« Le problème, indique l’infectiologue, c’est qu’intellectuellement, ils ont du mal à admettre qu’une nouvelle maladie, un nouveau virus, puissent être traités efficacement par des molécules anciennes qui ne coûtent rien, et pas par une nouvelle prouesse de la recherche pharmaceutique, très chère et très compliquée à industrialiser. »
Raoult sait de quoi il parle. Depuis des années, il plaide pour une révision des modèles économiques de la santé, afin que l’ensemble des molécules existantes, créées pour la plupart au XXe siècle, soient considérées comme un patrimoine au service de l’humanité. « Ce n’est pas le cas aujourd’hui, se désole-t-il, car on abandonne les médicaments qui ne rapportent rien, même s’ils sont efficaces. C’est comme ça que plus aucun antibiotique n’est fabriqué en Occident et que nous avons régulièrement des pénuries sur des molécules très importantes, comme récemment la doxycycline, indisponible pendant 6 mois alors que nous en avons besoin au quotidien pour soigner les gens. »
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