On a testé ChatGPT : posez vos questions ici sans compte

[gegyx]

Je vois que la reconversion et la formation continue ne sera pas au rdv souhaité, vu les retards actuels déjà. Des vœux pieux.

Tous les laissés pour compte qui faisaient un emploi basique pour quelques subsides, seront balayés à jamais.

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Avec L'IA, point besoin de payer un avocat dispendieux pour une affaire.
Elle est capable de nous pondre tous les textes de lois existants et d'écrire une plaidoirie.

[Ahmed]

Même en imaginant une structure de reconversion au "top", vu le temps que ça prend au regard de besoins qui évolueraient bien plus vite, je pense que c'est assez irréaliste comme contre-poids...

Je viens de lire le pavé de Laurent Alexandre, "La guerre des intelligences à l'heure de ChatGPT": c'est un grand fourre-tout qui évoque à peu près tous les aspects de la question, sans omettre ceux potentiellement fâcheux, mais qui pense tout de même que la solution consiste à foncer droit devant; le choix, selon lui, serait donc de se soumettre aux déterminismes technologiques pour espérer tirer son épingle du jeu. Il est possible de considérer qu'il s'agit d'une présentation qui se veut "neutre", mais qui s'efforce de faire triompher la cause transhumaniste sous des dehors démocratiques, donc acceptables, alors que les chances d'une coexistence de ces deux conceptions du monde soient très douteuses (c'est un euphémisme!).
Comme son titre l'indique, l'auteur est obsédé par l'intelligence, mais bizarrement s'il est assez fin pour souligner l'incertitude qui entoure cette notion, ça ne l'empêche pas aussitôt d'en tirer des conclusions très catégoriques. Je ne suis pourtant pas sûr que ce soit l'enjeu principal et qu'une hypothétique augmentation des capacités intellectuelles serait décisives pour nous sortir du pétrin où son usage maladroit nous a fourré...

[sicetaitsimple]

Plusieurs de ses affirmations, pour aimables qu'elles soient, sont d'ailleurs assez contestables

Aie confiance!

KAAGIF.gif (3.38 Mio) Consulté 1710 fois

[Petrus]

En bref : "L'IA n'est pas une menace pour les travailleurs, il devront juste s'adapter en se formant."
En effet c'est très consensuel comme réponse, aucune réflexion d’échelle (une personne assistée par une IA pourra faire le même travail que x personnes), aucune réflexion profonde sur un système basé sur le travail rendu obsolète, on pourrait lire la même chose dans un magasine mainstream ou un discours du gouvernement.

Et puis ChatGPT se fout bien de notre gueule :

Les travailleurs devraient envisager de développer des compétences plus créatives et stratégiques pour rester pertinents sur le marché du travail.

Puis juste après :

ChatGPT peut être utilisé pour aider à générer des idées créatives

[Ahmed]

Une bonne partie de l'optimisme de certains auteurs, dont celui cité plus haut, repose sur le concept de "destruction créatrice" formulé par l'économiste Schumpeter. Dans le passé, on a observé des reports des emplois du secteur primaire au secondaire (de l'agriculture à l'usine, par exemple), puis du secondaire au tertiaire (de l'usine aux services), mais ici la configuration est inédite puisque l'IA s'attaque précisément au tertiaire et qu'il n'y a plus de report possible (même si certains avancent un secteur quaternaire, mais ce n'est qu'une subdivision du tertiaire). Dans notre pays, la majorité des emplois sont devenus tertiaire du fait de l'externalisation d'une bonne part des emplois du secondaire et de la mécanisation de l'agriculture, ce qui signifie que beaucoup de gens seront touchés (et ça a déjà commencé). Le problème ne se cantonne d'ailleurs pas seulement aux emplois touchés directement, mais concerne aussi la création de valeur: on s'hypnotise volontiers sur les salaires pharamineux des patrons de la silicone valley, mais l'apport de machines performantes se traduira par une baisse prodigieuse des coûts de traitement et donc de la rentabilité d'une grande quantité d'entreprises. Bien sûr, des gens comme L. Alexandre se veulent rassurants et font la promotion de nouvelles activités dans les secteurs de l'éducation, de la médecine et autres, en nous faisant miroiter un accroissement universel des possibilités de s'instruire, de se soigner et de "se montrer créatif", mais ce genre de démonstration souffre d'un manque de rigueur et "l'économie de la connaissance" reste un slogan.

[Ahmed]

J'encourage vivement la lecture directe du bouquin du transhumaniste L. Alexandre, car elle est d'accès très facile, même s'il y a des longueurs du fait de tendances à la répétition (j'ai été soulagé de parvenir au bout!).

Pour ceux qui ne le feraient pas, voici le "pitch" de l'ouvrage: l'auteur nous met en garde contre un grave danger que nous ne percevrions pas bien, l'essor des IA et des bouleversements qui vont avec. Il met en balance les différentes stratégies possibles qui vont du refus (vite balayé) ou de l'adaptation. Grâce (?) à des implants électroniques, il serait pensable que chacun puisse rétablir une certaine compatibilité avec la concurrence des IA; c'est du moins ce que soutiens mordicus L.A..
Je trouve qu'à défaut d'être convaincant (qu'est-ce qui prouve qu'un peu de machine additionnelle soit possible et efficace face à beaucoup de machines et sur leur terrain?), c'est astucieux: on fait peur aux lecteurs, mais on leur vend ensuite une solution qui les sauvera tous! Elle est pas belle, la vie?

Je ne sais si ça relève de la méthodologie ou de la manipulation (j'inclinerais pour la seconde hypothèse), mais l'auteur ne se présente pas comme transhumaniste, ce qu'il est pourtant: il s'efforce de montrer que c'est une position à laquelle il est "forcé" de se rallier, subjugué sans doute par sa propre intelligence, après son analyse des diverses options. Pourtant, les auteurs qu'il appelle à l'appui de sa thèse ne sont guère pertinents, citons Gérald Bronner et Luc Ferry, par exemple.

[Petrus]

Ah, il est donc du même avis que Musk qui veux nous implanter des puces dans le cerveau pour rivaliser avec l'IA...
Un raisonnement bien débile à mon avis, les implants ne feront qu'augmenter la dépendance à l'IA sans pour autant rendre les implantés plus efficace qu'une IA dans son travail vu qu' elle n'est pas limitée par le reste du corps encore humain. Les implantés pourront faire de meilleurs opérateur d'IA mais c'est tout. C'est certainement ça le but, faire des super-opérateurs qui pourront remplacer encore plus de travailleurs humains que des opérateurs non implantés. On s'inquiète pour les emplois remplacés par l'IA, les types en sont déjà à organiser la concurrence entre opérateurs d'IA.