Les médecins ont découvert que le cerveau peut rester actif 30 secondes après un arrêt cardiaque (ici, les ondes cérébrales d'un rat par EEG). Ce qui accrédite la thèse d'un état de conscience durant lequel toutes sortes d'hallucinations sont possibles.
Ainsi, derrière les tunnels lumineux et les possibles hallucinations, les perturbations du système limbique (amygdale, hippocampe...) et des cortex préfrontaux et temporaux se sont imposées comme des responsables potentiels sérieux, étant donné l'implication de ces régions cérébrales dans la mémoire, les émotions ou le comportement. Autres causes possibles : les sécrétions de neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine...) et autres endorphines et opioïdes, chaotiques quand le corps livre son ultime bataille, ou bien la modification des gaz sanguins (manque d'oxygène et/ou hausse du dioxyde de carbone). Des explications qui restent toutefois à prouver.
Si son origine biologique reste incertaine, des recherches éclairent néanmoins la réalité in contestable de l'expérience pour ceux qui la vivent. Fin 2014, Sam Parnia, de l'université d'État de New York,a publié le plus large panel de témoignages recensés en milieu hospitalier. Spécialiste reconnu du domaine, le médecin a lui-même été surpris. Alors qu'on parle généralement de 10 à 20 % de personnes concernées par une EMI, il découvre que 39 % des patients interrogés décrivent une "sensation de conscience", mais sans toujours en garder de "souvenir explicite". Il met également au jour le volet sombre de l'expérience : sentiment de peur, de persécution...
Ceux qui "en reviennent"
Pour les personnes qui sont "revenues", le ressenti est fort et bien réel. Plusieurs travaux, dont ceux menés en 2013 par la psychologue Marie Thonnard, à l'université de Liège, concluent que "les souvenirs de cette expérience ne peuvent être vus comme ceux d'événements purement imaginaires.
Au contraire, leur origine physiologique pourrait les amener à être vraiment perçus, bien que non réellement vécus. "
Ce qui est sûr, c'est que, même mourant, le cerveau est actif. Neurologue à l'université du Michigan, Jimo Borjigin a montré, chez le rat, qu'il peut rester très actif dans les 30 secondes suivant un arrêt cardiaque.
Rendant ainsi plausible l'idée que les expériences de mort imminente ont lieu juste avant ou juste après cet épisode extrême.
Sans compter qu'activité cérébrale indétectable ne veut pas dire absente. Aussi Sam Parnia note-t-il dans sa dernière étude que, dans certains cas, "la conscience semble subsister pendant une durée de trois minutes sans battement de cœur" . L'hypothèse est audacieuse et le médecin dit avoir besoin de plus de cas pour la confirmer.
Quoi qu'il en soit, les spécialistes s'accordent tous sur un point : les sujets d'une expérience de mort imminente vivent bien quelque chose d'extraordinaire alors qu'ils sont aux portes de la mort.