par Windjammer » 04/04/08, 21:37
Il n'y a pas de bêtise sur les forums: seulement des phases de la réflexion. Du "Brainstorming" en quelque sorte.
Après des années de navigation sur des bateaux de différentes tailles, de différent types, à une ou plusieurs coques, et de toutes sortes de gréements sur la moitié des mers du globe,: j'ai défini le "mien":
-monocoque à dérive, pas trop grand : au-dessus de 12 mètres hors tout, on passe au "grand" bateau, avec les problèmes d'encombrement, d'accès aux abris et aux passionnantes "inland waterways", et de budget qui s'en suivent,
-mâts souples rotatifs sans haubans avec réduction de voilure par enroulement autour du mât, pour le rendement, l'efficacité et la maniabilité, si possible dessinés et construits par l'architecte américain Sponberg ( pas donnés, principalement à cause du prix des mâts en carbone et du roulement qui permet la rotation, mais au cours actuel du dollar ce devrait être possible, d'autant que l'économie réalisée sur le gréement dormant et ses accessoires est appréciable) , J'avoue que je cultive le vice de manoeuvrer à la voile, au pire à la godille, même là où ce n'est pas franchement autorisé, seulement en tout dernier ressort au moteur. La longue godille chinoise est une merveille d'ingéniosité et d'efficacité.
- pas une débauche d' électricité: avant la loi d'Ohm, c'est celle de l'emm... maximum qui s'applique. Les feux de route et les éclairages à LED, un GPS raisonnable pour quand le temps n'est pas très clair (il ne faut pas être sectaire, bien des marins de grande valeur se sont perdus par faute de mauvaises conditions de visibilité), un sondeur de même (ah oui!) et peut-être un radar minimum. Mais je ne me vois pas, par flemme, me priver du plaisir de naviguer au sextant ou au "pilotage" près des côtes.
donc un alternateur couplé sur l'arbre d'hélice en "roue libre", cela fonctionne fort bien, une éolienne Rutland "aerogen 4" pour les mouillages - puissante, robuste, efficace et peu bruyante - et démontable à cause du fardage en route, des panneaux solaires souples sur le roof (je hais les portiques arrières: - fardage et poids sur l'arrière - mais après tout chacun est libre de naviguer comme un cochon : il suffit d'avoir un gros diesel en bas - et "ça fait marcher le commerce", comme disait notre "ancien" G.P.Thierry ), un tout petit moteur bien installé , isolé et insonorisé, fonctionnant à régime constant, rechargeant les batteries si le vent vient par trop à manquer et , quand nécéssaire, alimentant un moteur de propulsion électrique.
pour l'anecdote: le "Snark", voilier de Jack London -environ 15 mètres hors tout- embarquait 1000 gallons U.S. ( environ 4,40 mètres cubes) d'ESSENCE. Jack London avait appris à naviguer sur des voiliers sans moteur. Jacques-Yves Le Toumelin, et , avant lui bien sûr Joshua Slocum, ont fait un tour du monde complet sur des voiliers non motorisés. Après son tour du monde, Le Toumelin a fait installer un moteur Diesel sur "Kurun": fils de capitaine au long cours, ancien marin de la marine marchande, on peut estimer qu'il avait quelques motifs pour le faire. Jean Gau, que j'ai bien connu, a sauvé trois fois son existence et son bateau grâce à son moteur - à essence, mais il n'en stockait pas une citerne à bord -. A chacun ses adaptations et ses solutions. Tout apprentissage, et la mer est l'un des plus grands et des plus complets, est fait d'essais et d'erreurs. Ces dernières coûtent cher - de plus en plus : tout matériau - y compris les voiles - et tout accessoire inclut directement ou indirectement un coût lié au pétrole. L'apprentissage de la mer est un enrichissement sans limites : on ne le cesse que lorsqu' on troque son bateau contre un jardin, faute de pouvoir faire autrement: alors, il faut tout recommencer, et apprendre la terre.
A propos de propulsion hybride sur mer, le cas extrême: le Normandie. 29.420 Kw sur les arbres d'hélice ! (détails sur "Wikipedia" : c'est marginal par rapport au sujet). Le navire n'était pas particulièrement écologique: il fallait le produire, le courant électrique !.
Autre anecdote: sur le paquebot "Pasteur" (liaison avec l'Indochine après 1945) , une partie de la chaleur des gaz d'échappement des moteurs était récupérée au niveau de la cheminée, et utilisée dans un générateur produisant 37 Kw. d'électricité.
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