Je risque pas de tomber comme une mouche,
C'est ce que l'on peut te souhaiter de meilleur, mais c'est ce que disaient aussi ceux qui finissent, un jour, par tomber et qui se retrouvent aux AA. [*]Pas tous heureusement ou malheureusement !? Va discuter avec eux ou un addictologue qui se trouvent journellement confrontés aux forts en discours rassurants et qui s'y retrouvent parfois
vu que je contrôle parfaitement ma consommation.
C'est aussi ce que disent les fumeurs et tous les petits consommateurs de drogues, quelles qu'elles soient d'ailleurs!
Un exemple: à chaque fois que je suis allé en Inde, je n'ai pas bu une goutte et ça ne m'a jamais manqué.
Ca c'est un excellent exemple de ce qu'il faut faire pour vérifier une quelconque dépendance.
Sauf que! Sauf que les addictions légères ne se révèlent souvent que dans un contexte particulier: problème familiaux, professionnels, consommation sociale et festive, etc... et qui se trouvent être des réponses (illusoires) à des stress et qui passent avec celui-ci.
Il se trouve que j’ai co-animé des séances de désaccoutumance tabagique qui partaient de 3 cigarettes à 3 paquets (voire plus) par jour. Et bizarrement c’étaient les tous petits fumeurs qui avaient du mal à s’en débarrasser alors que de gros fumeurs abandonnaient le tabac dès la première séance. La biologie du vivant physiologique ou psychologique est quelque chose de complexe.
[*] pour l'anecdote. Je participais, une fois, à une réunion d'associations avec affichage en gros caractères de mises en garde, ici contre le tabac, là contre l'alcool, plus loin contre d'autres drogues et de façon amusante (sic) chaque stand avait le même dessin mais chez l'un cela remettait en cause tel produit et sur le même dessin c'était l'autre. J'en faisais donc remarquer la particularité aux personnes sur le stand contre l'alcool et qui fumaient comme des cheminées. Leur réponse fut: "
on ne va pas se priver de tout, tout de même!" et c'est bien là que se trouve la clé de tous ces comportements: la notion de
privation qui conduit à substituer à un produit nocif un autre produit nocif, la plupart du temps sans que les personnes en aient vraiment conscience.
Et une fois de plus je ne condamne pas!
J'ai, moi aussi, été un jeune con fumant et buvant pour faire comme les copains et pourtant autour de moi, l'alcool comme le tabac faisaient leurs ravages, mais il y a comme un voile, culturel, qui nous obstrue la vue et les sens et dont nous nous servons pour nous auto-justifier dans nos comportements. A cette époque pas de contrôles d'alcoolémie au volant et l'on pouvait conduire bourrés puisque les tribunaux excusaient tous les accidents mortels sous le prétexte que le conducteur était sous l'alcool et le meurtrier se retrouvait blanc comme neige à sa sortie. Evidemment les juges et les flics étant eux mêmes des consommateurs de ce divin breuvage.
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré