#USTE : Tous immortels? (transhumanisme et philosophie)

Débats scientifiques généraux. Présentations de nouvelles technologies (hors directement liées aux énergies renouvelables ou biocarburants ou autres thématiques développées dans les autres sous forums).
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sen-no-sen
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par sen-no-sen » 07/02/15, 15:51

Ahmed a écrit :Bien des systèmes de domination ont existés antérieurement à celui de la valeur abstraite, mais je vois mal une nouvelle forme capable de répondre au cahier des charges de ce qu'implique la mutation transhumaniste, sauf à éliminer, directement ou non, la majeure partie de l'humanité.


Une élimination est peu vraisemblable,par contre un grand remplacement est fort probable le cas échéant.
Cela est très visible dans le domaine culturelle avec l’américanisation par ex;le modèle le plus dissipatif d’énergie étant le plus séduisant pour les foules.



Si c'était malheureusement le cas, le projet hitlérien apparaîtrait comme une vision futuriste qui n'aura finalement échoué que par son excès d'anticipation...


Le génocide est un principe vieux comme le monde et il résulte d'une compétition soit génétique (génocide) soit mémétique(ethnocide culturelle),les être humains n'étant que de pauvres acteurs.
Je ne pense pas que les totalitarisme futurs prennent une telles formes,je pense plutôt à une sorte de suicide avec l'accord de (presque) tout le monde!
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par Ahmed » 07/02/15, 21:53

Je ne pensait pas à un totalitarisme tel qu'il en a existé, plutôt, à partir d'une forme "molle" telle qu'elle se manifeste actuellement, une oligarchie qui se replierait progressivement sur elle-même et n'aurait plus besoin du reste de la population et s'en désintéresserait donc.
Une telle structure déplacerait la domination classique hommes/hommes vers celle hommes/machines (robots), à moins que ce ne soit l'inverse...

...je pense plutôt à une sorte de suicide avec l'accord de (presque) tout le monde!

Pourrais-tu développer?
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par sen-no-sen » 08/02/15, 10:15

Ahmed a écrit :
...je pense plutôt à une sorte de suicide avec l'accord de (presque) tout le monde!

Pourrais-tu développer?


Je pensais à une forme de suicide tacite,en effet face aux possibilités offerte par le transhumanisme -le cas échéant-il est possible qu'un nombre croissant de personne se détourne de leur vie d'homo sapiens au profit de celui "d'homo technolologicus".
Si par exemple on pouvait par le biais d'implants permettre à un individu de multiplier ses capacités apprentissage par 10 ou par 100,l’avantage qui en résulterait favoriserait alors par le même ratio son bénéficiaire.
Appliqué au monde du travail et de la compétitivité,on conçoit alors le gigantesque fossé qui pourrait en résulter.

Comme le disait le scientifique futurologue Michio Kaku,la différence futur entre l'homo sapiens et l'homme augmenté serait alors aussi importante que ce qui sépare actuellement l'humain du chimpanzé ,et quand ont voit le sort de ses derniers on peut se poser quelques interrogations sur notre survie dans un tel cas de figure!

Si le cas se présente il est on ne peut plus clair que le choix du plus grand nombre se tournera vers le transhumanisme,délaissant le statut naturel de l'homme au profit d'une technologie amplifiante.
Une fois cette transition passé,le sort de l'humanité serait alors scellé,car le transhumanisme finirait irrémédiablement vers son évolution suivante:le post-humanisme et la disparition du genre humain.
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par sen-no-sen » 08/02/15, 10:41

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par sen-no-sen » 09/02/15, 17:41

Dans la même veine,un article de Jacques Attali sur l'humanité unisexe,ni plus ni moins qu'une forme de plaidoyer transhumaniste:

Comme toujours, quand s’annonce une réforme majeure, il faut comprendre dans quelle évolution de long terme elle s’inscrit.

Et la légalisation, en France après d’autres pays, du mariage entre deux adultes homosexuels, s’inscrit comme une anecdote sans importance, dans une évolution commencée depuis très longtemps, et dont on débat trop peu: après avoir connu d’innombrables formes d’organisations sociales, dont la famille nucléaire n’est qu’un des avatars les plus récents, et tout aussi provisoire que ceux qui l’ont précédé, nous allons lentement vers une humanité unisexe, où les hommes et les femmes seront égaux sur tous les plans, y compris celui de la procréation, qui ne sera plus le privilège, ou le fardeau, des femmes.

