Cela me rappelle de longs débats à table, lorsque j'ai commencé à cultiver dans le foin. Malgré des lavages attentifs,il restait toujours un brin de foin sur une feuille de salade.
Et mes enfants, qui, immanquablement, tombaient dessus, concluaient : "Elle est sale, TA salade !".
Ce à quoi je répondais immanquablement : "Personne n'est jamais mort d'avoir croqué un brin de foin ; en revanche, les traces de pesticides que vous ne voyez pas sur une salade chimique, celles-là, elles sont "sales" !
J'avoue ne pas comprendre par quel raisonnement, à la présence d'êtres vivants (charançons), on peut déduire que c'est plus toxique ??? C'est l'absence de charançons - donc de vie - qui m'inquiète !
Mais bon, chacun ses convictions. A un certain niveau, cela ne se change plus si facilement... Et il n'est pas facile d'être un peu "taoïste" : en toute une chose est aussi son contraire ; un avantage est aussi un défaut...
Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
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Re: Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
Faut peut-être arrêter de ressortir les vieux fantômes et se renseigner sur la toxicité des produits phytosanitaires encore autorisés aujourd'hui, utilisés par des professionnels responsables et pas seulement auprès d'associations qui agitent des spectres paranoïaques sans fondement sérieux, mais qui ont du succès auprès du public pour des raisons éthiques ou sentimentales.janic a écrit :on en découvre l’impact comme l’accumulation dans les tissus graisseux (exple le DDT, le plomb, le mercure).
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Re: Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
janic a écrit : on en découvre l’impact comme l’accumulation dans les tissus graisseux (exple le DDT, le plomb, le mercure).
Faut peut-être arrêter de ressortir les vieux fantômes et se renseigner sur la toxicité des produits phytosanitaires encore autorisés aujourd'hui, utilisés par des professionnels responsables et pas seulement auprès d'associations qui agitent des spectres paranoïaques sans fondement sérieux, mais qui ont du succès auprès du public pour des raisons éthiques ou sentimentales.
C’est une question de philosophie du sujet. D’autres veulent absolument se rassurer en espérant qu’effectivement nous vivons maintenant au pays des bisounours.
Pour rappel les produits phytosanitaires ENCORE utilisés sous tendent que d’autres ont largement été utilisés avant leur suppression et si certains agriculteurs se plaignent de pathologies consécutives à l’utilisation de ce qui est aujourd’hui non autorisé, ce n’est pas une simple vue de l’esprit et ce sont eux qui sont les premiers à" agiter des spectres paranoïaques" mais dont les fondements sont inscrits dans leur chair jusqu’à ce que mort s’ensuive pour certains. Est-ce cela du sentimentalisme ?
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« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré
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Re: Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
Ce genre d'affirmation demande à être confirmer par des faits réels sinon, c'est encore une agitation d’épouvantailjanic a écrit :les fondements sont inscrits dans leur chair jusqu’à ce que mort s’ensuive pour certains.
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Re: Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
Il n'est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir!Ce genre d'affirmation demande à être confirmer par des faits réels sinon, c'est encore une agitation d’épouvantail
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Re: Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
entre autres
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... _4374.php4
Des OGM au bilan de la PAC, Michel Barnier, ministre de l'Agriculture et de la Pêche, avait annoncé, à l'occasion de ses vœux à la presse, ses « grands chantiers » pour l'année 2008.
Dans ce contexte, et à l'occasion du deuxième comité d'orientation du plan ECOPHYTO 2018, le ministre de l'Agriculture a ordonné hier le retrait des autorisations des mises sur le marché (AMM) des préparations phytosanitaires contenant les 30 substances* « considérées comme les plus préoccupantes. « Prise conformément aux engagements du Grenelle de l'Environnement », la décision concernera à partir du 1er février, 30 substances entrant dans la composition de plus de 1.500 préparations commerciales de produits phytosanitaires.
* Alachlore, Endosulfan, Paraquat, Aldicarbe, Fenbutatin Oxyde, Parathion-Methyl, Azinphos-Methyl, Fenpropathrine, Procymidone, Azocyclotin, Fenthion, Terbufos, Cadusaphos, Fenarimol, Tolyfluanide, Carbofuran, Fluquinconazole, Trifluraline, Chlorfenvinphos, Méthamidophos, Vinchlozoline, Coumafène, Méthidathion, Dichlorvos, Methomyl, Diuron, Oxydemeton-Methyl, Carbendazime, Molinate, Dinocap.
ou
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... 27251.php4
il n'y a pas de fumée sans feu!
et encore
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... 11687.php4
http://www.observatoire-pesticides.fr/u ... pronil.pdf
http://www.cancer-environnement.fr/239- ... es.ce.aspx
etc....
