Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
Jérôme
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Jérôme » 03/11/19, 11:34

a/ Oui, d’ailleurs je soupçonne qu'il y a eu des feux faits dans le passé, ce qui n'a certainement pas arrangé les choses.
b/ je garde cette idée, merci
c/ Les doses à appliquer pour baisser significativement le pH sont très en dehors de mes possibilités ! Quoique...
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Lowering_Soil_pH_with_Sulfur.pdf
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Did67
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 03/11/19, 12:37

De toute façon, toujours "changer en douceur" quand on jardine avec des sols vivants.

Quand on considère qu'un sol est juste un support et qu'on met les plantes sous perf, il est tentant d'aller vers l’optimum en calculant, par exemple, (pour l'autre sens - sol trop acide) un "chaulage de redressement". Je mets un coup de gourdin, pour "redresser"

On est dans le paradigme 1 : moi homme, je sais tout ; je réalise le bonheur de mes légumes !

Dans une démarche sol vivant, toujours penser au vivant. Donc lui laisser le temps de s'adapter et de "glisser". Certaines espèces vont être remplacées par d'autres...

Dans ton cas, valider d'abord le fait que des apports de soufre arrangent aussi l'affaire des alliacées, et peut-être des crucifères : faire un apport sur une ou deux bandes et observer.

Et de toute façon, des "overdoses" de matières organiques - à voir du côté du ligneux ! Les "substances humiques" ne sont pas des "acides" pour rien. Et même si dans un sol, globalement, cela reste équilibré (et tend, à mon vais, vers un pH de 7), cela ne veut pas dire que de ci, de là, cela ne favorise pas les champignons, et apporte des "pointes" d'acidité dans un système complexe. Suffisant pour que les champignons piquent du P, par exemple...

[J'ai filé le tuyau à une de mes visiteuses dont les "choux ne pommaient pas" ; "c'est quoi, docteur ?" "A ta place, j'essaierai un apport de S" Mail quelques mois plus tard : "j'ai essayé le soufre, cela marche" ; le soufre est un des grands oubliés du jardinage amateur ! Les pros suivent ça]
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 03/11/19, 12:48

VetusLignum a écrit :
Concernant l'anthropomorphisme de certains "raconteurs du vivant", cela prête à débat. /


Je suis assez allergique, en effet !

Car c'est asseoir la supériorité de l'homme sur le vivant : le vivant est prié d'être cohérent avec les "sentiments" des hommes. Et je trouve dommage de flatter cet abruti mortifère !

Plus scientifiquement, je dirais que ce qui n'est pas vrai, n'est pas vrai. Même si c'est une très belle histoire, qui se vend à 500 000 exemplaires.

Plus psychologiquement : faut-il caresser le lecteur dans le sens du poil ? L'enfoncer dans ses croyances ? Le rassurer" ??? Lui mettre la larme à l'oeil ? "Ah, c'est beau !" (peut-être, mais si c'est un peu faux ?)

Pour moi, cela discrédite le scientifique.

Maintenant, ne cherche pas trop loin : tu trouveras sans doute tel ou tel passage dans mes vidéos, où je sombre. Pour une raison simple : pris par le temps, sans outillage pour faire des schémas bien faits, on recours à cet artifice pour essayer de rendre compréhensible des choses qui ne le sont pas facilement. J'ai maintes fois succombé. Surtout par oral. En écrit, je me corrige.

Normalement, après avoir dérapé, je me corrige, avec une entourloupe du genre "enfin, j'ai dit les plantes pensent, mais c'est nous qui pensons qu'elles pensent cela nous rassure..."

Très récemment encore, par rapport à la montée en fleurs des légumes en cas de sécheresses / températures excessives : "les plantent sentent qu'elles vont mourrir... et produisent vite des graines !"

"Sentent" peut passer, car en effet, les températures ou le stress hydrique sont perçus. C'est juste ambigüe.

"Pensent" serait une erreur, un anthropomorphisme.

La vraie expression :

"L’évolution a doté les plantes de mécanismes qui leur font produire des graines plus rapidement, en réaction au stress hydrique, afin que l'espèce survive". Des fois, l'expression juste est simplement... lourde !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Julienmos » 03/11/19, 14:27

une petite réaction peut-être à ce passage que je viens de lire sur le net ?

