Le Potager du Paresseux : Jardiner plus que Bio sans fatigue

[Adrien (ex-nico239)]

J’ai voulu suivre les conseils de semis printaniers, résultat les choux étaient à point à l’automne pour les pontes.
Je n’ai rien eu sur les vieux choux
J’ai eu des attaques sur les jeunes choux il y a 3 semaines environ...
J’ai tout éradiqué à la main
Ça n’était pas énorme en nombre sauf qu’une chenille ça bouffe vite et beaucoup

Du coup j’en ai refait comme j’avais fait l’an passé, c’est à dire maintenant pour des repiquages en novembre.
J’avais été à 100% tranquille : ni limaces (à l’époque) et encore moins de papillons.
Seule bémol on «perd» les 6 premiers mois mais après une fois qu’on a pris le rythme on ne perd plus rien du tout.

[yool]

La en ce moment, je subis des attaques sérieuses de pucerons cendrés sur mes choux de Bruxelles.

Lors des premières récoltes, fin août il n'y en avait absolument pas mais maintenant c'est noir de pucerons. Et ce n'est pas les quelques coccinelles que j'aperçois qui suffisent à maitriser cette invasion. Avez-vous déjà été confrontés à ça? Pour infos, j'ai eu la même chose sur les derniers épis de maïs récoltés à la mie septembre, mais c'est beaucoup moins gênant pour la consommation.

[Did67]

En mode "survie", si tu as l'eau du robinet à proximité, un jet puissant façon Karcher et tu dégommes tout, à 3 jours d'intervalle... Bon, quelques litres d'eau "gaspillés" !

Pas de miracle sur cette pauvre terre !

On a eu cette année, relativement peu d'insectes auxiliaires. Je n'ai observé que peu de coccinelles, très peu d syrphes, quasiment pas de carabes ! Les insectes ne couvent pas leurs oeufs et les cycles sont très dépendant des températures. Or, c'est une progression géométrique. 1 donne 10, 10 donnent 100, 100 donnent 1 000. Seule cette "explosion" des populations garantit un "nettoyage". Les auxiliaires sont alors si nombreux que les larves font sur les pucerons ce que les chenilles font sur les choux (ou les doryphores sur les patates)...

[Julienmos]

mes poivrons sont en train de rougir certes, mais aussi de ... pourrir !
les fruits ont des trous (quel ravageur ?) quasiment tous sont atteints.

finalement, (j'aurais pu m'en douter) il semble que les insectes "troueurs" étaient des perce-oreilles tout simplement, en ouvrant deux fruits troués j'en ai découvert plusieurs.
J'en avais découvert aussi dans des brocolis l'an dernier, et des choux-fleurs cette année.

[Boris70]

Exemple "d'apprentissage" d'une plante face à l'attaque d'un prédateur. Ici, c'est le radis sauvage face aux chenilles de la piéride du chou.

http://www.slate.fr/story/216519/legume ... 9pY33Pwza4

Les chercheurs étudiaient les mécanismes épigénétiques au fil des générations (méthylation de l'ADN). Hélas, le résumé n'en dit pas plus à ce sujet.

https://www.pnas.org/content/118/33/e2005865118

[Did67]

En effet, toujours agaçant, ces accès payants. D'un autre côté, on paye des tas de conneries ! [c'est plus créer un compte, etc, qui me gave, que le principe de payer, même si 10 $, cela n'est pas rien]

Le résumé dit, grosso modo :

"Au fur et à mesure qu'elles se développent, de nombreuses plantes déploient des changements dans le choix ("allocation") des défense antiherbivores en raison de l'évolution des coûts et des avantages de leurs caractères ("traits") défensifs. Les défenses des plantes sont connues pour être initiées ou directement induites par les dommages causés par les herbivores, au sein des générations et à travers les générations par des mécanismes épigénétiques de longue durée. Cependant, on sait peu de choses sur les différences entre les stades de la vie et les caractères défensifs épigénétiquement inductibles à travers les générations. Pour aider à combler cette lacune dans les connaissances, nous avons mené une expérience multigénérationnelle pour déterminer si l'induction de la défense chez les plants de radis sauvage se reflétait dans les modifications de la chromatine (méthylation de l'ADN) ; nous avons ensuite examiné les différences entre les plantules et la descendance dans la plasticité actuelle et transgénérationnelle des défenses chimiques (glucosinolates) et physiques (trichomes) chez cette espèce. L'herbivorie a déclenché la méthylation du génome à la fois chez les plantes ciblées et leur progéniture. En une génération, les deux défenses étaient hautement inductibles au stade plantule, mais seules les défenses chimiques étaient inductibles chez les descendants. Au fil des générations, l'herbivorie subie par les plantes mères a provoqué une forte induction directe de défenses physiques dans leur descendance, avec des effets qui durent du stade de la plantule au stade de la reproduction. Pour les défenses chimiques, cependant, cette induction transgénérationnelle n'était évidente que chez les adultes. Une induction transgénérationnelle a été observé dans les défenses physiques et chimiques, en particulier chez les plantes adultes. Nos résultats montrent que la plasticité transgénérationnelle des défenses des plantes en réponse à l'attaque des herbivores diffère pour la défense physique et chimique et les changements à travers les stades de la vie des plantes.

