. Sans danger il n'y a guère de marge de progrès à en attendre, c'est dans la nature de l'humain. C'est l'expression même de son "cri", son "déchirement", mais aussi sa beauté, son accomplissement...
Culturellement est symboliquement le créatif est "la personne à abattre" et/ou à rejeter (rien de nouveau, c'est un constat): vu que c'est lui qui par son reflet, nous fait prendre conscience de notre misérable condition de mortels, on le condamne au nom des pires maux: comme en le projetant au rang de "croqueur de pomme!" Celui honteux qui céderait à toutes les tentations ou que sais-je...
Dès lors, je ne comprends pas bien où pourrait se situer son mérite(?), vu que sa destinée n'est faite que de risques, de doute, de cauchemars, voire de faillites... Et rarement de succès! Le «mérite» c'est justement d'avoir "osé", là où d'autres ont renoncé depuis longtemps (pour des raisons diverses, mais souvent par commodité justement) précisément ce qu'on leur dénie, de s'être exposé à la critique, en même temps que s'exprime sa vulnérabilité. Résultat: très incompris ils finissent souvent dépouillés et traumatisés. Peu en réchappent...
Et d'ailleurs, pourquoi priver l'innovateur, le créatif d'une dose d'opportunisme, fut-il altruiste(?) Non, ils sont pestiférés... Les exemples affluent, dans dans l'époque actuelle que plusieurs millénaires avant). N'oublions pas qu'on brûlait les sorcière pour moins que ça.
La vraie "amélioration" serait de réhabiliter les créatifs et de protéger réellement leurs œuvres en élevant toute création comme quelque chose de sacré, et en réprimant sévèrement toute transgression. Car au nom du paradigme de dénier l'existence même de "l'individualité des êtres humains" — donc par là même de leur capacité à faire le "bien" — oui, au nom d'une sorte de lutte perpétuelle contre –soit-disant– l'exacerbation de l'égo (alors qu'Ô comble de l'injustice: il faut être humble et très désintéressé pour être un bon créatif) on intensifie la violence faite à leur égard: pour mieux les asservir à merci). On a depuis longtemps pêché par excès inverse, en les excluant dans une sorte de rituel paradoxalement mêlé: d'admiration et de haine (pour s'en convaincre, voyez ce que sont devenus tous les grands peintres, écrivains, musiciens ou que sais-je...) Est-il normal que leur destinée finisse toujours dans les drames?
Paradoxe ultime, la seule forme d'art tolérée, à en croire ce qui s'expose dans les galleries: c'est l'exacerbation de toutes les torchons qui mettent en scène la MORT...! Alors pour ça oui, renoncement ultime, l'art macabre est florissant. Et dans tous les domaines...
Une société qui saurait réhabiliter les créatifs (suffisamment sans pour autant les pourrir), verrait certainement son taux de criminalité plonger drastiquement.