Les superorganismes en question

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Les superorganismes en question




par sen-no-sen » 01/06/14, 17:31

C'est un sujet très peu abordé et quasiment absent de la sphère médiatique:le super-organisme.

Qu'est ce qu'un super-organisme?

Définition Wikipédia:
Un superorganisme est une colonie d'individus travaillant de concert pour produire un phénomène gouverné par la collectivité, le phénomène incluant toute activité « voulue par la colonie » comme collecter de la nourriture ou choisir un nouveau site de nidification1. C’est un concept sociobiologique selon lequel une organisation sociale, comme une communauté, transcende les organismes biologiques qui la composent.


A l'origine utilisé pour définir les colonies d'animaux eusociaux(fourmis,abeilles,termites), le concept de superorganisme est également extrapolable à la société humaine,il permet des explications particulièrement pertinentes quant aux phénomènes sociaux constatés,notamment en ce qui concerne l'écologie et l'impuissance des sociétés quant à la mise en place de véritable mesures permettant la sauvegarde de la biosphère.

Cette notion permet également à travers la cybernétique d'apporter un nouveau regard sur des phénomènes tel que le suicide dans nos sociétés contemporaine (qui est assez maladroitement abordé par la psychiatrie),ainsi que la politique,l'économie,et les phénomènes sociaux en général.


Un articles intéressant de Jean Paul Baquiast sur la question:

Les super-organismes sont-ils dotés de conscience ?



Howard Bloom ne s’interroge pas vraiment sur les aptitudes à la conscience que pourraient manifester les super-organismes. Pourtant, dès que l’on est en présence d’un groupe d’animaux ou d’hommes, on est tenté de lui prêter des formes au moins primitives de conscience. S’agit-il d’une illusion de type anthropomorphique ? Les sociétés au contraire n’ont-elles pas effectivement la possibilité d’entretenir des consciences collectives plus ou moins proches de ce que sont les consciences individuelles ? Nous avons vu (voir Chapitre 3) que la conscience supérieure, caractérisant presque exclusivement (semble-t-il) les humains en société, était intimement liée au langage. La conscience primaire est différente. C’est une propriété du corps en situation. Elle exprime l’unité du moi organique au sein des différentes perceptions externes et internes qui informent le système nerveux. Mais elle ne s’accompagne pas de la conscience de soi. On la retrouve sous des formes plus ou moins sophistiquées chez tous les animaux (sinon plus largement encore).

Mais les super-organismes humains sont composés d’hommes eux-mêmes capables de langage. Ils ont la possibilité de transmettre des informations symboliques éclairant les autres membres du groupe sur certains des contenus de la conscience primaire. L’énonciation d’un contenu conscient par un locuteur entraîne des réponses de la part de ses interlocuteurs, si bien que se construisent progressivement des échanges en miroir, qui se complexifient au cours du temps. Nous avons précédemment indiqué que l’émetteur initial est conduit à prendre conscience de son existence en tant que Je, en s’assimilant à ceux auxquels il s’adresse et qui lui répondent. Le Je caractéristique de la conscience supérieure se serait donc ainsi construit au cours de l’échange. On peut le constater dans la vie courante. Le modèle de moi autour duquel s’ordonnance ma conscience supérieure est constamment construit par les informations que je reçois du monde extérieur. Ce que me disent de moi mes interlocuteurs, les modèles que des tiers me proposent et plus généralement tout ce que je vois ou que je lis, je me l’applique à moi-même. C’est pour cela que les méméticiens sont, comme nous le verrons, tentés de considérer que le Je n’est pas autre chose qu’un complexe de mèmes ou mèmeplexe, en reconfiguration permanente, grâce auquel prend sens l’ensemble de mes références conscientes. Ces mécanismes peuvent-ils contribuer à la naissance d’une conscience collective qui ne soit pas seulement faite d’une sorte de moyenne des consciences individuelles ?

