bob sleigh a écrit :Message dangereux d'Etienne Klein qui semble ignorer (peut être à dessin) que l'on ne produit plus d'ingénieurs dignes de ce nom depuis le début des années 2000.
La France attribue le titre d'ingénieur en moyenne à 35 000 étudiants chaque années (parfois plus, parfois moins) :
https://www.letudiant.fr/educpros/actua ... lomes.htmlSoit autant que les USA qui comptent une population de 330 millions d'habitants.
Le titre d'ingénieur est depuis un certains temps appliqué à des formations très variées y compris des formations où les mathématiques se limitent à la règle de 3, aux séries arithmétiques et géométriques et à quelques probabilités.
Pour les autres c'est aussi la catastrophe. En 2008 dans un hebdomadaire français de premier plan un enseignant INSA lançait un pavé dans la mare en affirmant que le cours de prépa intégré n'était plus enseigné car sinon au bout de deux ans il n'y avait plus d'élèves.
Je traduis, 2008 aucun élève INSA n'est capable de couvrir le programme de sup/spé( INSA école avec prépa intégrée).
Malheureusement trop peu de ses confrères ont suivi et il ne faut pas compter sur les derniers enseignants qui sortent de ce système mensonger pour le dénoncer. Les étudiants d'hier font les enseignants de demain (quelle catastrophe).
Aucun élève ingénieur n'est donc capable aujourd'hui de couvrir le programme de sup et de spé des années 80 qui est normalement préalable aux études d'ingénieur et ce depuis longtemps maintenant.
Pour comprendre l'étendue des dégâts il faut savoir que les mathématiques de l'ingénieur n'ont rien à voir avec celles que l'on étudie au lycée. C'est autre chose (beaucoup plus difficile) et c'est ce qui est utilisé en ingénierie (certes très assistée aujourd'hui par des logiciels experts).
Un exemple parmi d'autres, le sinus/cosinus est étudié en première scientifique aujourd'hui. Il l'était en 3ème au collège à mon époque (par tout le monde) et je le rappelle on est très loin du niveau des mathématiques de l'ingénieur.
Les ingénieurs ne sont plus des ingénieurs, tout au plus ont-ils un niveau de technicien des années 80 et parfois même pire ils n'ont aucun niveau.
Ne soyez donc pas impressionnés et ne leur faites surtout pas confiance.
Certaines entreprises possèdent des cabinets d'ingénieurs, pour la galerie. Et ceux-ci commandent leurs études en Chine (c'est un témoignage personnel). Les autres font du développement informatique.
C'est en ce sens que le discours de Klein m'interpelle, c'est un discours dangereux aujourd'hui qui aurait été pertinent dans les années 70-80.
Aujourd'hui il ne faut surtout pas donner la parole à ces faux ingénieurs, le peuple n'est pas au courant de l'imposture que représente cette filière.
Une France du mensonge et de la médiocrité est en train de s'installer et il est dommage que beaucoup d'enseignants témoins de ce phénomène n'aient pas le courage d'en parler.
Alors je suis obligé de répondre car je me sens personnellement concerné puisqu'ayant un diplôme de la future INSA Strasbourg...
Je suis pas d'accord avec tout mais globalement oui: le niveau est en chute libre... - En 1997 quand j'intégrais math sup à l'ENSAIS (devenue INSA Strasbourg justement...Marrant allez, t'as fais exprès avoue !!
) je me souviens très bien d'un discours que j'ai eu avec une prof de chimie (discours privé non officiel donc) qui se plaignait déjà de la chute spectaculaire du niveau...
- En cycle d'ingé, on était mélangé avec des concours ENSAM venant de toute la France, un de mes meilleurs ami de l'époque, il l'est encore, est Corse...certains en avaient visiblement plus chié que nous en prépa.
Déjà en prépa intégré on échappait aux fameuses kholles mais attention, certains on été virés durant ces 2 ans tout de même...
- Après, et c'est pas pour frimer, je me suis vraiment baladé en cycle d'ingé par rapport à d'autres, souvent je majorais avec un autre alsacien issu de la prépa intégré...
Lui comme moi on aurait sans doute pu faire une école plus "réputée"...
Je me rappelle aussi qu'on avait quelques mentions TB au bac en prépa intégrés...C'est pas rien TB, ça vaut largement plus qu'une INSA...j'étais péniblement à B (hé oui, saloperie de philo et de français, jme suis tapé un 6 et 10 jcrois...
)
Du coup j'ai passé maths sup/spé en 96/97 je suis encore dans les bons ou on est déjà des nuls ?
- Il y a 4 ou 5 ans j'ai croisé par hasard un élève ingénieur à Strasbourg à SupInfo...il apprenait...à installer des plugins Wordpress (si si ! pas les coder hein...les installer...)...pitoyable niveau que n'importe quel collégien pourrait faire avec un peu de motivation !
Après l'augmentation en puissance des outils informatiques que tu évoques permet évidement de ne plus avoir à tout maitriser !
Quel ingénieur calcule encore un moment de flexion et un effort tranchant sur le papier à l'heure des éléments finis accessibles à tous ?
Attention faut pas tirer que sur les ingés quand on sait que :
- Quel est le niveau du bac actuel ? Il existe encore au fait ? (part de contrôle continu...)
- Je crois avoir lu que 50% des élèves qui entrent en 6ieme ne maitrisent pas la langue française courante (lecture, écriture...)
On a un sujet la dessus:
societe-et-philosophie/les-lacunes-des-programmes-de-l-education-nationale-t10049.htmlTu peux y poster gaiement !!
ps: j'ai appris bien plus sur ce forum que durant mes 3 années de cycles d'ingé...mais on nous a surtout
appris à apprendre !