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Phtalates : une future crise sanitaire ?
Après le BPA, les phtalates sont aujourd'hui dénoncés par le Réseau Santé Environnement pour leur caractère de perturbateurs endocriniens. Présents dans de nombreux produits quotidiens, ils imprègnent l'ensemble de la population puisqu'on les retrouve dans les contenants alimentaires, les jouets, les médicaments, les vêtements, les cosmétiques et certains matériaux comme le PVC. Six d'entre eux -sur plusieurs centaines de substances-, ont été jugés « plus préoccupants » et interdits pour la fabrication des jouets et articles de puériculture.
Il existe aujourd’hui 870 substances susceptibles d’être des perturbateurs endocriniens interférant, seuls ou en cocktail, avec le fonctionnement hormonal des êtres vivants. Parmi elles, les phtalates* (présents dans les contenants alimentaires, les jouets, les médicaments, les vêtements, les cosmétiques, le PVC, etc) sont fortement soupçonnés d’altérer les fonctions de reproduction masculine. Aujourd’hui, six d’entre d’eux sont interdits dans les jouets et les articles de puériculture au niveau européen, avec cependant une possible dérogation auprès de la Commission européenne. « L’enjeu n’est pas de faire interdire les molécules l’une après l’autre, il faut avoir une réglementation plus globale sur l’ensemble des perturbateurs endocriniens », a toutefois souligné André Cicolella, président du Réseau Santé Environnement lors d’une conférence à l’Assemblée nationale le 10 avril dernier.
C’est notamment ce que souhaite le sénateur américain démocrate John Kerry qui, dès 2009, a déposé un projet de loi pour interdire ces substances de manière transversale aux USA. Celui-ci stipule que « pour protéger l’embryon, le fœtus et le nourrisson pendant leurs phases de développement les plus vulnérables, le corps des parents doit être exempt de perturbateurs endocriniens avant la conception, pendant la gestation et durant la lactation ». Si en Europe comme aux Etats-Unis on est encore très loin d’une telle réglementation, les preuves scientifiques des impacts sanitaires des perturbateurs endocriniens commencent à s’accumuler à travers plusieurs études, qui ont pu démontrer leur effet sur la féminisation du jeune garçon, les malformations génitales masculines, et la diminution du nombre de spermatozoïdes. Pour la seule année 2011, 48 études ont été publiées, dont 25 ont établi un lien de cause à effet. Et récemment, une étude parue dans Human Reproduction a confirmé que des testicules d’adultes humains exposés in vitro à ces composants produisent 30 % de moins de testostérone que des testicules non exposés.
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