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... _4374.php4
Des OGM au bilan de la PAC, Michel Barnier, ministre de l'Agriculture et de la Pêche, avait annoncé, à l'occasion de ses vœux à la presse, ses « grands chantiers » pour l'année 2008.
Dans ce contexte, et à l'occasion du deuxième comité d'orientation du plan ECOPHYTO 2018, le ministre de l'Agriculture a ordonné hier le retrait des autorisations des mises sur le marché (AMM) des préparations phytosanitaires contenant les 30 substances* « considérées comme les plus préoccupantes. « Prise conformément aux engagements du Grenelle de l'Environnement », la décision concernera à partir du 1er février, 30 substances entrant dans la composition de plus de 1.500 préparations commerciales de produits phytosanitaires.
* Alachlore, Endosulfan, Paraquat, Aldicarbe, Fenbutatin Oxyde, Parathion-Methyl, Azinphos-Methyl, Fenpropathrine, Procymidone, Azocyclotin, Fenthion, Terbufos, Cadusaphos, Fenarimol, Tolyfluanide, Carbofuran, Fluquinconazole, Trifluraline, Chlorfenvinphos, Méthamidophos, Vinchlozoline, Coumafène, Méthidathion, Dichlorvos, Methomyl, Diuron, Oxydemeton-Methyl, Carbendazime, Molinate, Dinocap.
ou
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... 27251.php4
il n'y a pas de fumée sans feu!
et encore
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... 11687.php4
http://www.observatoire-pesticides.fr/u ... pronil.pdf
http://www.cancer-environnement.fr/239- ... es.ce.aspx
etc....
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Re: Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
Il est question d'évaluations de risques et de politique basées sur l'opinion publique dans tout ça, pas de cas concret de cancer dont l'origine certifiée serait des produits de traitement .
Du temps de mon grand-père ou on traitait avec n'importe quoi sans se protéger, ça a du arrivé
Un avis réaliste sur Ecophyto II http://seppi.over-blog.com/2015/06/ecop ... avant.html
Du temps de mon grand-père ou on traitait avec n'importe quoi sans se protéger, ça a du arrivé
Un avis réaliste sur Ecophyto II http://seppi.over-blog.com/2015/06/ecop ... avant.html
Un plan dont on doit se demander en dernière analyse s'il a pour vocation de favoriser l'activité économique fondée sur l'agriculture ou de répondre à l'hystérie anti-pesticides.
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Re: Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
mycotoxines, ergot, datura ...did67 a écrit :J'avoue ne pas comprendre par quel raisonnement, à la présence d'êtres vivants (charançons), on peut déduire que c'est plus toxique ???
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Re: Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
Ah, OK? Je cherchais le lien dans la phrase, donc entre charançon et toxicité...
Tu ne vas pas me dire que tu ignores ce qui suit ?
Et tu ne vas pas me dire qu'à "La France Agricole", c'est une bande de bobos furieusement écolo ?
http://www.lafranceagricole.fr/article/ ... 92671.html
OU cet extrait d'un rapport de l'AFFSA :
En effet, alors que, dans cet essai de longue durée, la rotation, le travail du sol et la variété sont identiques sur toutes les parcelles (témoin, conventionnel et biologique), et que les apports d’azote sont voisins (en nombre d’unités à l’hectare), les parcelles sous agriculture biologique présentent les teneurs en mycotoxines les plus faibles. En revanche, les teneurs les plus élevées sont observées dans les parcelles témoins sans fertilisation. Peut-être parce que, carencées en éléments nutritifs, les plantes sont affaiblies. Les teneurs relativement élevées dans les parcelles conventionnelles pourraient être une conséquence des traitements fongicides effectués, qui auraient éliminé ou affaibli la flore antagoniste des Fusarium. [...]
En agriculture biologique, plusieurs des facteurs de risque (précédent maïs, semis sans travail du sol, apports élevés d’azote, utilisation de régulateurs de croissance) sont souvent absents. Il est par ailleurs possible que dans les exploitations converties récemment à l’agriculture biologique, dans lesquelles le sol n’a pas retrouvé un niveau de fertilité et d’activité biologique permettant un rééquilibrage de la faune et de la flore du sol, et un approvisionnement en azote correct des plantes, les risques de développement des Fusarium soient plus élevés que dans des exploitations pratiquant l’agriculture biologique depuis plus longtemps. Ce problème peut subsister dans des exploitations biologiques ayant des rotations peu favorables à ce mode de production (par exemple exploitations
sans bétail).
