Cette video pourrait aider à comprendre ce qui distingue les praticiens chargés des malades et des chercheurs qui travaillent sur le même sujet. Ainsi que le dit, à juste raison , l’urgentiste, il se trouve directement en contact avec les malades avec le souci premier de les soigner afin de réduire leurs souffrances et si possible de les empêcher de mourir et qu’un vaccin pourrait éviter d’en arriver à cette situation, et c’est logique, cohérent, humaniste.
Le chercheur n’est pas, lui, directement sur le terrain, donc moins impliqué , affectivement, et son objectif est de dominer ses sentiments pour envisager les implications à court, moyen ou long terme, d’une technique, d’un process, d’un produit. Et là il peut y avoir des oppositions fondamentales sur le rôle des moyens utilisés.
En effet l’urgentiste n’est pas qualifié, ce n’est pas son job, pour anticiper sur les effets bénéfiques ou risques des produits utilisés et là, plus particulièrement, quand les phases 3 et 4 ont été bouleversées par l’urgence d’une réponse à donner. C’est un coup de dé, une partie de poker menteur dont on ne connait justement pas encore les implications sur le long terme puisqu’il n’y a pas de pharmacocinétique d’exigée. ni sur les effets tératogènes, mutagènes, cancérogènes
Rappelons-nous du distilbène qui avait passé avec succès ses essais, mais qui, en phase 4, a vu se révéler des effets secondaires plus que dommageables puisque se manifestant sur la génération en cours, la suivante et même celle d’après avec des problèmes génitaux et d’infertilité. Depuis le principe de précaution est mis en avant afin d’éviter ce genre de précipitation sur des solutions n’ayant aucun recul suffisant et qui seront attribuées au hasard-(à répétition , alors) ou à des coïncidences généralement invoquées pour déresponsabiliser les labos.
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré