par janic » 18/08/24, 11:25
Enfin, une perle bien ficelée de la célèbre AFIS, d’ABC19 et d’izentrop
(‘Association pour de Fausses Informations Scientifiques)
Perles soulignées par des majuscules.
Un véritable bijou d’orfèvrerie en son genre ! Chaque point souligné demanderait à lui seul d’être développé, mais l’introduction de ces textes affiche clairement son choix : l’évolution, toute l’évolution, rien que l’évolution et hors de ce dogme : point de salut… comme s’en recommandent aussi les religions en tous genres, discours unique et donc incontestable comme dans tous les totalitarismes qu’ils soient religieux ou anti religions.
Bon, c’est de bonne guerre ! Tous ceux qui ont un peu de km au compteur connaissent le même discours tenu par les politiques : je suis le meilleur votez pour moi. Mais le même phénomène se retrouve aussi en médecine d’école : l’allopathie, toute l’allopathie, rien que l’allopathie toutes les autres médecines étant supposées être hérétiques, charlatanesques, dont les no vaccins bien entendus, pratiquées par des escrocs. En clair, enfants de tous pays CROYEZ , CROYEZ, CROYEZ en nous, les seuls et uniques détenteurs de LA science et donc de LA seule vraie unique vérité édictée par des « scientifiques » comme les dogmes religieux par leurs prêtre, imam, rabbin et autres gourous en tous genres. « Aies confiance, crois en moi, je suis là, aies confiance..tssss ! »
La place de l’évolution dans l’enseignement secondaire français
Publié en ligne le 1er janvier 2008 - Science et religion -
par Philippe Le Vigouroux et Guislaine Refrégier - Article mis en ligne le 1er janvier 2008 puis publié dans SPS n° 281, avril 2008
Rien n’a de sens en biologie, si ce n’est à la lumière de l’évolution
Theodorius Dobzhansky (1900-1975)
Même s’il faut toujours se méfier des phrases définitives, c’est clairement l’idée qui a inspiré les concepteurs des programmes de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) dans l’enseignement secondaire français. C’est ce « sens », évoqué par Dobzhansky, que l’enseignement de collège et de lycée vise à mettre en avant de façon progressive au cours des années, jusqu’aux classes du cycle terminal – Premières L et ES et Terminale S.
Alors que l’enseignement du créationnisme et de l’Intelligent Design se développe aux États-Unis et MENACE l’Europe, qu’en est-il de l’enseignement secondaire français ?
Les enseignants de SVT ont quasiment tous suivi un cursus universitaire AU SEIN DUQUEL LES THEORIES ANTI-DARWINIENNES NE SONT PAS REPRESENTEES. Sur les forums d’enseignants, dans les lycées, dans les instances académiques, CE SONT BIEN LES ARGUMENTS FORTS EN FAVEUR DE LA THEORIE DE L’EVOLUTION QUI SONT INSTALLES DANS LES ESPRITS. Il est donc encore loin le temps où les enseignants de biologie traiteront de leur plein gré de théories néo-créationnistes. Mais les enseignants américains ont les mêmes caractéristiques, et c’est plutôt sous la pression des parents, des églises et des politiques qu’ils sont amenés à parler aujourd’hui, en classe, de THEORIES ALTERNATIVES A LA THEORIE NEO-DARWINIENNE DE L’EVOLUTION. Sous la pression de groupes d’individus qui sont passés par le système scolaire. Ce système n’avait donc pas réussi à faire la part des choses entre les croyances religieuses et le terrain scientifique.
En France, le travail des enseignants est fortement guidé par le contenu des programmes. C’est dans ceux-ci que LA TRES GRANDE MAJORITE DES ENSEIGNANTS PUISE pour formuler les bilans qu’ils feront noter aux élèves dans leur cahier.
La classification des êtres vivants et la place de l’Homme
Dès leur entrée au collège, les enfants reçoivent un enseignement de SVT qui met en œuvre la classification phylogénétique, c’est-à-dire, une classification des êtres vivants FONDEE SUR les relations de parenté entre eux. En classe de sixième, s’il n’est pas encore question de l’évolution des êtres vivants, on les regroupe dans des ensembles emboîtés en fonction, uniquement, des caractéristiques qu’ils possèdent. C’est ainsi que l’on peut montrer que tous les poissons ne sont pas rassemblés dans un même ensemble au sein d’un groupe Vertébrés (en effet, certains poissons possédant un squelette osseux, comme les Mammifères et les Oiseaux avec lesquels ils seront rassemblés, ne sont pas regroupés avec d’autres poissons qui eux possèdent un squelette cartilagineux). Bien entendu, le choix des espèces utilisées pour justifier et faire assimiler cette méthode de classement des êtres vivants (animaux et végétaux), relève de la liberté de l’enseignant : IL CONVIENT DONC DE CHOISIR DES EXEMPLES PERTINENTS, SANS PIEGE, tant du point de vue des espèces choisies que des caractéristiques étudiées.
C’est ensuite en classe de cinquième que l’étude des fossiles prépare l’approche du concept d’évolution : la classification amorcée l’année précédente s’enrichit avec des espèces fossiles pour lesquelles on recherchera et identifiera l’information utile pour replacer un organisme fossile dans la classification.