Bien des forces y conduisent, issues de demandes parfois contradictoires.

1. La demande d’égalité. D’abord entre les hommes et les femmes. Puis entre les hétérosexuels et les homosexuels.

Chacun veut, et c’est naturel, avoir les mêmes droits: travailler, voter, se marier, avoir des enfants. Et rien ne résistera, à juste titre, à cette tendance multiséculaire. Mais cette égalité ne conduit pas nécessairement à l’uniformité: les hommes et les femmes restent différents, quelles que soient leurs préférences sexuelles.

2. La demande de liberté. Elle a conduit à l’émergence des droits de l’homme et de la démocratie. Elle pousse à refuser toute contrainte; elle implique, au-delà du droit au mariage, les mêmes droits au divorce. Et au-delà, elle conduira les hommes et les femmes, quelles que soient leurs orientations sexuelles, à vouloir vivre leurs relations amoureuses et sexuelles libres de toute contrainte, de tout engagement.

La sexualité se séparera de plus en plus de la procréation et sera de plus en plus un plaisir en soi, une source de découverte de soi, et de l’autre. Plus généralement, l’apologie de la liberté individuelle conduira inévitablement à celle de la précarité; y compris celle des contrats. Et donc à l’apologie de la déloyauté, au nom même de la loyauté: rompre pour ne pas tromper l’autre.

Telle est l’ironie des temps présents: pendant qu’on glorifie le devoir de fidélité, on généralise le droit à la déloyauté. Pendant qu’on se bat pour le mariage pour tous, c’est en fait le mariage de personne qui se généralise.

3. La demande d’immortalité, qui pousse à accepter toutes mutations sociales ou scientifiques permettant de lutter contre la mort, ou au moins de la retarder.



4. Les progrès techniques découlent en effet de ces valeurs et s’orientent dans le sens qu’elles exigent: en matière de sexualité, cela a commencé par la pilule, puis la procréation médicalement assistée, puis la gestation pour autrui. Ces questions de bioéthique ne découlent évidemment pas des demandes d'égalité venant des couples homosexuels et concernent toutes les formes de reproduction, y compris -et surtout- «hétérosexuelles». Le vrai danger viendra si l’on n’y prend garde, du clonage et de la matrice artificielle, qui permettra de concevoir et de faire naitre des enfants hors de toute matrice maternelle. Et il sera tres difficile de l’empêcher, puisque cela sera toujours au service de l’égalité, de la liberté, ou de l’immortalité.

5. La convergence de ces trois tendances est claire: nous allons inexorablement vers une humanité unisexe, sinon qu’une moitié aura des ovocytes et l’autre des spermatozoïdes, qu’ils mettront en commun pour faire naitre des enfants, seul ou à plusieurs, sans relation physique, et sans même que nul ne les porte. Sans même que nul ne les conçoive si on se laisse aller au vertige du clonage.

6. Accessoirement, cela résoudrait un problème majeur qui freine l’évolution de l’humanité: l’accumulation de connaissances et des capacités cognitives est limitée par la taille du cerveau, elle-même limitée par le mode de naissance: si l’enfant naissait d’une matrice artificielle, la taille de son cerveau n’aurait plus de limite. Après le passage à la station verticale, qui a permis à l’humanité de surgir, ce serait une autre évolution radicale, à laquelle tout ce qui se passe aujourd’hui nous prépare. Telle est l’humanité que nous préparons, indépendamment de notre sexualité, par l’addition implicite de nos désirs individuels.

Alors, au lieu de s’opposer à une évolution banale et naturelle du mariage laïc, qui ne les concerne pas, les Eglises devraient plutôt se préoccuper de réfléchir, avec les laïcs, à ces sujets bien plus importants: comment permettre à l’humanité de définir et de protéger le sanctuaire de son identité? Comment poser les barrières qui lui permettront de ne pas se transformer en une collection d’artefacts producteurs d’artefacts? Comment faire de l’amour et de l’altruisme le vrai moteur de l’Histoire?

Jacques Attali


Du grand Attali,comme a son habitude il est question d'altruisme,d'amour,de liberté,mais on retrouve toujours en filigrane une feuille de route ultra-libérale dans la plus pur logique Prométhéenne...
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par dede2002 » 09/02/15, 20:10

sen-no-sen a écrit :...

