AFP le 26/09/2008 14h41
Le bancassureur Fortis va céder de 5 à 10 milliards d'euros d'actifs
Le PDG de Fortis Herman Verwilst, le 26 septembre 2008 à Bruxelles
© AFP Dominique Faget
Le bancassureur belgo-néerlandais Fortis a annoncé vendredi qu'il allait céder des actifs d'une valeur de 5 à 10 milliards d'euros en raison de "circonstances de marché difficiles actuellement", tout en assurant qu'il disposait de liquidités et était solvable.
"Prenant en compte les circonstances de marché difficiles actuellement (...) il a été décidé de mettre en oeuvre une plus grande palette d'activités et d'actifs à céder ou vendre", écrit Fortis dans un communiqué, précisant que "les estimations totales courent entre 5 et 10 milliards d'euros".
"Ces activités qui devront êtres mises en vente sont situées aussi bien au Bénélux qu'en dehors", précise Fortis, selon lequel elles concernent aussi bien le secteur de l'assurance que celui de la banque.
Fortis assure par ailleurs qu'il dispose d'une "base diversifiée de liquidités de plus de 300 milliards d'euros" et que sa solvabilité "est bien au-dessus du minimum" requis par la loi. L'action Fortis perdait 8,85% à 5,97 euros à 10H00 GMT à la Bourse d'Amsterdam. Le titre Fortis avait perdu jusqu'à 20% en séance jeudi, plombé par de nouvelles rumeurs selon lesquelles le néerlandais Rabobank aurait été sollicité pour fournir des liquidités à Fortis, rumeurs démenties par les deux intéressés.
La capitalisation de Fortis a chuté à 15 milliards d'euros, et la valeur de l'action a été divisée par six depuis juin 2006.
"La valeur de Fortis est sans le moindre doute beaucoup plus élevée que celle du cours en Bourse actuel", qui valorise le groupe dans son ensemble à quelque 9 milliards d'euros, a estimé devant la presse le directeur exécutif de Fortis Herman Verwilst à Bruxelles.
"Le cours en Bourse d'aujourd'hui ne reflète pas la valeur de l'entreprise", a-t-il ajouté, invitant à prendre en compte "la nervosité et l'émotion" qui caractérise les marchés financiers depuis l'agravation de la crise aux Etats-Unis.
Touché par la crise du crédit hypothécaire à risque (subprime) qui lui a déjà coûté quelque 2,9 milliards d'euros nets sur les trois derniers trimestres, le groupe cherche toujours à boucler le financement du rachat d'un tiers de la banque néerlandaise ABM Amro pour un montant de 24 milliards d'euros.
En annonçant en juin un plan de solvabilité destiné à dégager 8,3 milliards d'euros d'ici fin 2009, Fortis avait déjà précisé qu'il se séparerait d'actifs "non-stratégiques" et de biens immobiliers, pour 3,5 milliards d'euros.
Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a tenté de rassurer l'opinion, assurant que le gouvernement ne laisserait aucun client en difficulté.
.....quand un ministre commence à rassurer (personne ne lui a rien demandé), c'est mauvais signe, c'est qu'il aquelque chose à cacher