Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

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Adrien (ex-nico239)
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 26/07/19, 12:09

Très intéressantes toutes ces infos Image
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VetusLignum
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par VetusLignum » 26/07/19, 12:17

Did67 a écrit :C'est là que cette mode - car c'en est aussi une ! - des "variétés anciennes" est drôle : alors que les variétés anciennes étaient des variétés de terroir (je parle des vraies, pas des variétés Vilmorin / Claus etc de la fin du 19ème, qui étaient déjà des "sélections modernes" - par voie classique, lignées, etc,...), les adeptes aujourd'hui en font un commerce presque mondialisé...

Va sur un stand du célèbre semencier associatif connu pour cela, à BiObernai (foire BIo qui se tient mi-septembre à Obernai et où je suis apparu en public pour la première fois), et tu trouveras des variétés de la France entière et en partie de pays périphériques.

La négation même d'une variété "de terroir" !


D’une part, il faut avoir à l’esprit qu’une partie des variétés dites anciennes sont en réalités des créations récentes.

D’autre part, on peut voir cela comme une mode ; pour ma part, je trouve que c’est un plaisir, tout aussi bien pour le palais que pour les yeux, de faire pousser des tomates différentes de ce à quoi on a été habitués (d’autant plus qu’elles sont souvent bien meilleures). Ainsi, je ne le vois pas comme une mode, mais comme quelque chose qui va rester et s'intensifier.

Ensuite, je me méfie de cette notion de terroir, dont je pense qu’elle est davantage culturelle qu’autre chose. En se déplaçant juste d’une centaines de mètres, les conditions écologiques peuvent changer très fortement. La mondialisation accélère la circulation des graines, et je le vois comme une excellente chose.

Je pense qu’on peut, au fil des ans et par sélection, réussir à adapter à son environnement propre de multiples quantités de variétés qui ont été préalablement sélectionnées par d’autres, dans d’autres contextes, et sur d’autres critères. Il ne nous est pas non plus interdit de faire (ou de laisser faire) des hybrides, puis de les stabiliser. Mais pour cela, il faut accepter de laisser souffrir un peu nos plantes, aussi bien face à la sécheresse que face aux maladies, afin de se donner la possibilité de sélectionner ceux qui s’en sortent le mieux. Cela veut dire qu’il faut accepter de passer du temps à observer, et aussi accepter d’avoir, à court terme, des rendements sous-optimaux et des échecs.

J’écoutais à l’instant Gilbert Cardon dire que le maïs, qui était auparavant une des plantes les plus résistantes à la sécheresse, y est devenue l’une des plantes les plus sensibles. Mais je pense que c’est réversible, et qu’on peut, par sélection, obtenir des plantes qui ont à la fois de bonnes qualités de goût et de rendement, et qui sont adaptées à notre environnement et résistantes.

La greffe me semble être une solution de court terme, onéreuse de surcroit ; même si elle se justifie peut-être pour les arbres fruitiers, pour lesquels le pas d’itération se mesure en dizaine d’années.

Et compte tenu du fait que la mycorrhization est ce qui va faire la différence, alors il est important de se donner toutes les chances pour que les espèces de champignons susceptibles de prospérer dans notre système soient présentes (par l’inoculation si on le pense utile). Il faut aussi créer les conditions pour que ces champignons se développent ; les plus importantes étant la limitation du travail du sol, et la non utilisation de substances toxiques et d’engrais synthétiques. Et ne pas trop bichonner nos plantes, afin justement de les encourager à entrer en symbiose avec les champignons ; tout en ne les laissant pas toutes crever non plus.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Lolounette » 26/07/19, 12:52

Didier je te suis avec mon parapluie jaune, en guise de protestation contre cette inégalité hydrique flagrante je propose qu’on bloque un truc (je sais pas encore quoi mais je cherche... :P ) et qu’on brûle des trucs en place publique pour faire plus sérieux ! :mrgreen:

Autre alternative : je déménage a Bayonne où il y a de l’eau et où la bouffe est excellente...
(bizarrement cette 2ème alternative me plait énormément plus que la 1ere)

et que le premier parmi les planqués hors des zones rouges qui joue sa Marie-Antoinette et nous sort un « s’ils n’ont pas d’eau qu’ils arrosent avec du pinard » soit roulé dans le purin d'ortie et le broyât de ronces :twisted:


en ce qui concerne les tomates de terroir je rigole un peu: en auvergne avant guerre on cultivait pas de tomates (à mon avis pas grand monde ne savait même ce que c’était) donc la tomate de terroir on peut chercher longtemps. Ici c’est le terroir de lentille et de la patate, pas de la tomate ! :mrgreen:

