par bardal » 20/03/20, 18:47
Ce qui est surtout étonnant, dans cette affaire de chloroquine, c'est le blocage systématique que fait l'establishment médical parisien contre toute essai clinique de ce médicament, peu coûteux et très bien connu, alors qu'aucune alternative validée n'existe.
Tous les arguments sont utilisés pour décrédibiliser les résultats (certes partiels et restant à confirmer de façon plus systématique) obtenus par Raoult:
- ce médicament n'est pas validé scientifiquement ni officiellement pour cette indication de lutte contre le Covid-19 . Evidemment, puisque c'est une expérimentation clinique! La conclusion évidente de ce constat -tout aussi évident- devrait être: dépêchons nous de développer ces expérimentations, d'autant plus que nous n'avons pas d'alternative validée.
- ce médicament peut être dangereux en cas de surdosage. Etonnant ! D'abord, il n'est pas question de surdosage, c'est même exactement l'inverse avec les doses employées à Marseille (600 mg par jour); ensuite, ces dangers ne se révèlent que dans les situations de traitement longue durée (plusieurs mois, voire plusieurs années pour certaines affections telles le lupus ou les polyarthrites rhumatoïdes), ce qui n'est pas le cas dans le cas du covid-19 (quelques semaines tout au plus). Par contre, ne rien faire que du symptomatique conduit très souvent à une issue fatale, ce qui est somme toute le danger suprême.
- il ne faut pas favoriser l'automédication. Sans aucun doute, ni avec la chloroquine ni avec d'autres médicaments; mais le confinement à domicile, inévitable quand l'épidémie battra son plein, est sans doute une des pires formes d'automédication… Et raison de plus pour fournir, après études cliniques, un "mode d'emploi" élaboré (indications, contre-indications, effets secondaires, posologie, suivi armé, pharmacodynamique, arrêt du traitement…) à tous les médecins et structures ayant à s'occuper de cela.
- Raoult n'a évalué que certains aspects des bénéfices apportés (les éléments cliniques et la charge virale), pas tous. Sans doute, l'expérimentation est très récente, mais les résultats sont suffisamment positifs pour continuer et développer les études. Avons nous d'autres choix?
La validation d'un médicament comporte à la fois une évaluation des bénéfices (versus les solutions existantes) et une évaluation des risques. Dans le cas de la chloroquine, la deuxième évaluation est déjà faite, longuement et anciennement validée. Reste à parfaire l'évaluation des bénéfices, ce qui n'est pas le plus long, surtout quand on n'a aucune alternative…
En fait, et de loin, très très loin, ce blocage inexplicable ressemble surtout à des batailles d'ego entre mandarins de haut niveau; exactement ce dont nous n'avons pas besoin en ce moment. Dépêchons nous, vite. Il n'y a pas grand-chose à perdre.
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