Voici l'état des années de reserves des ressources minères en 2006-2007 pour quelques métaux :
Source: prochain livre de Pierre Langlois "Rouler sans pétrole"
Ces chiffres sont à nuancers puisque, contrairement à du pétrole consommé qui est "perdu", les métaux peuvent être, dans une certaine mesure recyclés...et être rebouclé en tant que ressource.
Maintenant le recyclage a ses limites également. Si quelqu'un a des infos précises la dessus, ca m'interesserait bien! Par exemple: quand j'achete 1 kg d'aluminium ou d'acier, quel est le % recyclé.
Voici l'extrait du texte issu du livre (qui sortira début 2009 en Europe) qui accompagne ce graphique.
Pierre Langlois a écrit :«Maintenant, même si nous avons beaucoup insisté sur les technologies dans le présent ouvrage, il n’en demeure pas moins que ce n’est pas très sage de déplacer constamment un véhicule de 1 500 kg pour transporter une personne de 75 kg.
Il n’y a pas que la dépense d’énergie des véhicules qu’il faut considérer. Nous allons devoir être également très vigilants en ce qui concerne la consommation des matières premières. La figure E.1 nous fait voir toute l’ampleur du problème, en présentant le nombre d’années de réserves (avant l’épuisement des ressources) pour différentes ressources naturelles, en supposant qu’on continue l’exploitation géologique au taux de 2006 (voir la note ci-dessous). Dans cette figure, le recyclage des métaux est tenu en compte puisqu’on considère leur production minière. Et là, il ne faut pas oublier que notre consommation est en forte croissance du fait des pays émergents comme la Chine et l’Inde qui entrent dans une ère industrielle intense. Aussi, si rien n’est fait pour corriger le tir, les années de réserve vont être moins nombreuses que celles de la figure E.1! On a beau vouloir instaurer des programmes de recyclage rigoureux, le pourcentage de récupération ne sera pas de 100%. Il va donc falloir que les véhicules qu’on fabrique soient moins nombreux, plus petits (en tenant compte du climat) et durent plus longtemps.
Face à ce constat sur les ressources planétaires, l’auteur tient à réaffirmer sa conviction qu’un véritable développement durable des transports routiers passe par un investissement très important dans les transports en commun, que nos gouvernements ont le devoir d’améliorer, pour attirer une plus grande clientèle. Les monorails interurbains à grande vitesse vont devoir être développés rapidement, de même que les autobus urbains électriques biberonnés. Le covoiturage et les voitures communautaires électriques, comme la City Car du MIT (figure E.2), sont d’autres éléments très importants pour nous aider à éliminer notre dépendance au pétrole tout en diminuant notre consommation de matières premières. Le vélo et la marche complètent bien l’ensemble ces moyens écologiques responsables.
NOTE
Pour élaborer le graphique E.1, l’auteur a fait appel aux statistiques de l’US Geological Survey, en particulier les Mineral Commodity Summaries ( http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/commodity/myb ) pour les métaux, au rapport BP Statistical Review of World Energy June 2008 (voir www.bp.com) pour le pétrole et le gaz naturel, et, pour l’uranium, à un article de Paul Mobbs intitulé Uranium Supply and the Nuclear Option, publié dans le Oxford Energy Forum, le journal trimestriel du Oxford Institute for Energy Studies, numéro 61, mai 2005 (voir www.fraw.org.uk/mei). Pour les réserves d’aluminium, elles sont basées sur les réserves de bauxite, le seul minerai à partir duquel on peut produire l’aluminium de façon économique. Les argiles contiennent beaucoup d’aluminium également mais on ne sait pas comment l’extraire de façon efficace. Pour le pétrole et le gaz naturel, les réserves données par BP sont les réserves prouvées (proved reserves), en incluant, pour le pétrole, les sables bitumineux canadiens. Pour les réserves des métaux, nous avons considéré ce que l’USGS appelle Reserve Base, que l’organisation définit comme suit:
«Reserve Base.That part of an identified resource that meets specified minimum physical and chemical criteria related to current mining and production practices, including those for grade, quality, thickness, and depth. The reserve base is the in-place demonstrated (measured plus indicated) resource from which reserves are estimated. It may encompass those parts of the resources that have a reasonable potential for becoming economically available within planning horizons beyond those that assume proven technology and current economics. The reserve base includes those resources that are currently economic (reserves), marginally economic (marginal reserves), and some of those that are currently subeconomic (subeconomic resources)».
«Les réserves de base. Cette partie de la ressource identifiée qui rencontre des critères physiques et chimiques minimum spécifiés en ce qui a trait aux pratiques minières et d’exploitation courantes, incluant ceux pour la teneur, la qualité, l’épaisseur, et la profondeur. Les réserves de base sont la ressource démontrée sur place (mesurée et manifeste) de laquelle on en déduit les réserves. Elles peuvent comprendre ces parties des ressources qui ont un potentiel raisonnable de devenir économiquement disponibles à l’intérieurs d’horizons plannifiables, au delà de ceux qui supposent des technologies démontrées et les critères économiques actuels. Les réserves de base incluent les ressources qui sont présentement économiquement rentables (réserves), marginalement économiques (réserves marginales), et certaines de ces ressources qui sont présentement sous le seuil de rentabilité (ressources subéconomiques)» (traduction libre de l’auteur).»»
ps: Pierre L. est aussi l'auteur de https://www.econologie.com/forums/synthese-r ... t3797.html