Hormis le risque climatique, qui reste primordial, les principaux facteurs de risque sont liés aux conditions de stockage. Les filières de collecte étant à une époque peu développées sur l’ensemble du territoire, les producteurs se sont progressivement équipés en matériel approprié. [...]
De manière générale, hors aflatoxines et patuline, les données concernant le niveau et la fréquence de contamination des denrées alimentaires, et par suite, l’exposition des consommateurs (enfants, adultes), et les données toxicologiques pour les mycotoxines ochratoxine A, fumonisines et autres toxines de Fusarium (en particulier pour les trichothécènes comme la DON) sont encore fragmentaires. Il est par ailleurs à noter la difficulté de dosage analytique de ces contaminants dans certaines matrices alimentaires surtout lorsque l’analyse s’effectue sur des produits élaborés finis. La plupart des études disponibles sur les produits biologiques portent sur un nombre restreint d'échantillons, et ne peuvent donc pas être considérées comme représentatives. Elles sont considérées comme indicatives[...]
Une étude allemande menée sur des blés issus de l'agriculture biologique (Birzele et al., 2000) a retrouvé la présence de DON dans tous les échantillons testés (en 1997 : moyenne de 111 µg/kg, extrêmes 94-415 ; en 1998 : moyenne de 280 µg/kg, extrêmes 229-1020) et d'OTA dans 14 % des échantillons (moyenne égale à 0,7 µg/kg en 1997, et à 0,8 µg/kg en 1998). La concentration en DON augmentait lors du stockage. Les données de la littérature allemande montrent que, pour ces années, les conditions climatiques étaient favorables au développement des mycotoxines et que les produits conventionnels étaient également fortement contaminés.
Une étude française (Malmauret et al., 2002) recherchant la présence de trichothécènes (DON, NIV, HT-2, 3 acétyl DON, 15 acétyl DON, T-2, HT-2 et DAS), de zéaralénone et de fumonisines, dans des échantillons de blé, d'orge, de sarrasin et de maïs ensilage, montre que les céréales issues de l'agriculture conventionnelle présentent un bruit de fond en mycotoxines, alors que les céréales issues de l'agriculture biologique font l'objet de contaminations moins fréquentes, mais pouvant être dans certains cas à des taux élevés.
Une étude suisse (1999) a porté sur des comparaisons de teneurs en trichothécènes de blés, cultivés en mode conventionnel ou biologique dans le cadre de l’essai DOC (essai en station, avec quatre répétitions, mené depuis 1978) (Kuhn, 1999). Les analyses effectuées sur la récolte de 1998 montrent des teneurs moyennes en DON de 109 ppb pour les parcelles cultivées en conventionnel, de 74 pour les parcelles cultivées en biologique et de 163 ppb pour les parcelles témoin (sans fertilisation, ni traitement).
Une étude danoise, portant sur le taux de contamination en OTA des céréales au cours de la période allant de 1986 à 1992 (Jorgensen et al., 1996), montre que le niveau moyen de contamination en OTA des céréales et le pourcentage d'échantillons contaminés sont en général plus élevés sur les produits issus de l'agriculture biologique, alors que les valeurs les plus fortes sont obtenues le plus souvent sur des céréales issues de l'agriculture conventionnelle.
Marx et al. (1995) trouvent des quantités plus importantes de mycotoxines (DON et zéaralénone) dans des seigles issus de l'agriculture biologique que dans des seigles produits de façon conventionnelle.
L’enquête menée par ARVALIS (ex-ITCF) en 2000 sur le niveau de contamination de différentes variétés de blés utilisées en agriculture biologique montre que DON est détecté sur la plupart des échantillons (environ 75 %) à des taux variables allant de 30 µg/kg à 2000 µg/kg. Il faut cependant noter que seulement 3 analyses sur 46 présentent des valeurs supérieures à 1000 µg/kg, et que la récolte 2000 était considérée comme l’une des plus fusariées, même en agriculture conventionnelle. [...]
