Remundo a écrit :Sur l'étude Belge, 2400 mg sur 5 jours, c'est très proche du protocole Raoult, qui lui en plus rajoute de l'Azithromycine.
1/3 de décès en moins sur 15000 cas, ça commence quand même à parler...
Sauf que non. A force d'interpréter des études rétrospectives qui sont remplies de biais (même les auteurs le savent) comme des "preuves indiscutables" ..... Ce n'est quand même pas difficile de comprendre que les études rétrospectives servent à donner des pistes de RCT (si le résultat est similaire, alors on laisse tomber. S'il semble positif, ça amène à lancer un RCT) car les études rétrospectives sont remplies de biais, connus ou non. Même en étant honnête, si les médecins font leur job correctement, ils filent le traitement qu'ils jugent le plus adéquat à chaque patient et de facto tu te retrouves avec le groupe "traité" qui a de meilleures stats, car les patients qui ne peuvent pas prendre le "traitement" sont aussi en général ceux avec plus de risques. Et les modèles statistiques pour "corriger" ça se limitent aux biais qui ont été répertoriés, et le biais de sélection est très difficile à mettre en évidence.
Ce n'est quand même pas difficile à saisir .... Allez, on va citer un auteur de l'étude, c'est sur le lien filé plus haut:
" Une association, pas une causalité "
" Notre étude n'est pas un essai clinique, qui compare deux bras de patients à tout point identiques, sauf qu'ils reçoivent un placebo ou la vraie molécule. Une étude comme celle-là est la seule qui aurait pu établir une relation causale. Et il n'y en aura pas, puisque l'hydroxy n'a pas d'activité antivirale ", tranche clairement le Dr Nicolas Dauby, spécialiste en maladies infectieuses à l'hôpital universitaire St-Pierre (ULB) et chercheur qualifié en immunologie de la vaccination (FNRS). " Notre étude est fondée sur les formulaires de rapport standardisés pendant la phase la plus critique de l'épidémie en Belgique. La cohorte a été établie dans le cadre d'une surveillance continue qui vise à surveiller l'épidémie et à identifier les facteurs de risque de Covid-19 sévère et d'évolution défavorable. "
De quoi apporter une association entre la prise d'hydroxy et une diminution de la gravité et de la mortalité, mais insuffisant pour aboutir à une causalité. " Souvenez-vous que notre recommandation, en mars, était fondée sur des observations in vitro. In vitro, l'hydroxy attaque le virus Covid. Mais in vivo, chez l'animal et particulièrement chez l'homme, le produit n'a aucun effet antiviral. C'est assez clairement établi par une étude qui a été réalisée alors que notre recherche était en cours de publication. Les résultats de l'essai Recovery n'ont montré aucun bénéfice clinique (décès ou sortie) dans le bras hydroxychloroquine à forte dose (9200 mg au total sur 10 jours) par rapport aux soins habituels en hospitalisation. "
Conclusion ? " Le plus probable est que l'hydroxychloroquine a une excellente activité anti-inflammatoire. L'efficacité clinique pourrait cependant être provoquée par des mécanismes immunomodulateurs, empêchant la progression vers une maladie grave avec des réponses sur-inflammatoires en amortissant la fameuse tempête de cytokines ", explique le docteur Dauby. " Il a en effet été démontré que l'hydrochloroquine diminue la production de cytokines pro-inflammatoires, à la fois ex vivo et dans un modèle pulmonaire. Dans le même ordre d'idées, l'utilisation de la dexaméthasone à faible dose a récemment été rapportée pour diminuer significativement la mortalité des patients Covid-19 nécessitant de l'oxygène. En outre, il a été suggéré que le produit possède certaines propriétés anticoagulantes qui pourraient être bénéfiques pour prévenir les événements thrombotiques en complément de l'héparine de bas poids moléculaire ".
Ca fait un bail qu'on vous le dit: une étude rétrospective ne donnera jamais, JAMAIS, J-A-M-A-I-S une indication de causalité. Les seules études qui peuvent le faire, ce sont les RCT (et techniquement en double aveugle). Même l'auteur le dit. Après, c'est du conditionnel total, grosso modo il répète ce que les études ex vivo racontent. Et juste pour voir si vous comprenez ce que son conditionnel signifie, ce "serait" utile à quel stade de la maladie donc?
A un moment, il faudra essayer de mettre les pièces du puzzle en place et d'amener quelque chose de cohérent (et non complotiste hein) qui tient compte de toutes les données.
1) Thérapie exacte. Pas prendre une étude qui ne suit pas la thérapie car le résultat vous plait et rejeter les autres car le résultat ne vous plait pas.
2) Stade de la maladie. Pas prendre une étude qui ne suit pas le stade que vous préconisez car le résultat vous plait et rejeter les autres car le résultat ne vous plait pas.
3) Comprendre. Pas prendre une étude sans même comprendre ce qu'elle dit car le résultat vous plait et rejeter les autres car le résultat ne vous plait pas.
4) Niveau de preuve. Pas prendre une étude rétrospective car le résultat vous plait et rejeter un RCT car le résultat ne vous plait pas.
Non parce que me sortir "ça commence quand même à parler" en oubliant sciemment les études de même qualité (ou supérieure) sur des milliers de patients qui ne donnent aucun effet, j'ai du mal à saisir le raisonnement.
Me sortir "ça commence à parler" quand vous rejetez toutes les études sans AZT sur des milliers de patients qui ne donnent aucun effet, j'ai du mal à saisir le raisonnement.
Me sortir "ça commence à parler" quand vous rejetez les études sur des milliers de patients hospitalisés qui ne donnent aucun effet, j'ai du mal à saisir le raisonnement.
Non ça ne commence par à parler. Au contraire, ça a même tendance à montrer que l'HCQ a été massivement utilisée en Belgique, ce qui détruit encore plus l'argumentaire des classements entre pays. A un moment il faudra se rendre à l'évidence.