Améliorer la biodiversité au jardin: les îlots de vie sauvage!

[antoine67120]

J'oscille entre jalousie des grands espaces et admiration respectueuse envers ces jungles non-tropicales...

"Responsable" d'un petit jardin de ville (550 m²) arraché pour moitié au bitume (il fallait accéder au garage) pour moitié aux pavés (il faut que cela fasse propre), je suis partagé entre l'envie de faire ma part de micro-colibri et l'envie d'avoir des extérieurs assez anthropisés pour être vivables.

Il y a un sujet.

Sans rogner vos mérites c'est plus facilement négociable avec soi-même (et madame sans compter les enfants) de laisser une friche de 50% de la surface quand elle est grande. J'ai déjà du mal à placer un potager correctement exposé, j'ai par ailleurs l'outrecuidance de vouloir une terrasse.

Il y a par ailleurs la dimension esthétique, il est dur de cacher quelque chose à son regard à moins de 10 mètres...

J'ai identifié les leviers d'actions suivants :
0/ bien entendu ni pesticides ni phytosanitaires
1/ abandonner la tondeuse sur une bande de 1.5m sur le pourtour du jardin planté fraîchement de haies essentiellement (et seulement essentiellement mea maxima culpa) locales.
2/ laisser du bordel dans cette zone (grosses pierres issues de la création d'un potager, branchages qui ne rentrent pas dans le broyeur, etc)
3/ favoriser le nombre et la variétés des essences végétales au détriment de leur taille, essayer d'avoir des essences nourricières pour l'homme et/ou pour l'animal
4/ caser une maison à insectes dans un coin pour se faire traiter de "bobo"

Je serai très interessé d'avoir vos suggestions - et notament celles de Did67, voisin que je viens d'écouter à Duppigheim.

[Did67]

Si mes idées sont assez "carrées" (donc manquent de nuances), je suis aussi convaincu que vivre, c'est faire des compromis !

Et c'est la raison de mon insistance de ne pas diffuser de modèles, mais juste des "idées". Que chacun s'approprie ou pas. En fonction de ses contraintes.

Ton post est une illustration parfaite ! Je dirais donc que ma conf était réussie vu ce résultat : tu réfléchis à ton "système". Et tu recherches tes compromis.

Je ne l'ai pas dit, je crois, à Duppigheim : ne vous fâchez pas avec vos proches pour une différence d'appéciation ; ne vous fâchez pas avec vos voisins pou une histoire de "bordel" dans le potager...

Je préfère que nous soyons 100 000 à bouger un peu, ce qu'ils peuvent, que 100 à vivre en ermites dans un coin de "jungle" (parce que dans tel coin de moyenne montagne, c'est facile - mais ils sont 10 000 à vivre dans un tel coin ; mais des millions dans le péri-urbain). L'impact de 100 000 potagers de "banlieue" avec un "oin de biodiversité" sera bien plus large. Même si cela n'est que le "moins pire compromis auquel on est parvenu"...

[Did67]

J'ai identifié les leviers d'actions suivants :
0/ bien entendu ni pesticides ni phytosanitaires
1/ abandonner la tondeuse sur une bande de 1.5m sur le pourtour du jardin planté fraîchement de haies essentiellement (et seulement essentiellement mea maxima culpa) locales.
2/ laisser du bordel dans cette zone (grosses pierres issues de la création d'un potager, branchages qui ne rentrent pas dans le broyeur, etc)
3/ favoriser le nombre et la variétés des essences végétales au détriment de leur taille, essayer d'avoir des essences nourricières pour l'homme et/ou pour l'animal
4/ caser une maison à insectes dans un coin pour se faire traiter de "bobo"

0) Oui - et ne pas s'interdire dogmatiquement les "moins pire" : Ferramol, Bt (Bacillus thuringiensis) en cas de nécessité absolue, notamment dans une phase d'installation ; ou encore le "biocontrôle" (usage d'auxiliaires, tels certains nématodes...) ; ne rien récolter est fustant et peut conduire à laisser tombe...
1) OK. Tu verras à quel point c'est hallucinant le nombre d'insectes que tu auras là-dessus ; et apprend à tes enfants à les reconnaître (je recommande le livre de Vincent Albouy - "Jardiner avec les insectes")
2) Très bien
3) Très bien
4) Je me moque ne conférence aussi parce que je veux sensibiliser le public au fait que "réussi son potager" ne passe pas d'abord par la case "acheter des trucs à la jardinerie" ; il y a là une mission de désintoxication à conduire ; mais notamment dans un contexte pédagogique (enfants, écoles), cela a des vertus, bien sûr !

[antoine67120]

4) Je me moque ne conférence aussi parce que je veux sensibiliser le public au fait que "réussi son potager" ne passe pas d'abord par la case "acheter des trucs à la jardinerie" ; il y a là une mission de désintoxication à conduire ; mais notamment dans un contexte pédagogique (enfants, écoles), cela a des vertus, bien sûr !

