Lundi noir pour les Bourses européennes, la dégringolade est mondiale
Les places boursières européennes ont connu un lundi noir, affichant dans certains cas leur plus fort recul depuis les attentats de septembre 2001, en raison des craintes issues de la crise des subprimes et de récession de l'économie américaine.
Francfort a plongé de 7,16%, Paris de 6,83%, Londres de 5,48%, Madrid de 7,54%.
Les valeurs financières ont particulièrement souffert, car les investisseurs craignent qu'elles ne subissent de nouvelles pertes en raison de leur exposition au marché des crédits hypothécaires à risque (subprimes) américain.
Les marchés ont également mal accueilli le plan de relance de l'économie américaine présenté par le président George W. Bush vendredi. Leur crainte est qu'il ne suffise pas à éviter une récession aux Etats-Unis avec le risque de voir celle-ci s'étendre à l'Europe et à d'autres régions.
Wall Street était fermée lundi en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a estimé lundi à Paris que la crise causée par le ralentissement de la croissance américaine était "sérieuse", estimant qu'elle pouvait également affecter les pays émergents.
"La situation est une situation qui est sérieuse (...) tous les pays du monde souffrent du ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, enfin tous les pays développés", a déclaré M. Strauss-Kahn à la presse à l'issue d'un entretien avec le président français Nicolas Sarkozy.
"Les bourses n'ont pas apprécié, semble-t-il, le paquet proposé par le président Bush", a-t-il constaté.
Parmi les autres places européennes, Amsterdam a chuté de 6,14%, Bruxelles a perdu 5,48%, Milan 5,17%, Zurich 5,26%.
Moscou a de son côté perdu plus de 7% alors que les places financières latino-américaines étaient également toutes dans le rouge à la mi-journée, avec notamment une perte de 6,74% de la Bourse brésilienne.
En Amérique latine, la Bourse de Sao Paulo a chuté de 6% à l'ouverture des opérations lundi, dans la foulée des Bourses asiatiques et européennes. La Bourse de Buenos Aires a elle ouvert sur une chute de 4,64%.
A Mexico, la Bourse des valeurs a dévissé à l'ouverture de 4,77%, soit quelque 1.273,62 points de moins qu'à la fermeture vendredi, son principal indice se situant à 25.440,21 points.
Les principales places asiatiques, déjà fermées pour le week-end lors de l'annonce du plan Bush, ont chuté plus lourdement que Wall Street, où le Dow Jones avait cédé vendredi 0,49% et le Nasdaq 0,29%.
A Tokyo, deuxième place financière mondiale, l'indice Nikkei des valeurs vedettes a plongé de 3,86% lundi, terminant à son plus bas niveau depuis 27 mois.
A Shanghai, l'indice composite s'est effondré de 5,14%.
A Hong Kong, l'indice Hang Seng a dévissé encore plus brutalement, perdant 5,5% à la clôture pour terminer sous les 24.000 points.
A Sydney, l'indice S&P/ASX 200 a fini la journée sur un recul de 2,90%, baissant pour la onzième journée consécutive.
L'indice Kospi de la Bourse de Séoul a terminé à son plus bas niveau en cinq mois après une chute de 2,95%. En Nouvelle-Zélande, l'indice NZX-50 ne s'est érodé que de 0,48%. Taïpeh (-0,91%) et Manille (-0,51%) ont également limité les dégâts.
La Bourse de Singapour a dévissé de 6,03% .
La tendance était la même lundi en Inde, avec une chute de 7,41% à la clôture, soit la plus forte baisse jamais enregistrée en une séance pour l'indice Sensex. A Jakarta, la Bourse a cédé 4,8%.
"Nous assistons à un grand nombre de ventes de panique", a commenté Stuart Smith, conseiller chez Bell Potter Securities, à Sydney.
M. Smith a toutefois jugé que la crise actuelle constitue une purge bénéfique pour le marché, car "les titres des sociétés les moins transparentes et les moins claires sur leurs projets d'affaires sont massivement vendus".
Partout en Asie, les investisseurs ont très mal réagi aux propositions du président Bush, qui compte lancer un vaste plan pour contrer les craintes de plus en plus fortes d'une récession de la première économie mondiale.
Selon la presse américaine, l'une des mesures phares serait une remise d'impôts pouvant aller jusqu'à 800 dollars par personne.
"L'étendue du plan est plus limitée qu'espéré et la plupart des investisseurs attendent de connaître le détail des mesures", a commenté Conita Hung, économiste chez Delta Asia Securities à Hong Kong.
Stuart Smith à Sydney, conseillait toutefois à ses clients de rester stoïques et d'attendre la fin de la tempête.
"Ce genre de situation ne se produit qu'une fois tous les dix ans environ, il faut s'accrocher et tenir bon. Mais le marché finit toujours par remonter et par battre de nouveaux records", a-t-il dit.
(déplacé par ex-océano 21/01/2008-21:06. Ce sujet a plus sa place ici)