Enfin, c’est en troisième – à partir de la rentrée 2008, dans le cadre de la réforme des programmes de sciences – que LES JEUNES ABORDERONT EXPLICITEMENT LA NOTION D’EVOLUTION DES ORGANISMES VIVANTS. « La cellule, unité du vivant, et l’uniformité des instructions du patrimoine génétique dans tous les organismes vivants d’aujourd’hui, Homme compris, INDIQUENT SANS AMBIGUÏTE UNE ORIGINE PRIMORDIALE COMMUNE. […] La comparaison des espèces CONDUIT A IMAGINER entre elles une parenté qui s’explique par l’évolution ». Enfin, « l’Homme, en tant qu’espèce, est apparu sur la Terre en s’inscrivant dans le processus de l’évolution ». Du point vue des mécanismes, ceux-ci doivent être RECHERCHES DU COTE DE LA GENETIQUE : on s’en tient alors à la SUGGESTION de modifications du programme génétique au cours des générations, LES CONNAISSANCES DES ELEVES RESTANT LIMITEES SUR CE SUJET.
Ainsi, au long de cette scolarité au collège, tous les êtres vivants rencontrés dans les différents thèmes de biologie, pourront être prétexte à UTILISER LA METHODE APPRISE en sixième pour être placés dans une « classification scientifique ». Et c’est sur la base de la démarche d’investigation, lors du regroupement des espèces, que chaque enseignant pourra, s’il y est vigilant, AMENER SES ELEVES A S’APPROPRIER LES ARGUMENTS QUI FONDENT LA THEORIE DE L’EVOLUTION. On relèvera enfin qu’à l’issue du collège, l’espèce humaine est placée sur le même plan que les autres espèces, comme produit de l’évolution. Ce positionnement de l’Homme, désormais énoncé dans les notions qui doivent être maîtrisées par les élèves à la sortie du collège, risque de heurter les sensibilités des enfants issus de familles aux croyances fondamentalistes. Il sera intéressant de voir les réactions à la mise en œuvre de ce programme à la prochaine rentrée dans les classes de troisième.
La phylogenèse et les mécanismes de l’évolution
À l’heure actuelle – en attendant une prochaine réforme des programmes du lycée –, pour l’élève qui suit un enseignement général en seconde, L’IDEE D’UNE ORIGINE COMMUNE des espèces est clairement affirmée et argumentée par les points communs entre les organismes vivants : CELLULE, ADN, PLAN D’ORGANISATION ET CONTROLE GENETIQUE de sa mise en place chez les Vertébrés.
En Terminale S, mais aussi en Première L et ES selon les années, le sujet de l’évolution est abordé avec, comme exemple détaillé, l’étude de l’évolution de la lignée humaine (depuis le dernier ancêtre commun à l’homme et au singe, jusqu’à l’homme actuel). L’énoncé du cadre général de la partie consacrée à la phylogenèse, et qui doit être traité en 3 semaines (soit 10h30 de travaux pratiques et de cours – l’ensemble du programme de Terminale S porte sur 27 semaines –) est le suivant : « À partir d’un réinvestissement de la classe de seconde, […] on aborde la biodiversité et la recherche de la parenté entre espèces (phylogenèse). L’Homme, avec ses caractéristiques particulières, est situé au sein du règne animal. On montre ensuite que les êtres humains actuels appartiennent à une même espèce. ON DATE L’EMERGENCE DE CETTE ESPECE EN LA RESITUANT DANS L’HISTOIRE DE LA TERRE. »
On trouve dans le contenu du programme une argumentation de la théorie de l’évolution complétée par l’étude des mécanismes régissant l’évolution : modifications de l’information génétique (par mutations et par formation de nouveaux gènes) et sélection naturelle. Les programmes soutiennent nettement que c’est d’abord un avantage sélectif
qui va être déterminant pour la présence d’un caractère, et donc de l’information qui est responsable, au sein des générations suivantes. ILS PRESENTENT DONC L’INNOVATION GENETIQUE ET LA SELECTION NATURELLE COMME LES MOTEURS DE L’EVOLUTION.
LES PESSIMISTES SUR L’AVENIR DE DARWIN pourront aussi noter que dans l’initiation à l’histoire des sciences qui est proposée aux élèves choisissant la spécialité SVT en Terminale S, sont longuement exposés les travaux relatifs à LA BIOLOGIE MOLECULAIRE (Mendel, Morgan, Beadle et Tatum, Watson et Crick, Meselson et Stahl) mais il n’est nullement question de Darwin et de l’histoire de la théorie de l’évolution au cours du XXe siècle, qui, certes, SE PRETENT MOINS FACILEMENT AUX MANIPULATIONS EN CLASSE.
Vigilance sur les manuels scolaires
Par la mise en œuvre d’un argumentaire rigoureux, l’enseignement secondaire français N’EST PAS, POUR LE MOMENT, EN SITUATION DE VERSER DANS LE NEO-CREATIONNISME. Il convient cependant d’être vigilant au moment de choisir les manuels scolaires. Le contenu de ceux-ci, même s’il colle aux programmes et s’il est l’œuvre de professeurs de SVT, PEUT RISQUER DE COMPORTER DES AMBIGUÏTES (comme on a pu le voir dans des livres d’histoire, sur un tout autre sujet, récemment 1) voire faire l’objet de lobbying de la part d’organisations confessionnelles. De même, alors que l’on peut percevoir au cours des années et des réformes, un allègement des contenus des programmes, leurs concepteurs doivent veiller à maintenir dans les prochains programmes un enseignement précis et argumenté sur un tel sujet, en veillant à maintenir une cohérence entre les différents niveaux – ce qui n’a pas toujours été le cas. C’est dans ces conditions que l’on formera des citoyens conscients de leur place dans le monde vivant et responsables face, en particulier, aux questions éthiques et environnementales actuelles.
PS: chacun pourra remarquer que le terme théorie n'est évoqué qu'une seule fois, laissant ainsi penser que toutes les fois où le mot évolution est évoqué, ce n'est plus une théorie mais un fait acquis. Et on a reproché aux religieux de considérer la création comme un fait acquis aussi! L'hôpital qui se moque de la charité une nouvelle fois!
0 x
« On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres: mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison » Henri Poincaré