"Les scientifiques ont montré que dans le phénomène de la faim d'azote, tout se passe à l'échelle des bactéries, et donc sur de très petites distances, de l'ordre de 1 à 3 mm. Par conséquent, une faim d'azote ne se produit que quand le BRF est mélangé à la terre et enfoui à plusieurs centimètres de profondeur.

Donc quand le BRF (ou la paille, etc…) est simplement posé comme paillis à la surface du sol, il ne se produit aucune faim d'azote, car les micro-organismes utilisent l'azote de l'air pour décomposer.
"
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 03/11/19, 15:34

Bon... Que dire ?????

1) Les scientifiques, sans précision... C'est comme les fantômes...

2) Les plantes prendraient de l'azote dans le "sol cultivé", mais bactéries et surtout champignons, que sur 1 à 3 mm...Bizarre.

3) Et surtout, il y a que des faims d'azote, cela se voit. J'en vois souvent quand on me fait visiter des jardins façon "permaculture" avec du bois : plantes plutôt chétives, rikiki ; feuilles plutôt vert-tendance jaune ; production "pédagogique" (quelques tomates - je sais que pour des citadins n'ayant jamais vu de pieds de tomates, c'est souvent vu comme "miraculeux").

4) Les graphes mis par Salducci et d'autres, qui montrent que jusqu'à 50 % de l'azote minéral "disparait" de l'échantillon dans les semaines qui suivent un apport de matières végétales pauvres [je mets "disparait" entre guillemet, car cet azote ne disparait ; il est incorporé dans les matières organiques et n'est plus dans le compartiment minéral ; il est libéré en général plus tard, quand cette matière organique se décompose].

Que dire donc ????

Rien !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Did67 » 03/11/19, 15:42

Petit détail : le vrai BRF ne génère qu'une faim d'azote très modérée, compte-tenu de son C/N d'environ 45 (la paille : 80)...

Pour moi, posé ainsi, c'est déjà un demi-faux problème !
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Uncle Buzz » 03/11/19, 22:02

Julbutte a écrit :Didier propose d'utiliser 250 kg de foin pour 75 m², avec une teneur de azote (N) de 13 kgN/tMS.

0.25 tMS de foin * 13 kgN/tMS * 10000 m²(1ha) / 75 m² = 433 kgN/ha

(...)


Bonjour,

quelques remarques sur ce commentaire,

  • vous indiquez 13kgN/tonne de matière sèche (MS), que vous multipliez par 250kg de foin... 250kg de foin réel, pas 250kg de matière sèche. La multiplication qui suit n'est donc pas tout à fait juste et maximise grandement il me semble la quantité d'azote ainsi ajoutée.
  • Si l'épaisseur préconisé par Didier est importante, c'est pour qu'il reste suffisamment de foin en fin de saison pour maintenir le rôle de privation de lumière aux adventices, et limiter l'évaporation de l'eau par l'exposition de la surface et le tassement du sol par la pluie. Pour le cas des pommes de terre, la quantité est plus importante pour garantir que les tubercules ne soient pas exposés à la lumière, auquel cas ils verdiraient et deviendraient toxique. Cette quantité de foin n'a donc pas vocation à disparaître au cours de la saison (au contraire) et la totalité de ce foin n'est donc pas consommé et donc absorbé par le sol lors de cette saison. En toute logique, si on mettait 1m d'épaisseur de foin, on ne multiplierait pas par 5 l'apport nutritif par rapport à une couche de 20cm, doubler l'épaisseur sur les pommes de terre n'induit donc pas de doubler la quantité d'azote apporté au sol au cours de la saison.
  • concernant les légumineuses qui peuvent profiter de l'azote capté dans l'atmosphère grâce à la symbiose avec certaines bactéries dans le cas où le stock disponible dans le sol serait insuffisant, ce mécanisme ne vient pas s’additionner à la richesse du sol, mais est un palliatif à un sol pauvre (en azote disponible), rajouter mécaniquement de l'azote sous forme d'engrais là où les plantes se débrouilleraient "seules" serait idiot, mais si ce mécanisme est inexistant car le sol dispose par ailleurs des ressources suffisantes, l'absence de ce mécanisme en tant que tel n'est pas à déploré.
Cela étant dit, cela ne contredit pas le phénomène évoqué, et je laisse Didier répondre pour la saturation du sol en azote sur le long terme en pheonologie (ou pas, Didier fera bien ce qu'il veut après tout :D , c'est d'ailleurs marrant de constater le paradoxe que la somme de travail que lui "impose" le forum, les conférences, l'écriture de livres proviennent d'un jardin qui se voulait paresseux :cheesy: )
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 04/11/19, 00:46

Jérôme a écrit :Les légumes -ceux qui veulent bien pousser- sont savoureux.