Perso à défaut de terroir seul le goût m'intéresse et la possibilité de récolter mes graines d’une année sur l’autre, ce que je fais depuis plus de 20 ans, et absolument pas de la bonne façon pour obtenir une sélection quelconque. J’ai un peu moins de 30 variétés stabilisées en stock* et j’en cultive une 12aine par an pour renouveler les graines. Je n’ai jamais été une fana de l’arrosage ni des traitements donc à l’heure qu’il est je devrais avoir un stock d’une rare résistance à la sécheresse et aux maladies si on en croit certaines théorie, mais helas faute d’avoir des tomates témoins dans mon potager nous ne le saurons jamais!

par contre en ce qui concerne la mycorhization si je compare la production et le développement des plants de tomate en 2017 vs 2018 (2 années hydriquement à peu près équivalentes chez moi) j’ai constaté que 2017, année où mes plants avaient été mycorhizés en godet, avait été bien supérieure. Impossible en l’état de savoir s’il y a une relation de cause à effet mais il faudra que je réessaye pour voir si c’est reproductible car ça m’intrigue...

*j’avais bel et bien la petit moineau en stock car avait fait quelques essais peu fructueux de greffes. Pas de bol il me semble bien avoir balancé mes dernières graines ce printemps car ras le bol de devoir semer cette variété sans aucun intérêt (tomates de la taille d’une groseille) juste pour maintenir le stock, c’est ballot !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par VetusLignum » 26/07/19, 13:05

Lolounette a écrit :par contre en ce qui concerne la mycorhization si je compare la production et le développement des plants de tomate en 2017 vs 2018 (2 années hydriquement à peu près équivalentes chez moi) j’ai constaté que 2017, année où mes plants avaient été mycorhizés en godet, avait été bien supérieure. Impossible en l’état de savoir s’il y a une relation de cause à effet mais il faudra que je réessaye pour voir si c’est reproductible car ça m’intrigue...


Pour ma part, je mets un peu d'inoculant (du commerce) dans tous mes pots, même si je suis incapable d'en mesurer l'impact. Mais comme j'avais investi dans un petit paquet, je l'utilise.
On pourrait se dire qu’une fois que le champignon a été introduit dans le terrain, il devrait y rester ; mais on est tellement loin de tout maitriser…

Qu'est-ce qui vous reste au juste ? Est-ce que tout est mort ? Sinon, vous avez cette année une belle opportunité de faire de la sélection.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par GuyGadebois » 26/07/19, 13:19

VetusLignum a écrit :
Lolounette a écrit :par contre en ce qui concerne la mycorhization si je compare la production et le développement des plants de tomate en 2017 vs 2018 (2 années hydriquement à peu près équivalentes chez moi) j’ai constaté que 2017, année où mes plants avaient été mycorhizés en godet, avait été bien supérieure. Impossible en l’état de savoir s’il y a une relation de cause à effet mais il faudra que je réessaye pour voir si c’est reproductible car ça m’intrigue...


Pour ma part, je mets un peu d'inoculant (du commerce) dans tous mes pots, même si je suis incapable d'en mesurer l'impact. Mais comme j'avais investi dans un petit paquet, je l'utilise.
On pourrait se dire qu’une fois que le champignon a été introduit dans le terrain, il devrait y rester ; mais on est tellement loin de tout maitriser…

Qu'est-ce qui vous reste au juste ? Est-ce que tout est mort ? Sinon, vous avez cette année une belle opportunité de faire de la sélection.

Une société Mycophyto, isole vos mycorhizes indigènes, les multiplie et les inoculent à nouveau sur votre terrain. Malheureusement, je pense qu'on est encore loin d'une solution "grand public".
www.mycophyto.fr/
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par VetusLignum » 26/07/19, 13:26

GuyGadebois a écrit :
VetusLignum a écrit :
Lolounette a écrit :par contre en ce qui concerne la mycorhization si je compare la production et le développement des plants de tomate en 2017 vs 2018 (2 années hydriquement à peu près équivalentes chez moi) j’ai constaté que 2017, année où mes plants avaient été mycorhizés en godet, avait été bien supérieure. Impossible en l’état de savoir s’il y a une relation de cause à effet mais il faudra que je réessaye pour voir si c’est reproductible car ça m’intrigue...