Qu’il s‘agisse d’une colonie bactérienne, d’un essaim d’abeilles, d’une meute de loups ou d’humains habitant un territoire auquel ils sont attachés, les super-organismes sociaux présentent une certaine cohérence. Cela permet de les analyser comme des organismes au lieu de les considérer comme des regroupements occasionnels d’individus isolés. Chacun obéit à des règles sociales complexes, dont la plupart demeurent d’ailleurs encore mystérieuses au regard des scientifiques. Ce ne sont en tous cas pas des organismes assimilables à celui d’un animal isolé, avec ses caractères anatomiques et ses processus physiologiques de mieux en mieux identifiés par la science. Il n’y a pas de raison cependant de leur refuser l’aptitude à la conscience, au moins à la conscience primaire qui paraît inséparable de toute constitution biologique organisée. Mais les bases corporelles et les substrats neurologiques d’une telle conscience primaire ne sont évidemment pas ceux que les neurologues attribuent à la conscience primaire de l’organisme animal ou humain individuel. Il faut les rechercher au cas par cas, cela étant d’autant plus difficile qu’il est logique de postuler que la conscience primaire d’un essaim d’abeille n’est pas celle (au moins dans les formes, sinon dans ses logiques profondes) d’une communauté villageoise humaine.

On pourrait évidemment éviter toute difficulté en évacuant l’hypothèse que de tels super-organismes disparates puissent disposer de consciences primaires éventuellement comparables à celle de l’homme. Mais on se priverait alors des nombreuses occasions permettant d’étudier et peut-être de mieux commencer à comprendre des comportements collectifs inexplicables autrement, par exemple les paniques. On se priverait sans doute aussi de la possibilité de mieux comprendre la conscience primaire humaine.

Si nous nous limitons ici aux seuls groupes humains, peut-on faire l’hypothèse que les étudier en utilisant l’acquis des études de la conscience primaire individuelle réalisées par les neuro-physiologistes peut apporter des éléments différents et plus instructifs que ceux fournis par la sociologie ou la psychologie sociale ? Allant du simple couple jusqu’à l’humanité entière, ces groupes humains sont si variés qu’il paraît difficile d’y observer quelques substrats communs permettant l’émergence d’une conscience primaire collective. Mais il est certains domaines où la sociologie traditionnelle reste à court de théories explicatives, tels l’inconscient collectif (1), les pulsions de foules allant de l’agression jusqu’à l’adhésion sans nuance, et bien d’autres phénomènes qui révèlent l’existence d’un corps social « physique » situé dans le temps et dans l’espace. Ce corps serait déterminé par d’autres facteurs que les réflexes génétiquement programmés des individus, mais il adopterait des états bien définis dont la supposée conscience primaire collective serait à la fois l’émanation et l’agent coordonnateur.

Les sociobiologistes, nous le verrons, font l’hypothèse que la plupart des comportements inconscients collectifs sont provoqués par l’héritage génétique des individus. Il en serait ainsi par exemple de l’agressivité qui obéit à des réflexes ancestraux visant à la défense du territoire. Pour leur part, les généticiens hésitent maintenant à faire le lien entre tel gène et tel comportement précis, surtout si celui-ci n’est pas individuel mais collectif. Ils soupçonnent des relais multiples qui ne peuvent être analysés avec les outils actuels. Expliquer une réaction de foule comme la panique par l’influence des gènes commandant les réflexes de fuite chez les individus serait un peu rapide. Ce serait comme expliquer le réflexe de fuite d’un individu par le système de commande d’un de ses groupes musculaires. Il faut donc rechercher un mécanisme plus global. Dès lors de vastes champs d’investigations sont aujourd’hui ouverts, qui conduiront à mieux étudier comment la conscience primaire se manifeste chez les individus, animaux compris, puis à rechercher si de telles manifestations se retrouvent au niveau des groupes. Une réponse affirmative pourrait faire penser à l’existence d’une véritable conscience primaire collective.


