Redressement après analyse. Est ce à portée de la phénoculture ?

Agriculture et sols. Pollution, contrôles, dépollution des sols, humus et nouvelles techniques agricoles.
Avatar de l’utilisateur
Miaos
J'apprends l'éconologie
J'apprends l'éconologie
Messages : 35
Inscription : 13/10/20, 19:02
x 11

Redressement après analyse. Est ce à portée de la phénoculture ?




par Miaos » 13/07/21, 20:01

Bonjour à tous et toutes,

En plein lancement d'un potager, j'ai décidé de partir sur de bonne bases et de faire analyser mon sol. J'étais confiant, sûr de mes déductions; le Condroz (Belgique), c'est que du calcaire, mais c'est à coup sûr de la bonne terre. On est pas une région à si forte concentration de châteaux pour rien ! (agriculture et sidérurgie pour tout dire)

Moui... C'était avant cette belle douche froide. C'est que quand on a un pH d'eau du robinet à 8.5, un pH eau de puits à 7.5 (puits ancien, large et 25m de profondeur) et qu'on vit dans une région pleine de grottes, de primevères et de géraniums, on ne s'attend pas à avoir un pH KCl de 5 et nombres de paramètres raz les pâquerettes, quand ils ne flirtent pas avec le blocage suite à cette acidité. Bref, j'ai déchanté. En soi, je mesure un pH eau de 6.2 que semble confirmer le pH acétate (?) du labo (6.2 également). Pas terrible mais pas horrible non plus. C'est l'écart qui m'inquiète, cette foutue réserve d'acidité qu'il va falloir combattre.

Et comme j'ai lu quelque part qu'il paraît qu'on pourrait éventuellement résoudre le problème par le seul apport de foin et de BRF, j'ai bien envie de tenter le diable vert (les rouges ne m'intéressent pas). Bref, une question toute simple; est-ce illusoire de ne compter que sur ces apports ?


Pour être le plus clair possible, voici les résultats additionnées de mes recherches;

- Usage précédent du sol: verger depuis 1850 (merci les vieilles cartes). Espace fauché une à deux fois par ans depuis 10 ans au moins ("foin" broyé sur place). Aucun apport ou traitement d'aucune sorte.
- Type de sol selon les cartes pédologique; limono-caillouteux à charge psammitique. 80 à 100 cm de profondeur avant les premières traces de caillasse.
- Plateau en sommet de colline (alt: 340m). Bon drainage mais beaucoup d'eau en profondeur. Pluviométrie locale assez forte, 1250mm/an selon une source, ce qui me paraît probable selon mes observations. Même 2019 à juste légèrement ternît la pelouse quand la vallée était roussie (je n'arrose que les potées).


- pH KCl: 5.0
- pH Acétate: 6.2
- Carbone organique : 1.9 %
- Azote: 0.2 %
- Argile : 15.5 %
- Humus : 3.8 %
- CEC : 10.2 méq/100gr

- Phosphore : 0.53 mg/100gr TS (entre 3.0 et 6.0) (valeurs souhaitable selon le labo)
- Potassium : 6.2 mg/100gr TS (entre 12.0 et 19.9)
- Magnésium : 7.5 mg/100gr TS (entre 7.4 et 12.4)
- Calcium : 124 mg/100gr TS (moyen selon le labo)
- Sodium : 2.2 mg/100gr TS

- Cuivre : 1.3 mg/kg TS (entre 4 et 6.5)
- Zinc : 6.8 mg/kg TS (entre 6 et 8.5)
- Manganèse : 12.6 mg/kg (entre 45 et 80)
- Fer : 69 mg/kg (entre 100 et 120)


Beaucoup de paramètres sont donc dans le rouge, voir le très rouge. A mon avis, bien bloqués par le pH. Le labo me conseille évidemment de dévaliser le stock de chaux de la jardinerie la plus proche.

Ce qui m'étonnes, c'est que le taux d'humus n'est pas si mauvais (élevé selon le labo, sans doute nettement moins en phénoculture). Les turricules ne sont pas rares, le BRF est vite blanchâtre et ça foisonne de nombreuses bestioles en tous genre. Le jardin regorge de friches, d'arbres, de haies demandant une bonne grande échelle pour être taillées et je n'aime ni le feux ni le parc à conteneur.

Donc, si tous ces apports ne suffisent pas, bien qu'il s'agisse d'un recyclage perpétuel des mêmes misères qui restent là où elles sont coupées, un apport extérieur changerait-il la donne ?


Je vous remercie d'avance pour vos réponses.
1 x
Moindreffor
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 5830
Inscription : 27/05/17, 22:20
Localisation : limite entre le Nord et l'Aisne
x 957

Re: Redressement après analyse. Est ce à portée de la phénoculture ?




par Moindreffor » 13/07/21, 21:12

salut
ben tout dépend un peu de la vitesse de rétablissement que tu souhaites
plutôt que de la chaux aurais-tu une source de cendres de bois? ça peut être gratuit, ça
après je n'ai plus en tête l'évolution du ph chez Didier, il t'en dira plus sur ce point
0 x
"Ceux qui ont les plus grandes oreilles ne sont pas ceux qui entendent le mieux"
(de Moi)
sicetaitsimple
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 10608
Inscription : 31/10/16, 18:51
Localisation : Basse Normandie
x 3190

Re: Redressement après analyse. Est ce à portée de la phénoculture ?




