Et pour couronner le tout
Covid-19 : de l'incompétence dans l'airLe Guardian titrait le 30 septembre «Les Allemands se mettent à l’aération pour repousser le coronavirus». «C’est probablement la méthode la moins coûteuse et la plus efficace pour contenir l’extension du virus», a expliqué Angela Merkel, qui a l’habitude de faire dans le factuel lorsque son homologue français, des trémolos dans la voix, en appelle à la responsabilité individuelle avec un vocabulaire guerrier.
En ouvrant le dernier point épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France, qui traque les manquements de ces maudits Gaulois réfractaires aux mesures barrières, je découvre, médusé, un «suivi de l’adoption des mesures de protection». Y est traquée, mois après mois, l’évolution des pratiques en France. «tousser dans son coude» est à peu près stable. «Eviter les rassemblements festifs» est en forte baisse. Heureusement «porter un masque en public» est en forte hausse. On croirait les cours de la Bourse expliqués à Donald Trump.
Mais l’aération des lieux clos ne figure toujours pas parmi ces mesures de protection contre la pandémie. Neuf mois ont passé, et on en est encore à se moucher dans son pull moche, mais ceux qui chapeautent la surveillance de la santé publique en France n’ont toujours pas pris en compte l’aérosolisation parmi les modes de contamination. De la part d’un organisme chargé de la surveillance du stock pandémique de masques, qui fin juillet à la suite d’une enquête sur la contamination des soignants en milieu professionnel se grattait doctement le menton en pointant «un défaut d’utilisation des mesures de protection lors des tâches de soins exercées par certains professionnels, notamment en ville, sans qu’il soit possible à ce stade d’en identifier les raisons», pourquoi suis-je encore étonné ?