Une étude allemande portant sur le niveau de contamination en mycotoxines de farine de blé a montré que tous les échantillons analysés étaient contaminés en DON, mais que la médiane du taux de contamination des produits biologiques était inférieure à celle des produits issus de l'agriculture conventionnelle (Schollenberger et al., 2002). Ces résultats confirment ceux trouvés au préalable par les mêmes auteurs sur des produits finis tels que du pain, des pâtes alimentaires, des céréales de petit déjeuner, du riz (Schollenberger et al., 1999) ainsi que ceux de Usleber et al. (2000). Une étude française (2001) a trouvé que huit échantillons de farine biologique sur dix étaient contaminés par DON (51-329 µg/kg) et six d'entre eux par OTA (0,5-2,9 µg/kg). Toutes les farines conventionnelles étaient contaminées par DON (77-401 µg/kg), l'une d'entre elles l’était également par OTA (0,4 µg/kg) (UFC-Que Choisir, 2001).
Les résultats du plan de surveillance des produits céréaliers réalisé par la DGCCRF du 2 trimestre 2001 au 1 trimestre 2002 montrent que sur 491 échantillons analysés, il est retrouvé de l'OTA à des doses supérieures à 3 µg/kg sur 3,5 % (12 des 344) des échantillons conventionnels etsur 8,7 % (5 des 69) des échantillons biologiques (principalement sur de la farine de blé biologique 15,5 %, et 1,76 % des farines conventionnelles). DON est trouvé à des concentrations supérieures à 500 µg/kg dans 6 % du total des échantillons et uniquement dans un échantillon de semoule de maïs biologique. La zéaralénone est présente à des concentrations supérieures à 50 µg/kg dans
uniquement 3 échantillons de farines de maïs biologiques sur 131 échantillons testés de toute origine. De la fumonisine est trouvée dans un échantillon de chacune des catégories à un taux supérieur à 1000 µg/kg. Il faut cependant noter que le nombre d'échantillons d'origine biologique est beaucoup plus faible que celui des échantillons issus de l'agriculture conventionnelle, donc non représentatif bien qu’il y ait eu déjà une sur-représentation par rapport à leur poids réel sur le marché.
etc.
COnclusion
Le cahier des charges de l’agriculture biologique interdit le recours aux traitement fongicides de synthèse, mais privilégie des pratiques culturales favorables à une limitation dla contamination par les mycotoxines.
Les données disponibles de contamination des produits biologiques par des mycotoxine montrent des niveaux de contamination variables avec quelques cas de fortes contamination sans qu’il puisse globalement être dégagées de grandes différences avec les contamination des produits conventionnels.
Compte tenu de la diversité des mycotoxines, des facteurs influençant leur apparition et d caractère très hétérogène de la contamination des denrées alimentaires, la représentativit des résultats disponibles reste discutable et justifie de poursuivre une surveillance attentive des contaminations, pour les deux modes de production, par la mise en œuvre de nouveau plans de surveillance.
J'ai un doute, mais je pense qu'un blé bio doit satisfaire les mêmes normes (limites imposées) qu'un blé conventionnel, pour être panifiable ?
Je pense que ta façon de raisonner en binaire (c'est tout blanc - s'agissant du conventionnel ; tout noir - s'agissant du bio) t'empêche d'avoir une vue réaliste, donc nuancée des choses. Et du coup, tout crédit dans ce que tu écrits, même si tout n'est pas faux ! Mais ce n'est que mon humble avis.
Tu ne vas pas me dire que tu ignores ce qui suit ?
Et tu ne vas pas me dire qu'à "La France Agricole", c'est une bande de bobos furieusement écolo ?
http://www.lafranceagricole.fr/article/ ... 92671.html
OU cet extrait d'un rapport de l'AFFSA :
En effet, alors que, dans cet essai de longue durée, la rotation, le travail du sol et la variété sont identiques sur toutes les parcelles (témoin, conventionnel et biologique), et que les apports d’azote sont voisins (en nombre d’unités à l’hectare), les parcelles sous agriculture biologique présentent les teneurs en mycotoxines les plus faibles. En revanche, les teneurs les plus élevées sont observées dans les parcelles témoins sans fertilisation. Peut-être parce que, carencées en éléments nutritifs, les plantes sont affaiblies. Les teneurs relativement élevées dans les parcelles conventionnelles pourraient être une conséquence des traitements fongicides effectués, qui auraient éliminé ou affaibli la flore antagoniste des Fusarium. [...]