Extrait de son livre :"Pour un principe matérialiste fort" dont je recommande vivement la lecture!(éditions Jean-Paul Bayol).
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par sen-no-sen » 20/07/14, 19:14

Un intéressant commentaire de Hédi Doukhar sur la notion de "déchainement de la matière",plus communément appelé "système".:

Pour se représenter ce que cette notion de déchaînement de la matière développe comme idée extrêmement féconde (au contraire du concept de “matérialisme” aux connotations idéologiques et philosophiques marquées), il faut imaginer le Système comme une machine aux dimension incommensurables, mue par la thermodynamique et son besoin dévorant d'énergies, composée d'innombrables usines en production aux quatre coins du monde – gérées en réalité par des multinationales – et dont les produits inondent la terre entière par tous les moyens de transport possibles; le tout emploie des milliards de salariés, consommateurs de ces produits, qui alimentent les banques et les assurances. Des rangs des travailleurs de tous les secteurs de production viennent aussi des malades et des blessés, des soldats et des policiers, qui fournissent du travail aux hôpitaux et aux industries pharmaceutiques devenus à leur tour des usines à profits. Cette machine monstrueuse en est arrivée au point prédit par Yvan Illich depuis les années soixante; celui où, pour le plus grand nombre, tout bascule vers son contraire : le positif en négatif. Le système de santé produit des malades, celui de l'éducation, des ignorants, celui de la communication davantage d'isolement; la sécurité, l'insécurité; la paix, la guerre, etc.

Pour affiner plus encore l'image, il faut concevoir cette machine faite du déchaînement de la matière, comme un corps dont presque toutes les activités mécaniques et dynamiques, à tous les niveaux et dans tous les domaines, sont les cellules et dont le travail humain est le sang. Cette machine a atteint une telle puissance qu'elle s'est imposée à tous comme une espèce de fatalité devant laquelle on ne peut que se soumettre, et qu'il est impossible d'arrêter car elle contrôle tous ceux qui la servent et qui dépendent d'elle pour vivre, depuis le plus humble ouvrier jusqu'au plus gros banquier, en passant par le chef d'État du pays le plus puissant et le directeur du medium qui a la plus grande audience. Tous sont ses esclaves, et même s'il leur arrive de réaliser qu'ils sont au service d'un corps devenu monstrueux et dont la voracité irrépressible menace même l'espèce humaine, voire la vie sur terre et dans tout l'univers connu, ils ne peuvent qu'être terrorisés à cette pensée. Ils la refouleront avec effroi, sans pouvoir l'exclure de leur inconscient. Ce qui ne manque pas d'avoir des retombées psychiques.(...)


La suite ici:
http://hedidh.blogspot.fr/2012/06/loccident-en-tant-que-dechainement-de.html
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par Ahmed » 20/07/14, 21:48

...ils sont au service d'un corps devenu monstrueux et dont la voracité irrépressible menace même l'espèce humaine, voire la vie sur terre et dans tout l'univers connu, ils ne peuvent qu'être terrorisés à cette pensée. Ils la refouleront avec effroi, sans pouvoir l'exclure de leur inconscient. Ce qui ne manque pas d'avoir des retombées psychiques.

Il serait également intéressant, a contrario, de se demander quelles sont les retombées psychiques de la conscience très lucide de cette menace?
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par chatelot16 » 22/07/14, 22:59

des système vivant sont issu d'une longue sélection naturelle ou les échec sont oublié

un essaim d'abeille ou un nid de fourmis c'est le résultat qui marche parce que ceux qui n'ont pas marché on crevé

une société humaine même nombreuse n'est pas le resultat d'une selection parmis une infinité de tentative ! la société humaine actuelle est la seule elle doit marcher du premier coup !

il faut donc des vrais gens intelligent pour diriger

l’évolution des espèce animales a toujours été très lente ... depuis l'homme c'est devenu infiniment plus rapide : changement radical en quelque année au lieu de millénaire ... changement rapide parfois pour le meilleur parfois pour le pire ... mais de toute façon plus rapide que l’évolution des animaux , ou des systèmes d'animaux
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par Ahmed » 23/07/14, 10:12

L'évolution biologique des espèces tend vers un équilibre avec son environnement. Certains organismes dits "primitifs" n'ont pas évolué depuis des millénaires parce qu'ils sont parfaitement fonctionnels...

