Tu nous fait des furieux mélanges, Grelinette! Qu'à la télé on soutienne que "le monde d'après ne sera plus le même" fait partie des choses réconfortantes que les gens aiment à entendre et c'est le cœur du boulot de ce média...
Ensuite, conclure à une essence humaine portée vers le nombrilisme, c'est inverser les cause et les conséquences: oui, ce monde actuel, tel qu'il a été façonné ne peut guère fonctionner autrement. La "raison" froide et calculatrice ne ménage au "cœur" que la place minimale permettant à la première de s'exprimer sans s'effondrer sous le poids de sa propre négativité.
La décroissance par Timothée Parrique
- grelinette
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Re: La décroissance par Timothée Parrique
Ahmed a écrit :Tu nous fait des furieux mélanges, Grelinette! Qu'à la télé on soutienne que "le monde d'après ne sera plus le même" fait partie des choses réconfortantes que les gens aiment à entendre et c'est le cœur du boulot de ce média...
Certes, ça rassure les gens, mais je pense que ceux qui ont fait ces déclarations étaient dans une certaine mesure sincères et pas toujours dans un cynisme calculé.
Il me parait crédible que ceux (les puissants et dirigeants de ce monde) qui soutenaient que "le monde d'après devait changer" se rassuraient eux-mêmes aussi dans une sorte de conscience d'être un maillon actif et responsable du système fragile et de cette décadence, un maillon qui pouvait être touché, au même titre que tous les vulgum-pecus, par ce virus inquiétant arrivé dont on ne sait ni comment ni d'où et qui peut frapper quiconque sans même avoir vérifié préalablement si le compte en banque de la victime le préservait !
Certes aussi, sous le coup d'une émotion forte, et le début de la pandémie en fut une, la nature humaine se laisse aller à exprimer des émotions résurgentes incontrôlées pour ensuite se raviser dans une réflexion du type "... finalement, qu'est ce que je risque moi personnellement ? Moins que les autres ? Ok ! donc ne changeons rien et restons discrets et continuons à lever les bras au ciel pour donner le change".
Ensuite, conclure à une essence humaine portée vers le nombrilisme, c'est inverser les cause et les conséquences
Nous jouons au "Qui de la Poule ou de l'Oeuf a commencé ?", car dire que "ce monde actuel, tel qu'il a été façonné ne peut guère fonctionner autrement", c'est dire aussi que l'homme par ses addictions et comportements fondamentalement nombriliques et inconscients ne pouvait construire autre chose pour satisfaire sa gourmandise (voracité) individualiste et insatiable.
Pour te donner une image d'épinal aussi naïve que parlante, je t'exposerai les indiens d'Amérique qui chassaient les bisons pour ne prélever que ce dont ils avaient besoin, alors que les cow-boy fraichement arrivés les ont exterminé en quelques années (les bisons... et les indiens aussi d'ailleurs, d'une pierre deux coups !) uniquement pour satisfaire des plaisirs individuels. Dans une certaine mesure nous assistons aujourd'hui encore au même phénomène avec la destruction des forêts amazoniennes qui détruisent en même temps des peuplades indigènes endémiques pour satisfaire la goinfrerie de quelques dirigeants de multinationales.
(La question qui vient naturellement à l'esprit est : "Pourquoi certains humains savent se modérer, se raisonner, alors que d'autres sont boulimiques et irraisonnables ?).
La "raison" froide et calculatrice ne ménage au "cœur" que la place minimale permettant à la première de s'exprimer sans s'effondrer sous le poids de sa propre négativité.
Je ne comprends pas bien le sens de ta phrase ! Ce que tu dis, Ahmed, me semble sous-entendre qu'il y a préalablement une réflexion intellectuelle consciente (la Raison) pour satisfaire à minima son envie intérieure et individuelle jusqu'à une limite destructrice, donc frôler les préceptes du Coeur. En réalité, la Raison n'étant pas ni motrice ni conseillère, il y a commission d'actes que l'on sait délétères pour autrui, pour la société, pour l'humanité, et par voie de conséquence, on ne peut se le cacher, pour soi-même, donc finalement autodestructeurs.
Mon questionnement va au-delà : n'existe-il pas un mécanisme de réflexe irrépressible et inscrit dans son cerveau (rebonjour le Triatum !) qui pousse l'homme dans une fuite en avant de goinfrerie et dans un "Quoi qu'il en coûte" (encore du Manu national dans le texte !).
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Re: La décroissance par Timothée Parrique
Je pense que cette situation s'explique (au moins en partie) par le fait que les personnes les moins scrupuleuses (voir carrément sociopathes) sont propulsées à des postes de responsabilités où ils pourront exercer pleinement leur pouvoir de nuisance. Dans un système sain ces personnes seraient limités à des fonctions où ils ne pourront pas faire de dégâts, régulant ainsi les nuisances, là c'est le contraire et le système s’emballe vers son auto-destruction.
