Pour faire suite aux questions soulevées: quelques chiffres sur l'écologie et l'élévage mondial actuel pour 6,5 milliards d'humains et bientôt 9 milliards, soit 50% de plus.
Déforestations massives,
gaspillage des terres, OGMs...
En plus de contribuer de façon dramatique au réchauffement climatique, à la pollution de notre planète, et au gaspillage inconsidéré de nos ressources en eau... élever des animaux pour notre nourriture est aussi la cause de déforestations massives, d'immenses gaspillages de terres et d'alimentation, et de destruction de la biodiversité sur la terre, dans les mers et les océans...
DEFORESTATIONS MASSIVES...
Manger des animaux détruit la forêt amazonienne... !
L'Amazonie est tailladée et brûlée depuis des années afin de créer toujours davantage de zones de pâturage pour le bétail, ainsi que des terres pour cultiver les céréales destinées à l'alimentation des animaux dans les élevages industriels des pays riches...
Alors que l'appétit mondial pour la viande augmente, les pays du monde entier rasent au bulldozer d'immenses espaces de terres pour faire plus de place pour les élevages et les cultures pour les nourrir. Ainsi, des forêts tropicales du Brésil aux anciennes forêts de pins en Chines... des écosystèmes entiers sont détruits pour nourrir notre appétit de viande !
L'équivalent de 7 terrains de football de terres sont rasées chaque minute dans le monde pour créer davantage d'espace pour la nourriture des animaux d'élevage ! (Smithsonian Institution, "Smithsonian Researchers Show Amazonian Deforestation Accelerating," Science Daily Online, 15 Jan. 2002)
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) : « L’expansion de l’élevage est un facteur-clé de la déforestation, particulièrement en Amérique latine, où se produit la déforestation la plus importante. En Amazonie, 70 % des zones précédemment couvertes de forêts (les zones défrichées) sont occupées par des pâturages, et les cultures destinées au bétail couvrent une large partie du reste. » (Source : FAO – Livestock’s Long Shadow - Excutive summary).
« Grignotée par la culture du soja et les élevages bovins, l'Amazonie brésilienne a perdu 16,3% de sa superficie forestière depuis les années 1970, soit 653 000 km2, correspondant à un territoire grand comme la France et le Portugal mis ensembles » (Source : "Disparition accélérée de la forêt amazonienne à cause du soja et du boeuf" - RIO DE JANEIRO (AFP) - 08/04/2004)
A titre d'exemple, l'association Greenpeace révèle que tous les arbres et tous les animaux sauvages sur près de 2 millions d'hectares de la forêt tropicale ont été détruits, juste pendant la saison 2004-2005, afin de cultiver des céréales pour nourrir les poulets et autres animaux prisonniers des élevages industriels. (Greenpeace : "Eating Up the Amazon" - Avril 2006)
De plus, les terres à pâturages sont dégradées en raison du surpâturage, du compactage et de l’érosion... ce qui pousse les industriels à chercher en permanence de nouvelles terres à exploiter, continuant ainsi à provoquer ces déforestations désastreuses pour l'écologie, les animaux, la planète, et les humains eux-mêmes !
GASPILLAGE DE TERRES ET DE NOURRITURE...
Il est impressionnant de constater que la production de bétail dans le monde monopolise 70% de toutes les terres agricoles, et 30% de la surface émergée de la planète ! (FAO, 2006; Goodland R. et al,1999). En France, on retrouve à peu près les mêmes proportions, avec les 2/3 des terres agricoles (près de 70% !) destinées à l’alimentation animale...
Il est intéressant de savoir par ailleurs qu'au niveau mondial, il faut environ 20 fois plus de superficie pour fournir une calorie animale que pour fournir une calorie végétale. (FAO - Données statistiques 2000-2003)
En effet, élever des animaux pour notre nourriture est largement inefficace : d'un côté les animaux mangent d'énormes quantités de céréales et de grains, alors que par ailleurs, ils ne produisent que de petites quantités de viande, de lait ou d'oeufs en retour. Ainsi, on sait qu'il faut en moyenne 7 calories végétales pour produire 1 calorie animale à consommer, alors que ces calories végétales pourraient être consommées directement par les humains... :
• Pour produire 1 kg de viande de boeuf, il faut 7 à 10 kg d’aliments
• Pour produire 1 kg de viande de porc, il faut 4 à 5,5 kg de céréales
• pour produire 1 kg de viande de volaille, il faut 2,1 à 3 kg de céréales
(Source : FAO, 2006; CAST 1999; B. Parmentier, 2007)
Le bétail mondial consomme, à lui tout seul, une quantité de nourriture équivalente aux besoins caloriques de 8.7 milliards d'êtres humains - soit plus que la population totale actuellement sur la Terre !!