L'espèce humaine évolue désormais au rythme de plus en plus rapide de sa génétique culturelle, en transformant le milieu à tel point qu'il devient impropre à sa survie; c'est de ce constat que découle, très logiquement, les courants transhumanistes qui visent à adapter l'homme à son nouvel environnement.

Logique absurde, car circulaire, qui instaure un perpétuel déséquilibre parfaitement ingérable.
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par Ahmed » 23/07/14, 11:55

Chatelot, tu as écris:
il faut donc des vrais gens intelligents pour diriger

Des gens vraiment intelligents, ce n'est pas ça qui manque!
Mieux vaut donc chercher ailleurs une explication.

L'évolution naturelle fait que chaque élément du vivant "tend à persévérer dans son être", comme le dit Spinoza.
L'évolution culturelle tend vers une finalité autre, inconsciente et contraire à la survie de l'espèce.

C'est là où "l'intelligence" devient un sérieux handicap, puisqu'elle se trouve obligée de travailler à sa propre perte: plus la rationalité au service de l'irrationnel sera performante, plus vite interviendra l'échéance.
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par sen-no-sen » 23/07/14, 15:47

chatelot16 a écrit :
une société humaine même nombreuse n'est pas le resultat d'une selection parmis une infinité de tentative ! la société humaine actuelle est la seule elle doit marcher du premier coup !


Désolé mais tu te trompe lourdement chatelot!
Les modèles de société sont très nombreux et il s'opèrent au sein de celle ci les mêmes principes de sélection naturelle qu'a travers les espèces...
Le modèle actuel,le super-organisme techno-scientiste ou "système totalitaire marchand" est celui qui a écrasé tout les autres,par processus d'élimination...C'est désormais l'ère de "l’anthropocène...
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par chatelot16 » 23/07/14, 16:54

justement le modele mondial a ecrasé les autre juste parce qu'il a été le plus fort ... ça ne prouve pas qu'il est le meilleur ... et les autres civilisation ne pouront pas montré leur qualité puisqu'elle ont disparue !

pour qu'il y ait selection , il faut que les differente solution puisse exister assez longtemps

si plusieurs systeme ont la place d'exister separement on peut voir quel est le meilleur

mais quand la place est limité , si il y a concurence entre un systeme durable mais faible ... et un systeme mauvais pour l'avenir mais fort par la violence , c'est le systeme le plus fort a court terme qui ecrase celui qui est le meilleur a long terme

on ne peut donc plus compter sur une selection aussi bête pour assurer l'avenir
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par Ahmed » 23/07/14, 18:09

On ne peut donc plus compter sur une sélection aussi bête pour assurer l'avenir.

Comme le dit Roddier, il faut reprendre les choses en main et effectuer les choix qui décideront de l'avenir, de façon lucide.
Or, la lucidité est la vertu la moins répandue: elle s'est raréfiée du fait de la propagande généralisée.
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par sen-no-sen » 24/07/14, 11:02

chatelot16 a écrit :justement le modele mondial a ecrasé les autre juste parce qu'il a été le plus fort ... ça ne prouve pas qu'il est le meilleur ...


Dans le processus de sélection naturelle le terme "meilleur" ne signifie" pas grand chose.
Est ce que le frelon d’Asie est meilleur que le frelon européen?
La sélection naturelle détermine les espèces ou plus largement les systèmes les mieux adaptés a un milieux donné.
Dans le système techno-scientiste, un trader de Wall-street est mieux adapté qu'un paysan Kényan aux fluctuations du marché...c'est bien triste,mais c'est ainsi.

si plusieurs systeme ont la place d'exister separement on peut voir quel est le meilleur

Du point de vu de la physique,le "meilleur" système...c'est la nature...
Si l'humanité veut pérenniser sont existence elle aura pour charge de trouver un modèle visant a s'en approcher le plus,cela passera obligatoirement par une décroissance forte et une remise en compte profonde de notre mode de vie...évidemment cela va totalement a l'encontre du "pouvoir" en place...
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