...et c'est une remarque louable mais je vous invite à réfléchir à l'évolution de l'usage du mot bobo - ce n'est pas le sujet de ce forum, quoique...

En tout cas, vivement le début de hostilités de jardinage, cette fin d'hiver trop douce pour être honnête est un test de patience.

[Did67]

Oui. Pour "bobo", tu as raison. Je l'utilise à mauvais escient. Je vais perfectionner ça ! Il y a une part de "spectacle", pour tenirr l'audience pendant plus de 3 heures. Avec les exagérations...

[GuyGadebois]

Oui. Pour "bobo", tu as raison. Je l'utilise à mauvais escient. Je vais perfectionner ça ! Il y a une part de "spectacle", pour tenirr l'audience pendant plus de 3 heures. Avec les exagérations...

Un nez rouge et le chapeau de Charlot avec une voix contrefaite, peut-être? (Je sors).

[Did67]

Je vois ce qu'Antoine veut dire... Mes confs sont "improvisées" autour d'un powerpoint qui me sert de guide. Certains soirs, telle idée fixe revient. A Duppigheim, conf à laquelle Antoine fait allusion, c'était "bobos". Au sens vrai du terme ("bourgeois bohème"), complètement à contre-emploi !

[antoine67120]

Franchement ton intervention était très intéressante (quoique cruelle pour les travailleurs du matin) mais j'en peux plus du terme "bobo".

Pour certains il est le synonyme interchangeable avec 'islamo-gauchiste" et je ne pense pas qu'il faille s'épancher là dessus.

Pour d'autres, il est l'étiquette accusatrice d'un certain "retour à la terre" d'une population urbaine, aisée, un peu coupée de la réalité rurale, souvent crédule mais pas méchante. Je trouve ça vilain de stigmatiser des gens élevés au poisson en baton et au légume surgelé et qui se remettent à cuisiner, de saison et local (sauf son tofu, ses baies de goji, ses graines de chia, etc).

Oui tous mes amis ont leur hôtel à insectes, leur panier AMAP, leur cotisation à Alsace Nature et des idées préconcues absolument débiles sur ce qu'est une haie locale, l'agriculture bio et de manière générale tout ce qui sort du milieu de la finance et de la communication. Ils ne sont pour autant pas malveillants et sont les moteurs solvables d'une transition en cours.

J'ai par hasard été élevé dans un milieu où arroser le jardin, faire ses conserves et glaner dans les champs de maïs pour la basse cour était obligatoire ; je remercie encore mon père de m'avoir appris le nom des adventices et le goût des tomates mais nous n'avons pas tous la chance d'avoir un père avec des bottes pleine de boue.

J'ai quand même un hôtel à insectes. Fait maison avec des chutes de pallettes du boulot et des noues (oui des noues) faites avec des chutes des travaux de toiture. Et il y a plein de bourdons dedans. Même des chrysopes.

[Did67]

Stigmatiser n'est jamais bon...

D'un autre côté, que font-ils, ces personnes-là (comment les appeler ?) vis-à-vis des agriculteurs ??? Ils se gênent ???

Alors retourner leurs raisonnements contre eux est quelque chose qui me parait sain ! Même si en effet, toute forme d'humour n'est pas toujours saine si elle n'est pas comprise comme humour.

Maintenant, mon humeur d'un soir déteint sur mes confs. Celle-là, visiblement, j'étais très "anti-bobo" (sans m'en être rendu compte). Et j'ai été très long (c'était une des premières après la longue trêve pour écrire mon second livre, exercice dont je suis sorti épuisé), je me suis un peu égaré...

Mais attention à ne pas "retourner" le sens de mes phrases. Elles sont généralement précises. Je n'ai rien contre les hôtels à insectes. Ni contre le compost (comme matériau).

Je dis qu'il ne suffit pas d'installer un hôtel à insecte pour croire qu'on jardine avec la nature. Qu'on a fait quelque chose de bien. Pour "jardiner autrement". Il faut une compréhension bien plus fine d'un système. Dans lequel un hôtel à insectes ne change pas grand chose. Bien sûr, il ne nuit pas. Sauf au portefeuille quand on l'achète.

Car l'erreur, et c'est cela que je dénonce (désolé si cela n'est pas passé comme cela !), c'est qu'on peut être victime du même piège que les jardiniers conventionnels : appliquer une nouvelle méthode qui fait le bonheur des jardineries. Sans avoir changé fondamentalement les choses si on continue de mettre des bordurettes, de lutter (avec des produits "bio") contre le premier puceron aperçu, de tondre tous les samedis, etc...

Donc oui, ce propos est assez violent pour des gens venus chercher des recettes simples, sensées les conforter dans leurs... croyances !

[antoine67120]

Je crois que je vais arrêter de poster après les soirées arrosées...