Moi je ne retiendrais que cela.

En conséquence tu apportes régulièrement du compost, du balance tous tes déchets de cuisine, tu essaie de maintenir tout cela humide tout le temps, même quand c'est pas cultivé et à mon sens basta.

Et si tu veux mettre du sable fais d'abord un test sur 1m carré.... pendant une durée de 2 ou 3 ans... :!:
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Adrien (ex-nico239)
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Adrien (ex-nico239) » 04/11/19, 02:38

VetusLignum a écrit :A écouter, ce cours de MA Selosse, et en particulier, la partie sur les feuilles mortes.



L’idée comme quoi, parce que l'arbre ne veut pas gaspiller, ces feuilles mortes ne peuvent qu'avoir été vidées de la plupart de leurs substances nutritives ; cette idée ne tient pas, tout simplement parce que ces feuilles ne sont pas perdues pour l'arbre. Elles se retrouvent par terre, au plus près de ses racines ; et par conséquent, les substances nutritives pourront être réabsorbées par l'arbre. En outre, comme l'explique MAS, l'arbre prend la peine d'y rajouter des tanins, avec pour conséquence que ces feuilles se décomposeront relativement lentement ; elles se décomposeront en général au printemps suivant, à une époque où justement, l'arbre a besoin de toutes les substances nutritives pour effectuer sa croissance. Et ce d'autant plus que les champignons mycorhiziens sont très performants pour aller collecter dans ces feuilles en cours de disposition les substances nutritives en question (certains ecto-mycorhiziens ont même gardé une dimension saprophyte leur permettant de récupérer directement les substances nutritives (pas le carbone) dans la matière organique, et ainsi de nourrir l'arbre quand la nature est en sommeil pendant l'hiver; ce qui peut être utile pour les conifères dans les régions nordiques).
Ainsi, du fait de tout cet écosystème, il n'y a aucune raison de considérer que les feuilles mortes seraient un matériau pauvre et sans intérêt pour le jardin.



J'ai donc écouté attentivement ce cours passionnant de Marc-André Sélosse.

Le passage sur lequel tu te bases est situé à partir de 2h17 et dure quelques minutes.

Ainsi tout un chacun pourra écouter ce court passage.

Là où à mon avis tu fais une assimilation toute personnelle c'est quant TOI tu transposes (DE NOUVEAU... car nous avions DÉJÀ eu cette discussion) le cycle spécifique de la forêt et de l'ensemble des organismes qui la compose, DANS LE POTAGER.

Cette transposition Marc-André Sélosse ne la fait à aucun moment et nous mettait même en garde de la faire dans la vidéo précédente.

Ici dans cette vidéo Marc-André Sélosse explique le cycle forestier au sein du biotope forestier.

Dans un sens il «enfonce une porte ouverte» en disant qu'une forêt se «nourrit» elle-même tout en expliquant le pourquoi et le comment ce qui n'est pas rien BIEN ÉVIDEMMENT et c'est d'ailleurs là que réside tout son immense savoir : expliquer et nous faire comprendre scientifiquement ce qui se passe.

Mais une fois de plus je ne vois aucune démonstration que les feuilles des arbres DE LA FORÊT seraient spécialement bénéfiques aux CULTURES DU POTAGER.
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Ahmed
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Re: Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue




par Ahmed » 04/11/19, 10:14

Uncle buzz, tu écris:
Didier fera bien ce qu'il veut après tout :D , c'est d'ailleurs marrant de constater le paradoxe que la somme de travail que lui "impose" le forum, les conférences, l'écriture de livres proviennent d'un jardin qui se voulait paresseux :cheesy: )

Ce n'est un paradoxe qu'en apparence: Did percevait le travail physique du jardinage traditionnel comme incompatible avec son état de santé et , dans le fond, ses convictions agronomiques et il l'a remplacé par des activités supportables physiquement et gratifiantes sur un plan personnel. Bien qu'assez intenses, ses nouvelles activités ne constituent en rien un travail: il faut soigneusement opérer la distinction entre ces deux concepts.
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"Ne croyez surtout pas ce que je vous dis."

 


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