Quel énorme gaspillage d'alimentation et de terres cultivables ! Un gaspillage d'autant plus choquant quand on sait que plus de 800 millions de personnes souffrent encore de la faim dans le monde, avec 40 millions de morts chaque année, dont la plupart sont des enfants en bas âge... !!! (Voir "Devenir Vegan... c'est être solidaire avec le Tiers-Monde").
Au Brésil par exemple, où plus de 70% de toute la surface défrichée en Amazonie est convertie en pâturages pour l'élevage des bovins, ou bien sert à cultiver la nourriture des animaux d'élevages, il ne reste plus assez de terres pour les cultures vivrières... alors que 16 millions de Brésiliens ne mangent pas à leur faim !
Par ailleurs, le colza, le maïs et le soja transgéniques (OGMs) sont majoritairement destinés aux animaux (entre 80% et 90% du soja cultivé dans le monde est utilisé pour l'alimentation des animaux d'élevages !). Sans l’élevage, c'est-à-dire si le végétarisme se développait dans le monde, il n’y aurait plus besoin d’OGMs ni de manipulations génétiques ! Ou si peu que, non rentables, elles s'éteindraient...
Il n'y aurait même plus d'agriculture intensive, car tout cela sert avant tout à nourrir un bétail coûteux en ressources alimentaires. Il suffirait de 20 fois moins de surfaces cultivées pour nourrir toute l'humanité, si le quart de celle-ci acceptait de se passer de viande...
DESTRUCTION DE LA BIODIVERSITE
L'élevage industriel :
Non seulement l'élevage industriel détruit les forêts, mais c'est aussi la cause d'une destruction systématique de toute la faune sauvage qui dépend de ces forêts pour leur habitat et leur nourriture... contribuant ainsi massivement à l'extinction des espèces !
Partout dans le monde, l'agriculture intensive pour l'alimentation des animaux d'élevage a pour conséquence l'extinction des espèces animales et végétales indigènes, l'érosion des sols, et finalement la désertification qui rend stérile une terre autrefois fertile...
L'agriculture intensive pour l'alimentation des animaux d'élevages est la première cause d'extinction, et de menace d'extinction, des espèces aux Etats-Unis et dans bien d'autres parties du monde. Philip Fradkin, de la Société Nationale Audubon écrit : "L'impact des innombrables sabots et museaux pendant des années et des années a fait plus pour changer le type de végétation et les paysages de l'Occident que tous les projets concernant l'eau, toutes les mines d'extraction, toutes les usines électriques, toutes les autoroutes et autres développements combinés".
La pêche :
Pendant que les élevages industriels ruinent nos terres et détruisent la faune et la flore terrestres, l'industrie de la pêche pousse quant à elle des écosystèmes marins entiers à la limite de l'effondrement.
Les bâteaux de pêches commerciaux soutirent sans discrimination aucune tous les poissons qu'ils peuvent des mers et des océans, laissant dans leur sillage des espaces marins dévastés écologiquement, et les corps abandonnés des animaux qui ne font pas partie de leurs cibles...
Les méthodes de pêches comme les filets dérivants ou la pêche au chalut (les chalutiers traînent un long filet conique au fond de la mer, attrapant ainsi les poissons de fond) ont vidé des millions de kilomètres carrés dans les océans et ont poussé certaines espèces à la limite de l'extinction ! La pêche est ainsi responsable de dommages considérables dans la capacité de renouvellement de la faune. Parmi les espèces couramment consommées, on déplore une chute des effectifs de plus de 90% !!
L'aquaculture n'est pas pour autant une solution : Il faut savoir que pour obtenir 1 kg de poissons d'élevage, il faut, pour les nourrir, 2 à 6 kg de poissons sauvages (pêchés et transformés en farines...) !!!
Par ailleurs, il est intéressant de constater que 30% de la pêche mondiale est aujourd'hui réduite en farines pour nourrir les animaux d'élevage (poissons, mais aussi poulets, porcs...).
EFFET DE SERRE ET
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE... !
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), la consommation de viande et de poisson est la PREMIERE CAUSE des émissions de gaz à effet de serre, avant même l'ensemble du secteur des transports ! (FAO - Rapport 2006)
L'industrie de la viande génère en effet plus de gaz à effet de serre que TOUS les camions, voitures, avions et bâteaux du monde... réunis !
Les gaz à effet de serre sont à l'origine du réchauffement climatique, un phénomène qui, selon les scientifiques, nous conduit vers de plus en plus de désastres catastrophiques : sécheresses, inondations, ouragans, élévation du niveau des mers, déplacements des populations, épidémies, etc... ; à moins que nous ne réduisions dès maintenant, et de manière draconienne, nos émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
Or, élever des animaux pour leur chair, leurs oeufs et leur lait est l'un des principaux facteurs dans le monde de l'émission d'oxyde de carbone (CO2), et c'est aussi la première cause des émissions de méthane et d'oxyde d'azote, qui, combinés à l'oxyde de carbone, provoquent l'immense majorité du réchauffement planétaire...