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Re: La décroissance par Timothée Parrique
Petrus a écrit :Je pense que cette situation s'explique (au moins en partie) par le fait que les personnes les moins scrupuleuses (voir carrément sociopathes) sont propulsées à des postes de responsabilités où ils pourront exercer pleinement leur pouvoir de nuisance. Dans un système sain ces personnes seraient limités à des fonctions où ils ne pourront pas faire de dégâts, régulant ainsi les nuisances, là c'est le contraire et le système s’emballe vers son auto-destruction.
Je ne suis pas tout à fait de cet avis. Je pense que les gens restent "formatés" par leur éducation et leur expérience. On a même quelques exemples parfaits sur ce forum.
Tient par exemple, combien de politiques au sens large y connaissent quelque chose à l'agro-foresterie, à la permaculture ou même plus simplement au bio? Quand on les écoute, ils sont restés à la politique agricole des années 60 qui a façonné les prof jusqu'à récemment.
Ils seraient surement moins idiots si ils lisaient le fil de did67 sur le potager du paresseux.
La conséquence c'est qu'ils suivent comme des moutons la politique dictée par la FNSEA ou par l'Europe.
Sur la question du PIB, Timothée Parrique voit juste en remettant en cause le mode de calcul du PIB et en recentrant sur le bien être. Mais comme il le dit quasiment tout le monde a le logiciel des années 30 (1930 ).
J'ai été assez surpris de voir comment les membres de la convention citoyenne sur le climat qui partaient de quasiment zéro connaissance sont rapidement arrivé à une maturité suffisante sur ces questions écologiques.
Les politiques devraient aller en formation régulièrement. Ils sont pour la plupart des littéraires et le monde est de plus en plus techniques. Ce n'est pas parce qu'ils sont littéraires qu'ils ne comprendront jamais, mais il leur faut une formation adaptée à leur parcours.
Pour les hauts dirigeants, le problème est différent vu qu'ils sont mis en place par les lobbys (finance/industrie). Après le "peuple" vote mal parce qu'il n'y comprend rien du tout et qu'on l'intoxique avec de la propagande.
Envoyer tout le "peuple" en formation me semble difficile, mais ça peut passer par l'échelon communal ou associatif.
J'ai bien aimé cette intervention de Thimothée qui a le mérite de questionner ce qu'on prend pour acquis.
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- grelinette
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Re: La décroissance par Timothée Parrique
enerc a écrit :Petrus a écrit :..
Sur la question du PIB, Timothée Parrique voit juste en remettant en cause le mode de calcul du PIB et en recentrant sur le bien être. Mais comme il le dit quasiment tout le monde a le logiciel des années 30 (1930 )....
Depuis bien longtemps des voix se font entendre pour dire que le PIB n'est qu'un indicateur très partiel uniquement fondé sur la seule croissance quantitative, ignorant toute dimension qualitative, et n'est pas représentatif de la bonne santé d'une économie.
Le PIB donne des conclusions faussées ; on dit par exemple que le désastre d'une marée noire booste le PIB !
En mars 1968, Robert Kennedy, candidat à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine, le martelait déjà :
« Le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture. (…) En un mot, le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. »
Curieusement, personne ne veut (ou n'ose) revenir sur le calcul du PIB ...
(https://www.monde-diplomatique.fr/publi ... nts/a54102)
Tient par exemple, combien de politiques au sens large y connaissent quelque chose à l'agro-foresterie, à la permaculture ou même plus simplement au bio?
Les politiques sont une espèce d'êtres pour lesquels il est difficile de comprendre le comportement. Ce sont pourtant des gens "brillants" au sens où ils se sont placés au sommet de nos sociétés en ayant fait généralement des études brillantes. On ne peut donc pas dire qu'ils ne sont pas en mesure de connaitre ou comprendre un sujet ; s'ils ne le font pas, c'est qu'il y a quelque chose chez eux de particulier.
Sans doute un égocentrisme hors norme, un égo exacerbé, une addiction insatiable au pouvoir qui les pousse à refuser une évidence et commettre des actes délétères pour la collectivité qu'ils sont pourtant censés "protéger". Bref, nombre de politiques sont persuadés de faire le BIEN (d'abord à eux mêmes!) alors qu'aujourd'hui nous sommes nombreux à penser que leurs comportements produisent le MAL chez les autres... , mais bon, eux, les politiques, sont convaincus du contraire !
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Re: La décroissance par Timothée Parrique
Les résultats donnés par le calcul du PIB me font penser à ce dicton :
Un statisticien qui a la tête dans un four allumé et les pieds dans un bloc de glace va conclure : finalement la température moyenne est tout à fait supportable et même confortable !
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