Voilà, j'ai lu cet article. 9a a été rude pour le retrouver:
En octobre 2006, l'Allemagne a affiché un excédent commercial record, à 17,3 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, le pays affiche en cumulé un excédent de 156 milliards d'euros. A contrario, la France déplore un déficit de 20 milliards sur la même période. Décryptage de ce décalage.
C'est du jamais vu depuis la réunification. En octobre, l'Allemagne a enregistré un excédent commercial record, de 17,3 milliards d'euros, grâce à une nouvelle hausse des exportations (+2,6%) et au recul des importations (-0,2%). Au total, depuis le début de l'année, le solde de la balance commerciale s'établit à 156 milliards d'euros. En comparaison, le commerce extérieur français fait pâle figure : en septembre, le déficit a atteint 1,3 milliard d'euros, et… 19,9 milliards d'euros en cumulé depuis janvier.
Plusieurs facteurs expliquent les performances enregistrées de l'autre côté du Rhin. D'abord, au cours des dix dernières années, les entreprises allemandes ont fait d'immenses efforts pour améliorer leur compétitivité, grâce à un mélange de délocalisations et de compression des coûts salariaux. Depuis la chute du Mur, les industriels ont massivement transféré leur production à l'Est. Aujourd'hui, ils ré-importent les pièces fabriquées à bas coûts dans ces pays, pour les assembler avant de les réexporter. Les biens « made in Germany » sont ainsi produits en réalité à 40% à l'étranger, selon les calculs de l'économiste Hans-Werner Sinn, de l'Institut Ifo à Munich, qui a trouvé un nom à ce phénomène : "l'économie de bazar". Ces délocalisations, ainsi que les réformes du marché du travail engagées par le précédent gouvernement, ont mis une pression énorme sur les syndicats : pour ne pas voir toujours plus d'emplois partir à l'étranger, ils ont été obligés de jouer le jeu de la maîtrise des coûts salariaux et d'accepter la suppression de primes ou d'augmentations, ou encore le retour aux 40 heures hebdomadaires sans compensation salariale.
Autres explications : la spécialisation géographique et sectorielle des entreprises. On le sait, les points forts de l'économie allemande sont l'automobile et les machines-outils. Ce dernier secteur correspond justement aux besoins des pays émergents en forte croissance - les pays de l'Est, et surtout la Chine. C'est d'ailleurs vers les pays hors Union européenne que l'Allemagne exporte le plus : ses ventes y ont progressé de 31,2% sur un an, contre 17,2% vers les autres pays de l'UE. Tout le contraire de la France, qui, proportionnellement, commerce plus avec ses voisins… et en particulier avec l'Allemagne. Ce qui explique d'ailleurs en partie les moindres performances françaises, la demande intérieure allemande étant atone depuis plusieurs années.
A cela, il faut encore ajouter trois raisons, mises en lumière par les économistes Lionel Fontagné et Patrick Artus, dans un rapport pour le Conseil d'analyse économique paru en mars 2006. D'abord, ils ont constaté que « les firmes exportatrices sont souvent plus grandes que les non exportatrices ». Or, l'Allemagne bénéficie d'un tissu de grosses PME bien plus important que la France, où les jeunes entreprises peinent à grandir. Et surtout, les firmes allemandes proposeraient à leurs clients étrangers une gamme de produits plus variée et plus innovante que leurs homologues françaises. Dernière explication, toujours selon ces experts, la faiblesse, déjà évoquée, de la consommation en Allemagne : les entreprises n'arrivant pas à placer leurs produits sur leur propre marché, elles ont été obligées d'aller chercher de nouveaux débouchés.
http://www.lexpansion.com/art/15.0.151768.0.html