• Méthane : Les milliards d'animaux d'élevages entassés dans les élevages industriels produisent d'énormes quantités de méthane (un gaz à effet de serre extrêmement puissant), à la fois pendant leur digestion, et provenant des hectares de fosses remplies de leurs excréments (en France, nous élevons et abattons un milliard d'animaux par an !). Le méthane est plus de 20 fois plus puissant que l'oxyde de carbone pour emprisonner la chaleur dans notre atmosphère. Pour mesurer l'ampleur de ce phénomène, aux Etats-Unis par exemple, les statistiques de l'Agence pour la Protection de l'Environnement montrent que l'élevage est la première source des émissions de méthane aux Etats-Unis (U.S. Environmental Protection Agency, 2 Juin 2006)
• Oxyde d'azote : L'oxyde d'azote est environ 300 fois plus puissant comme gaz à effet de serre que l'oxyde de carbone. Selon l'Organisation des Nations Unies, les industries de la viande, des oeufs et du lait sont responsables de 65 % des émissions d'oxyde d'azote dans le monde ! (Steinfeld et al)
Comment pourrons-nous diviser par deux nos émissions de gaz à effet de serre si nous n'agissons pas en premier lieu sur ce qui en est la principale cause : notre alimentation à base de viande, de poissons et de produits des animaux d'élevages ?...
Pour le compte de l'ADEME, l'Expert Jean-Marc Jancovici a chiffré quelques équivalences intéressantes :
• La production d'1 kilo de viande de veau rejette environ la même quantité de gaz à effet de serre qu'un trajet automobile de 220 km !
• Pour 1 kilo d'agneau, le trajet est de 180 km !
• Pour 1 kilo de boeuf, c'est un trajet de 70 km !...
• En comparaison, selon l'ADEME, produire 1 kg de céréales équivaut à un créneau en voiture !!
ENORMES GASPILLAGES D'EAU...
L'eau est une ressource précieuse... et de plus en plus rare ! Le manque d'eau est l'un des problèmes les plus préoccupants actuellement, à tel point quà l'occasion de la Journée Mondiale de l'Environnement en 2003, le Directeur Général de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), M. Jacques Diouf, a lancé un appel à la communauté internationale pour "contribuer à la sauvegarde de la source de la sécurité alimentaire de notre planète", c'est-à-dire l'eau !
Contrairement à ce que l'on croit souvent, les dépenses d'eau pour les usages domestiques sont très faibles (5,6%) comparées aux dépenses pour l'industrie (23,4%), et surtout pour l'agriculture (71%) ! Et la FAO explique que "Au gobal, en additionnant les effets des différents maillons de la chaîne de production, le secteur de l'élevage a un énorme impact sur l'utilisation et la qualité de l'eau, sur l'hydrologie et les écosystèmes aquatiques" (FAO, Livestock's Long Shadow, 2006, p.167)
En effet, entre l'eau utilisée pour l'irrigation des cultures destinées à la nourriture du bétail, l'eau pour boire fournie aux milliards d'animaux élevés chaque année, et l'eau utilisée chaque jour pour le nettoyage des déjections dans les élevages industriels, les camions de transports et les abattoirs... l'impact de l'élevage industriel sur nos précieuses ressources en eau est réellement colossal ! Sans parler de l'énorme pollution de l'eau et des nappes phréatiques à cause de l'élevage !
Au cours d'un atelier de travail de l'OCDE, en 1997, les experts de la FAO donnaient comme quantité d'eau nécessaire à la production d'1 kg d'aliments :
• Légumes, céréales, légumineuses : de 500 litres à 2.000 litres
• Viande de boeuf : de 20.000 à 100.000 litres !!
Et pendant que des millions de personnes sur la terre souffrent de la sécheresse et du manque d'eau, la plupart des ressources en eau dans le monde sont tranquillement détournées et gaspillées dans l'élevage des animaux pour la nourriture des pays "développés"... !!
Selon les estimations de la FAO, pour l'alimentation standard d'un "Français moyen", la nourriture produite, par personne et par jour, nécessite environ 9.000 litres d'eau !! Et si pendant une seule journée une personne choisit de passer d'une alimentation standard (omnivore) à une alimentation végétalienne, cette personne n'utiliserait que 3.600 litres d'eau pour sa nourriture, soit une économie de 5.400 L d'eau (l'équivalent d'une bonne centaine de douches !) et ce, EN UNE SEULE JOURNEE !!
L'Inde est particulière en ce sens que 79,8% de sa population est indhouiste et végétarienne, soit 1,44 milliard x79,8%= 1,150 milliards d'habitants végétariens depuis 600 à 1000 ans avant JC.
Il est évident que la population mondiale ne pourra atteindre le niveau européen ou américain sans une catastrophe écologique supplémentaire.
Désolé de l'avoir mis au mauvais endroit, c'est donc rectifié.