En agriculture biologique, plusieurs des facteurs de risque (précédent maïs, semis sans travail du sol, apports élevés d’azote, utilisation de régulateurs de croissance) sont souvent absents. Il est par ailleurs possible que dans les exploitations converties récemment à l’agriculture biologique, dans lesquelles le sol n’a pas retrouvé un niveau de fertilité et d’activité biologique permettant un rééquilibrage de la faune et de la flore du sol, et un approvisionnement en azote correct des plantes, les risques de développement des Fusarium soient plus élevés que dans des exploitations pratiquant l’agriculture biologique depuis plus longtemps. Ce problème peut subsister dans des exploitations biologiques ayant des rotations peu favorables à ce mode de production (par exemple exploitations
sans bétail).
Hormis le risque climatique, qui reste primordial, les principaux facteurs de risque sont liés aux conditions de stockage. Les filières de collecte étant à une époque peu développées sur l’ensemble du territoire, les producteurs se sont progressivement équipés en matériel approprié. [...]
De manière générale, hors aflatoxines et patuline, les données concernant le niveau et la fréquence de contamination des denrées alimentaires, et par suite, l’exposition des consommateurs (enfants, adultes), et les données toxicologiques pour les mycotoxines ochratoxine A, fumonisines et autres toxines de Fusarium (en particulier pour les trichothécènes comme la DON) sont encore fragmentaires. Il est par ailleurs à noter la difficulté de dosage analytique de ces contaminants dans certaines matrices alimentaires surtout lorsque l’analyse s’effectue sur des produits élaborés finis. La plupart des études disponibles sur les produits biologiques portent sur un nombre restreint d'échantillons, et ne peuvent donc pas être considérées comme représentatives. Elles sont considérées comme indicatives[...]
Une étude allemande menée sur des blés issus de l'agriculture biologique (Birzele et al., 2000) a retrouvé la présence de DON dans tous les échantillons testés (en 1997 : moyenne de 111 µg/kg, extrêmes 94-415 ; en 1998 : moyenne de 280 µg/kg, extrêmes 229-1020) et d'OTA dans 14 % des échantillons (moyenne égale à 0,7 µg/kg en 1997, et à 0,8 µg/kg en 1998). La concentration en DON augmentait lors du stockage. Les données de la littérature allemande montrent que, pour ces années, les conditions climatiques étaient favorables au développement des mycotoxines et que les produits conventionnels étaient également fortement contaminés.
Une étude française (Malmauret et al., 2002) recherchant la présence de trichothécènes (DON, NIV, HT-2, 3 acétyl DON, 15 acétyl DON, T-2, HT-2 et DAS), de zéaralénone et de fumonisines, dans des échantillons de blé, d'orge, de sarrasin et de maïs ensilage, montre que les céréales issues de l'agriculture conventionnelle présentent un bruit de fond en mycotoxines, alors que les céréales issues de l'agriculture biologique font l'objet de contaminations moins fréquentes, mais pouvant être dans certains cas à des taux élevés.
Une étude suisse (1999) a porté sur des comparaisons de teneurs en trichothécènes de blés, cultivés en mode conventionnel ou biologique dans le cadre de l’essai DOC (essai en station, avec quatre répétitions, mené depuis 1978) (Kuhn, 1999). Les analyses effectuées sur la récolte de 1998 montrent des teneurs moyennes en DON de 109 ppb pour les parcelles cultivées en conventionnel, de 74 pour les parcelles cultivées en biologique et de 163 ppb pour les parcelles témoin (sans fertilisation, ni traitement).
Une étude danoise, portant sur le taux de contamination en OTA des céréales au cours de la période allant de 1986 à 1992 (Jorgensen et al., 1996), montre que le niveau moyen de contamination en OTA des céréales et le pourcentage d'échantillons contaminés sont en général plus élevés sur les produits issus de l'agriculture biologique, alors que les valeurs les plus fortes sont obtenues le plus souvent sur des céréales issues de l'agriculture conventionnelle.
Marx et al. (1995) trouvent des quantités plus importantes de mycotoxines (DON et zéaralénone) dans des seigles issus de l'agriculture biologique que dans des seigles produits de façon conventionnelle.
L’enquête menée par ARVALIS (ex-ITCF) en 2000 sur le niveau de contamination de différentes variétés de blés utilisées en agriculture biologique montre que DON est détecté sur la plupart des échantillons (environ 75 %) à des taux variables allant de 30 µg/kg à 2000 µg/kg. Il faut cependant noter que seulement 3 analyses sur 46 présentent des valeurs supérieures à 1000 µg/kg, et que la récolte 2000 était considérée comme l’une des plus fusariées, même en agriculture conventionnelle. [...]
