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et hop, un scandale de plus:
Faits divers ENQUETE.
Un trafic de viande avariée entre l’Europe et l’Ukraine démantelé
La justice belge a découvert un énorme trafic de viande avariée de poulet, exportée en Ukraine. Elle aurait dû y être transformée avant d’être réimportée frauduleusement dans l’Union européenne sous forme de hamburgers ou de saucisses.Emeline Cazi et Marc Payet | 10.09.2008, 07h00
Comment transformer de la viande immangeable en saucisse vendue sur les étals ? Des escrocs ont visiblement trouvé la recette. Un système de « blanchiment » de viande avariée de grande ampleur vient d’être mis au jour entre l’Ukraine et des pays de l’Union européenne. L’enquête de la justice belge est en cours. En janvier, les autorités belges et ukrainiennes arrêtent 32 wagons à la frontière de l’Ukraine et de la Pologne et saisissent 1 400 t de viande de poulet.
En Ukraine ils étaient transformés en une pâte qui pouvait servir ensuite à la confection de saucisses, de cervelas et de hamburgers. « Toutes ces viandes qu’affectionnent nos enfants », indique une source proche du dossier. Sur les emballages, les certificats sanitaires à l’importation les destinent à la Belgique. Mais rapidement, les enquêteurs s’aperçoivent qu’il s’agit de faux certificats, « grossièrement copiés », décrit l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca). « Nous nous sommes rendus en Ukraine, sur la base de commissions rogatoires, mais nous ne nous attendions pas à récolter autant d’éléments, confie le parquet fédéral belge, en charge du dossier.
En août, les autorités sanitaires belges secondent la justice belge pour poursuivre l’enquête sur le sol ukrainien. « Nous essayons de démanteler le réseau, détaille Lieve Pellens, la porte-parole du parquet fédéral belge, avec l’aide des Allemands et des Polonais qui ont eux aussi ouvert des enquêtes. »
Ces produits auraient dû être réexpédiés vers l’Europe et consommés. Mais rien n’indique en l’état que les viandes aient été effectivement exportées dans l’Union. « Nous n’avons pas d’information sur une présence de ces viandes ukrainiennes en France, ni d’éléments sur une société française impliquée. Mais ce trafic rappelle celui de la mozzarella italienne contaminée, avec une réinjection de produits périmés dans le circuit de distribution », indique-t-on au ministère de l’Agriculture.
« Seule certitude, les poulets ne proviennent pas de la crise de la dioxine »
Les noms de quatre sociétés, une française, une belge, une allemande, une néerlandaise, figurent dans le dossier. Mais le parquet belge n’est « pas encore en mesure de dire si ces entreprises sont de bonne foi ou agissaient de manière délictueuse ». Hier dans la journée, l’Afsca a précisé que la société belge était mise hors de cause.
Le juge a délivré d’autres commissions rogatoires qui devraient permettre aux Belges de savoir d’où venait la marchandise et à qui elle était destinée. « Seule certitude, les poulets ne proviennent pas de la crise de la dioxine. » Dans un premier temps, une information avait été publiée dans la presse belge selon laquelle certains des poulets retrouvés dataient en fait de 1999, date de la crise du poulet à la dioxine, et avaient été conservés au congélateur tout ce temps, car impropres à la consommation, avant d’être écoulés frauduleusement. Il s’agissait alors de volailles nourries avec des huiles frelatées contenant de la dioxine, un produit cancérigène, ce qui avait causé un scandale à la fin des années 1990. Le procès de la firme belge à l’origine de ce scandale va se tenir prochainement en Belgique.
Le Parisien