Pour ma part, je mets un peu d'inoculant (du commerce) dans tous mes pots, même si je suis incapable d'en mesurer l'impact. Mais comme j'avais investi dans un petit paquet, je l'utilise.
On pourrait se dire qu’une fois que le champignon a été introduit dans le terrain, il devrait y rester ; mais on est tellement loin de tout maitriser…

Qu'est-ce qui vous reste au juste ? Est-ce que tout est mort ? Sinon, vous avez cette année une belle opportunité de faire de la sélection.

Une société Mycophyto, isole vos mycorhizes indigènes, les multiplie et les inoculent à nouveau sur votre terrain. Malheureusement, je pense qu'on est encore loin d'une solution "grand public".
http://www.mycophyto.fr/


C'est intéressant, mais l'idéal serait d'être capable de les faire se multiplier sans l'aide d'un laboratoire.
Les cultures de couverts peuvent être la solution :
https://www.researchgate.net/publicatio ... 4/download
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 26/07/19, 15:11

VetusLignum a écrit :
D’autre part, on peut voir cela comme une mode ; pour ma part, je trouve que c’est un plaisir, tout aussi bien pour le palais que pour les yeux, de faire pousser des tomates différentes de ce à quoi on a été habitués (d’autant plus qu’elles sont souvent bien meilleures). Ainsi, je ne le vois pas comme une mode, mais comme quelque chose qui va rester et s'intensifier.



C'est l'importance que cela a pris qui fait que je pense que cela s'apparente à un phénomène de mode. C'est un peu comme si une part importante des personnes qui envoient une lettre n'utilisaient plus que des timbres de collection !

Bien entendu, et heureusement, il y a des collectionneurs. De tomates comme de timbres. Et cela n'a rien de surprenant. Ou de négatif. Il y a un patrimoine à conserver.

Il y a des conservatoires, quelquefois organisés de façon un peu plus rigoureuse, et qui sont indispensables.

Mais je pense qu'on peut cultiver des tomates pour en manger, avec quelques variétés. Mais je te jure, des fois je suis presqu'agressé quand je dis que eh ben non, je ne passe pas mon temps à cultiver, étiqueter, etc des variétés anciennes... Ou pire, que j'ai des F1 !

D'où ce petit couplet. Un peu excessif pour les collectionneurs sincères.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 26/07/19, 15:17

VetusLignum a écrit :
Ensuite, je me méfie de cette notion de terroir, dont je pense qu’elle est davantage culturelle qu’autre chose. En se déplaçant juste d’une centaines de mètres, les conditions écologiques peuvent changer très fortement. La mondialisation accélère la circulation des graines, et je le vois comme une excellente chose.



Là aussi, tu as raison. C'est aussi une mode. Le mot est mis à toutes les sauces.

Maintenant un "terroir", c'est des sols, c'est un climat (micro-climat) et c'est des pratiques (la façon de cultiver).

Il est logique qu'il y ait des variétés adaptées à tel terroir, par sélection empirique ou plus "moderne".

Mais du coup, quid quand on les diffuse ailleurs ???

Parfois c'est pertinent. Parfois pas. C'est le fait qu'on présuppose que c'est pertinent et que la Rougette de Montpellier soit vendue à Obernai qui me pose question (mais elle marche bien, en fait !)

Au Tchad, javais trouvé (sans le prouver) pas des petits essais, que les variétés résistantes au froid étaient aussi résistantes à la sécheresse. Pour plusieurs légumes.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 26/07/19, 15:19

VetusLignum a écrit :
D’une part, il faut avoir à l’esprit qu’une partie des variétés dites anciennes sont en réalités des créations récentes.



Ce n'est plus si c'est ici que je l'ai signalé : j'ai trouvé la "Montfavet" citée comme variété ancienne au hasard de recherches...

Elle a 50 ans. Mais c'est la première hybride F1 largement diffusée en France... Et toujours diffusée.
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 26/07/19, 15:24

VetusLignum a écrit :
La greffe me semble être une solution de court terme, onéreuse de surcroit ; même si elle se justifie peut-être pour les arbres fruitiers, pour lesquels le pas d’itération se mesure en dizaine d’années.



Pour les arbres, on n'a guère le choix. Stabiliser une variété serait hasardeux, très couteux et extrêmement lent...

Pour les tomates, cela n'a pas l'air compliqué du tout (si ce n'est qu'il faut préparer des plants - de la variété et des porte-greffes - à l'avance, ce qui pose la question des serres chauffées, etc...).

Le rapport "effort / bénéfices" me parait énorme.

Et je ne vois pas quel seraient les arguments contre, en dehors de ce petit effort ?
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