Une étude allemande portant sur le niveau de contamination en mycotoxines de farine de blé a montré que tous les échantillons analysés étaient contaminés en DON, mais que la médiane du taux de contamination des produits biologiques était inférieure à celle des produits issus de l'agriculture conventionnelle (Schollenberger et al., 2002). Ces résultats confirment ceux trouvés au préalable par les mêmes auteurs sur des produits finis tels que du pain, des pâtes alimentaires, des céréales de petit déjeuner, du riz (Schollenberger et al., 1999) ainsi que ceux de Usleber et al. (2000). Une étude française (2001) a trouvé que huit échantillons de farine biologique sur dix étaient contaminés par DON (51-329 µg/kg) et six d'entre eux par OTA (0,5-2,9 µg/kg). Toutes les farines conventionnelles étaient contaminées par DON (77-401 µg/kg), l'une d'entre elles l’était également par OTA (0,4 µg/kg) (UFC-Que Choisir, 2001).
Les résultats du plan de surveillance des produits céréaliers réalisé par la DGCCRF du 2 trimestre 2001 au 1 trimestre 2002 montrent que sur 491 échantillons analysés, il est retrouvé de l'OTA à des doses supérieures à 3 µg/kg sur 3,5 % (12 des 344) des échantillons conventionnels etsur 8,7 % (5 des 69) des échantillons biologiques (principalement sur de la farine de blé biologique 15,5 %, et 1,76 % des farines conventionnelles). DON est trouvé à des concentrations supérieures à 500 µg/kg dans 6 % du total des échantillons et uniquement dans un échantillon de semoule de maïs biologique. La zéaralénone est présente à des concentrations supérieures à 50 µg/kg dans
uniquement 3 échantillons de farines de maïs biologiques sur 131 échantillons testés de toute origine. De la fumonisine est trouvée dans un échantillon de chacune des catégories à un taux supérieur à 1000 µg/kg. Il faut cependant noter que le nombre d'échantillons d'origine biologique est beaucoup plus faible que celui des échantillons issus de l'agriculture conventionnelle, donc non représentatif bien qu’il y ait eu déjà une sur-représentation par rapport à leur poids réel sur le marché.
etc.
COnclusion
Le cahier des charges de l’agriculture biologique interdit le recours aux traitement fongicides de synthèse, mais privilégie des pratiques culturales favorables à une limitation dla contamination par les mycotoxines.
Les données disponibles de contamination des produits biologiques par des mycotoxine montrent des niveaux de contamination variables avec quelques cas de fortes contamination sans qu’il puisse globalement être dégagées de grandes différences avec les contamination des produits conventionnels.
Compte tenu de la diversité des mycotoxines, des facteurs influençant leur apparition et d caractère très hétérogène de la contamination des denrées alimentaires, la représentativit des résultats disponibles reste discutable et justifie de poursuivre une surveillance attentive des contaminations, pour les deux modes de production, par la mise en œuvre de nouveau plans de surveillance.
J'ai un doute, mais je pense qu'un blé bio doit satisfaire les mêmes normes (limites imposées) qu'un blé conventionnel, pour être panifiable ?
Je pense que ta façon de raisonner en binaire (c'est tout blanc - s'agissant du conventionnel ; tout noir - s'agissant du bio) t'empêche d'avoir une vue réaliste, donc nuancée des choses. Et du coup, tout crédit dans ce que tu écrits, même si tout n'est pas faux ! Mais ce n'est que mon humble avis.
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Re: Le j'accuse de G.E. Séralini sur les OGM
Tu me colles une étiquette .Did67 a écrit :Je pense que ta façon de raisonner en binaire (c'est tout blanc - s'agissant du conventionnel ; tout noir - s'agissant du bio) t'empêche d'avoir une vue réaliste, donc nuancée des choses.
Non ton exemple indique que la différence entre conventionnel et bio vient plus de la pratique de celui qui l'exploite .
Il ne tiens pas compte du stockage
http://www.observatoire-des-aliments.fr ... ses/farine
Les farines – même bio – renferment souvent des pesticides.
Le conventionnel dispose d'un panel de produits plus vaste pour faire face aux aléas climatiques et aux attaques de parasites, donc a plus de chance de produire sain.
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