Pas de place pour le climat dans l'enseignement

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Ahmed
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Re: Pas de place pour le climat dans l'enseignement




par Ahmed » 09/09/22, 20:05

Petrus, tu écris ceci:
Sans croissance, le système capitaliste est en train de sacrifier le bien-être et la liberté du peuple pour perdurer.

La société d'abondance n'est qu'une phase nécessaire au bon fonctionnement systémique et elle est liée à la démocratie représentative. Elle ne repose aucunement sur une quelconque bonté, mais sur une adaptation la plus adéquate possible à la maximisation de la dissipation d'énergie. En mode de constriction ces deux aspects sont impactés, puisque l'extractivisme dirigé vers l'extérieur (et donc confortable pour les pays du centre) est contraint de chercher de nouvelles proies à l'intérieur de sa sphère originelle, ce qui rompt le pacte social implicite.
Que les contradictions se manifeste dans les discours par des oxymores, explicitement ou non, révèle les objectifs parfaitement contradictoires qui sont poursuivis; pour ne cité qu'un exemple, il est fait dorénavant injonction de s'adonner à l'efficience énergétique et aux économies en la matière dans l'objectif assumé de maintenir la structure qui permettra de revenir au gaspillage habituel!
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Re: Pas de place pour le climat dans l'enseignement




par humus » 10/09/22, 07:14

Ahmed a écrit :
On ne contracte pas un crédit si on a pas une perspective de croissance.

Ce schéma s'applique dans la phase "classique" mais, désormais, c'est l'absence de perspective réelle de croissance en quantité suffisante (par rapport à la masse de capitaux accumulés) qui oblige à recourir à une possibilité de croissance parfaitement imaginaire: une façon de se réfugier dans un futur accommodant qui est sommé de résoudre les problèmes actuellement devenus structurellement insolubles...
On peut aussi voir ça comme une nouvelle facette de l'extractivisme qui, après avoir conquis l'espace et le présent s'attaque dorénavant au futur...

Dans ce que tu exposes, le crédit me semble toujours lié a une perspective de croissance, physique ou non.
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Re: Pas de place pour le climat dans l'enseignement




par humus » 10/09/22, 09:04

Pour synthétiser mon point de vue à joseph herm
Intégrer la lutte pour le climat n’est pas compatible avec l’économie capitaliste croissantiste.
Certes on peut faire semblant, faire du green-esbroufe comme actuellement, tant que cela satisfait toujours au capitalisme croissantiste.
Fondamentalement, si on luttait pour le climat et la raréfaction des ressources qui pointe, cela mettrait fin au dogme de la croissance, ce serait la fin du capitalisme.
La solution aux problème actuels étant de passer au durable* à tous les étages.
*(stabilité vraie en opposition a la croissance)

Peut on enseigner a des étudiant ce qui mettrait fin au système censé les accueillir ?
Et l’enseignement d’une économie durable sur une planète finie, existe-t-il ?

En étant positif, joseph herm, on peut considérer votre intention comme un petit pas, un mieux que rien mais fondamentalement ça ne fera que faire souffrir les étudiants en leur donnant deux injonctions contradictoires:

1)Lutte pour le climat et donc en creux, mets fin a la croissance perpétuelle.

2)Fais d'abord croître le CA et l'activité de ton entreprise.
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Re: Pas de place pour le climat dans l'enseignement




par humus » 11/09/22, 10:17

Pour conclure sur une note plus optimiste, car je sens bien que je déprime joseph herm ou provoque le rejet pur et simple.
Le capitalisme peut un temps* être "hacké" pour diriger l’économie vers du vertueux, comme la lutte pour le climat, la lutte contre les déchets, etc...

L'idée, mise en pratique par Gunter Pauli est de faire du profit en ne créant plus de déchets.
:arrow: Utiliser des processus où les déchets deviennent des ressources pour produire autre chose.
Un peu comme le fait la nature où tout se recycle indéfiniment.

En général l'entreprise n'est plus compétitive sur le cœur de métier mais comme elle valorise utilement ce qui par une autre entreprise serait considéré comme un déchet, globalement elle est compétitive et cerise sur le gâteau, elle est éthique (volonté des initiateurs de projet) et vertueuse pour l'environnent.
Il appelle cela l’économie bleue.

* ce n'est évidement pas durable car lorsque tout le monde fonctionnera sur le principe l'économie bleue ,l'avantage compétitif disparaîtra.
Dans le capitalisme il faut des mauvais pour être bon :lol:
Si le capitalisme dirige toujours le monde, s'en suivra une guerre d'entreprises vertueuses et éthiques. :mrgreen:
Eh oui dans le capitalisme il faut être plus rentable que le voisin...
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