De nouvelles simulations numériques du climat, passé et futur, dont les conclusions viennent d'être livrées, prévoient un réchauffement plus important en 2100. Ces conclusions contribueront de manière majeure au sixième rapport du Giec, dont la publication est prévue en 2021.
1- La planète pourrait connaître un réchauffement de 6 à 7 °C à la fin du siècle par rapport à l'ère préindustrielle.
C'est ce que prévoient les modèles français lorsqu’ils intègrent le scénario le plus pessimiste en matière de concentrations de gaz à effet de serre et de contexte socioéconomique. Ce scénario repose sur une croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles ; un réchauffement de la planète plus fort que ce qui était prévu par les précédentes simulations françaises, mais qui comportent des incertitudes, qu’il convient d’évaluer en prenant en compte un grand nombre de modèles.
Ces nouveaux modèles climatiques développés par le CNRM et l'Institut Pierre Simon Laplace (IPSL) simulent mieux les grandes caractéristiques du climat récent que les précédents.
2- La température de la Terre à la fin du siècle dépend fortement des politiques climatiques mises en oeuvre aujourd'hui.
Les deux modèles français considérés s'accordent pour prévoir une hausse de la température moyenne du globe, au moins jusqu'en 2040. Au-delà, l'évolution globale des températures varie nettement en fonction du scénario retenu et des trajectoires d'émissions de gaz à effet de serre associées. La température moyenne de la planète à la fin du siècle dépend fortement des politiques climatiques mises en place dès maintenant et tout au long du XXIe siècle.
3- Atteindre l'objectif de 2 °C de réchauffement climatique fixé par l'Accord de Paris nécessite un effort d'atténuation très important.
Le scénario le plus optimiste permet tout juste de rester sous l'objectif des 2 °C, et au prix d'un dépassement temporaire de l'objectif de 2 °C au cours du siècle. Ce scénario implique une diminution immédiate des émissions de CO2 jusqu'à atteindre la neutralité carbone à l'échelle de la planète en 2060 ainsi qu'une captation du CO2 atmosphérique de l'ordre de 10 à 15 milliards de tonnes par an en 2100.
4- La banquise pourrait disparaître entièrement.
La banquise arctique régresse actuellement rapidement. Cette tendance se poursuit dans le climat futur. À la fin du siècle, la banquise arctique disparaîtra probablement totalement en fin d'été dans les scénarios à fortes émissions de gaz à effet de serre. Le scénario le plus pessimiste la voit même disparaître quasi totalement en fin d'hiver.
5- L'été 2003 pourrait être normal dans les années 2050.
Les modèles simulent des vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes sur la France, en cohérence avec les évolutions observées sur les dernières décennies. Les modèles confirment que cette tendance va se poursuivre au moins dans les deux décennies qui viennent quel que soit le scénario considéré. Ces évolutions se différencient fortement après 2050 selon les scénarios et les trajectoires d'émissions associées.
L'été 2003 marqué par une canicule extrême (selon les standards actuels) pourrait correspondre à un été normal dans les années 2050 selon les scénarios intermédiaires ou pessimistes. Seuls les scénarios les plus optimistes permettent de limiter la sévérité des canicules.
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