par sicetaitsimple » 13/07/21, 21:29

Beaucoup de chiffres (rien contre, faire une analyse de sol est certainement une bonne idée), mais tu ne nous dis pas l'essentiel ( sous réserve que tu ais démarré): qu'est ce qui pousse, qu"est ce qui ne pousse pas ou mal?
Avant de te faire trop de nœuds au cerveau, je pense qu'il faut y aller, essayer et voir.
Quelle surface?
0 x
Avatar de l’utilisateur
Miaos
J'apprends l'éconologie
J'apprends l'éconologie
Messages : 35
Inscription : 13/10/20, 19:02
x 11

Re: Redressement après analyse. Est ce à portée de la phénoculture ?




par Miaos » 14/07/21, 11:23

Il s'agit d'un potager familial qui se crée petit à petit, au fur et à mesure que les travaux de la maison se terminent, que mes filles grandissent et me laissent un peu plus de temps. Rien ne presse, je suis encore jeune et fringant, je peux me permettre une transition douce pour les organismes du sol. Je n'aime pas fouetter mes ouvriers (quel mauvais patron je ferais).

Pour ce qui y pousse, j'ai surtout une expérience sur les fruitiers et effectivement, les plus calcicoles du lot me posaient problème sans que je ne comprenne pourquoi. Le gogi et figuiers poussaient mal les premières années mais un apport de BRF annuel et venant de l'extérieur (depuis 3 ans) à amélioré les choses. Les framboisiers, même si plus adaptés à l'acidité, faisaient des chloroses régulières qui ont disparut avec le même traitement. En nouvelles parcelles (novembre), les groseilliers à maquereaux vivotent tant bien que mal et les kiwaï sont peu vigoureux, le traitement semble mettre quelques temps à être efficace. De vieux pommiers et de multiples arbres d'ornement marquent des difficultés. Un vieux chêne plus que centenaire a changé de tête après un apport de BRF et ne sacrifie plus certaines branches comme il le faisait avant, son feuillage est bien plus beau.

Coté potagère, j'ai installé du foin en novembre pour planter quelques essais au printemps. La zone était sous forme de prairie au milieux d'un vieux verger, comme décrit plus haut. Choux de milan, choux rouge, choux frisés non pommés, laitues en tout genre, blette (semis et godets), poireaux, oignons, patates, carottes (semis), tomates, radis. Les rares qui ont survécut aux limaces (Arion giganteus, une nouvelle espèce apparue dans mon jardin :lol: ) se portent plutôt bien selon mon (in)expérience. Encore que blettes et oignons soient monté en graine plus rapidement que prévus, semble t-il suite au climat. Les seuls à sortir du lot sont les plants de tomates, cultivées plein vent mais magnifiques et croulant de fruits en formation malgré la météo. Pas la moindre trace de mildiou et compagnie, j'avoue être dubitatif.

Pour l'instant, il s'agit de 6 parcelles de 5x1m plus ou moins et séparée d'allées de 2m. Le potager s'inscrit dans l'alignement général du jardin. Je compte les réunir par paire pour faire trois blocs de 5x4m dans un premier temps. Il s'agit plus d'un jeu avec les filles que d'un besoin de produire des légumes pour survivre. J'ai d'excellents maraîchers dans le coin qui font des produits d'une qualité vraiment sympa en vente locale.

Coté cendre, je me chauffe au bois. J'en ai donc. Je bosse également en jardinerie (oui, je sais) et peut reprendre les sacs de chaux troués, il y a tout un lot déclassé. Je ne jouerais pas la mule têtue mais si je peux éviter, je préfère réserver tous ces produits aux irréductibles du fameux "paradigme 1" de Didier.

Les tests sont en cours et ça continuera malgré les échecs. J'ai pas de transat mais un excellent hamac, ça peut donc tranquillement se nouer et fumer là haut. J'ai d'ailleurs un excellent livre sur les nœuds que j'aime encore bien consulter de temps en temps, même si il est un peu lourd pour le lire couché :P


Pour précision, l'analyse concerne les nouvelles parcelles uniquement. On peut parler d'ancienne prairie sans apport.
1 x
izentrop
Econologue expert
Econologue expert
Messages : 14439
Inscription : 17/03/14, 23:42
Localisation : picardie
x 1724
Contact :

Re: Redressement après analyse. Est ce à portée de la phénoculture ?




par izentrop » 17/07/21, 01:00

Bonjour,
Est-ce que l'analyse permet d'indiquer le rapport MO/argile qui est important pour évaluer la fertilité physique des sols ?
Pour Pascal Boivin, la problématique de stockage du carbone n’est pas antagoniste de la performance technique des sols. Bien au contraire. "Que ce soit d’un point de vue environnemental ou des performances agronomiques, un sol doit présenter une bonne structure lui assurant à la fois résistance et résilience au travers d’une porosité structurale suffisante."

Des études ont été menées en ce sens et mettent en évidence que le rapport carbone/argile (ou matière organique/argile) est corrélé à la bonne qualité structurale des terres. Ainsi a-t-il été admis qu’un rapport MO/argile de 17 % est une exigence minimale pour un sol suffisamment structuré. "C’est un objectif réaliste mais nécessaire pour qu’un sol soit résistant et résilient, note le professeur. Il s’agit d’une valeur charnière ! En dessous de cette valeur, le sol est vulnérable. Au-dessus, le sol est mieux structuré." https://cultivar.fr/technique/le-taux-d ... n-contexte

Pour le phosphore et l'azote j'ai ma botte secrète electricite-electronique-informatique/urinoir-est-ce-vraiment-economique-t16284.html#p377751
0 x

Revenir vers « Agriculture: problèmes et pollutions, nouvelles techniques et solutions »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 141 invités