[Did67]

L'"héritabilité" de la méthylation a déjà été démontrée de nombreuses fois.

Mais en effet, on ne trouve que des réponses évasives à la question : et cela dure combien de générations ?

Jusque-là, je n'ai que "sans doute 2 ou 3 maximum" (ce que j'ai lu en live dans la deuxième vidéo sur le mildiou de la tomate - la formulation peut varier, mais c'était le sens).

Là, a priori, on ne considère que la génération suivante, avec qu'un des deux mécanismes qui se retrouve...

Ce n'est pas rien.

Mais sans doute pas assez pour "protéger" nos cultures.

D'ailleurs, le bon sens nous dit que si cet "apprentissage" (appelons-le ainsi, même si la confusion sémantique risque de créer de nouveaux mythes) était héritable ET efficace, les parasites auraient disparu bien avant l'apparition de l'homme sur terre !

Prenons le mildiou. Cette année, on va dire qu'une induction d'un mécanisme de défense s'est opérée. Et qu'elle sera héritable l'année prochaine... Chez moi, une chance sur 5 d'avoir une "année à mildiou". L'héritage sera perdu avant d'avoir. C'est la résistance aux nématodes qu'il aurait fallu. Ou contre la cercosporiose, etc...

[VetusLignum]

v) le mildiou ne survit pas dans le sol, car il ne peut survivre sans un tissu vivant ; par contre, il peut survivre dans des pommes de terre non récoltées

Se baser sur un seul document est toujours dangereux ! Je ne doute pas une seconde de l'efficacité du cuivre, en préventif, alors que là, l'essai (avec, je le redis, un protocole particulier - des morceaux de folioles sur milieu de culture) montre le contraire ! Donc "pincettes" ! Pas tout prendre "à la lettre"...

L'INRAe, sur ePhytia, mentionne les deux choses :
a) les oospores qui se maintiendraient dans le sol, sur les résidus
b) les tubercules de pdt malades

http://ephytia.inra.fr/fr/C/5170/Tomate ... demiologie

Oui, vous avez raison sur le fait qu’il ne faut pas conclure sur la base d’une seule publication ; en fait, il semblerait que la contamination par des oospores conservés dans le sol se produise en Europe :
https://www.researchgate.net/profile/El ... estans.pdf
https://sciendo.com/pdf/10.2478/v10046-009-0004-y
au Mexique :
https://apsjournals.apsnet.org/doi/pdf/ ... 04.88.1.29
En Chine :
https://www.scientific.net/AMM.295-298.2308
Mais pas aux US :
https://apsjournals.apsnet.org/doi/pdf/ ... 81.12.1349

Une question que je me pose, c’est quels organismes sont susceptibles de détruire les oospores ? Ou formulé autrement, est-ce que, dans un sol vivant, les oospores ne seraient pas davantage détruits ?
Ci-dessous, une étude montrant que certains paillages peuvent inactiver les oospores (d’un autre phytophtora) via l’activité biologique, ou la production de composés toxiques :
https://pdfs.semanticscholar.org/2b22/2 ... b1cd2e.pdf
Une autre piste étant les cultures intermédiaires ou les rotations :
https://ec.europa.eu/eip/agriculture/si ... inal_0.pdf
https://www.sare.org/publications/crop- ... -rotation/

[VetusLignum]

peut-être aussi la présence d'herbes aromatiques, le voisin a un peu de tout disséminé, il paraît que ça perturbe l'odorat du papillon...

Pour ma part, j’ai des choux-fleurs et des brocolis, et aucune attaque de piéride du chou dessus. L’an dernier, j’avais eu des attaques.
Et à côté, j’ai vu des chenilles sur des capucines.
J’ai paillé mes choux avec de l’absinthe, ça a peut-être perturbé les papillons.

[Did67]

Au hasard du tournage d'une vidéo hier soir, je tombe sur quelques chenilles sur un seul pied de Brocoli monté en graines...

Je laisse faire, pour voir (de toutes façons, c'était des fleurs pour la "biodiversité" - surtout les butineurs ; ailleurs, sur une inflorescence, il y avait quelques pucerons cendrés - laissés pour les "auxiliaires" mangeurs de pucerons, bien que je craigne qu'ils fassent déjà dodo !)...