Si le cas se présente il est on ne peut plus clair que le choix du plus grand nombre se tournera vers le transhumanisme,délaissant le statut naturel de l'homme au profit d'une technologie amplifiante.
Une fois cette transition passé,le sort de l'humanité serait alors scellé,car le transhumanisme finirait irrémédiablement vers son évolution suivante:le post-humanisme et la disparition du genre humain.


Salut :D

Après cette issue, il restera (peut-être?) les chimpanzés, et les (le plus petit nombre) humains restants, les "petits villages gaulois"?
Ce qui est décrit pourrait simplement être la fin d'une civilisation?
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Ahmed
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par Ahmed » 09/02/15, 21:38

Plus de limites au narcissisme, c'est le leitmotiv du capitalisme depuis son basculement post-soixantuitard...
Les normes morales et les contraintes sociales d'avant 68, qui avaient constitué un carcan propice au développement du système, devenaient à son stade de développement une entrave à une expansion supérieure. Par une inversion de trajectoire inouïe, la société de consommation a pu donner toute sa mesure à partir d'un événement qui la contestait radicalement!
Comme le note fort à propos Bertrand Méheust* dans "La nostalgie de l'occupation", cette nouvelle ère célébrait, dans un gigantesque détournement, l'exhortation de Raoul Vaneigem: "Vivez sans temps morts, jouissez sans entraves".

*Je vous rappellerai ad nauseam l'urgence de lire ce texte magnifique, salubre et nécessaire!
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par sen-no-sen » 09/02/15, 22:44

dede2002 a écrit :Après cette issue, il restera (peut-être?) les chimpanzés, et les (le plus petit nombre) humains restants, les "petits villages gaulois"?
Ce qui est décrit pourrait simplement être la fin d'une civilisation?


Le problème c'est que la sélection naturelle est impitoyable,lorsqu'un espèce n'est plus adapté elle disparait.
(pré)Historiquement homo néanderthalensis et homo floresiensis n'ont pas survécu à la compétition pour la survie face à un homo sapiens mieux adapté,idem avec les différents peuples autochtones de part le monde face aux mondialisme...
Hors avec l'ère de l’anthropocène puis celle du technocène,il apparait que c'est tout simplement la vie(complexe) qui pourrait ne plus être adapté aux "nouvelles conditions".




Ahmed a écrit:

Plus de limites au narcissisme, c'est le leitmotiv du capitalisme depuis son basculement post-soixantuitard...


Tout à fait!
Dans une société de surconsommation la logique veut que les individus n'est plus besoin des autres,il en résulte une société qui tend vers l'individualisme.
C'est un processus de géométrie sociale:lorsque la sphère d'influence devient mondiale,le repli individuel devient maximum,et c'est exactement l'inverse que l'on constate dans les milieux autochtones.
Mai 68 fut un coup d’état dont le but était de convertir la France alors encore enraciné dans sa culture Chrétienne vers un modèle ultra libérale de type saxon.
A l'instar du communisme comme moteur de transformation capitaliste des système féodaux,le libertarisme se voulait un système de rattrapage ultra libérale pour les pays capitaliste trop solidement ancré dans leurs culture traditionnelle.
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par janic » 10/02/15, 09:29

sen no sen bonjour
juste un détail: "Mai 68 fut un coup d’état dont le but était de convertir la France alors encore enraciné dans sa culture Chrétienne "
il ne faut pas confondre culture chrétienne et culture catholique, même si dans l'esprit du grand public (et même chez certains "théologiens" et non des moindres) c'est la même chose.
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par sen-no-sen » 10/02/15, 09:43

janic a écrit :sen no sen bonjour
juste un détail: "Mai 68 fut un coup d’état dont le but était de convertir la France alors encore enraciné dans sa culture Chrétienne "
il ne faut pas confondre culture chrétienne et culture catholique, même si dans l'esprit du grand public (et même chez certains "théologiens" et non des moindres) c'est la même chose.


J'ai volontairement mentionné Chrétienne dans le sens ou les valeurs fondamentale du Christianisme sont fondamentalement opposé à l' ultra-libéralisme("les marchands du temple").

A noter qu'un procéder similaire est actuellement employé au Tibet par le gouvernement Chinois,ou des communautés Musulmanes sont implantés afin de diminuer l'influence de la culture Bouddhique Tibétaine(ce qui n’empêche pas ce même gouvernement de persécuter des populations Ouïghours musulmane ailleurs dans le pays..).

La stratégie est donc simple:elle consiste dans l'implantation d'un ensemble mémétique(croyance,religion,mouvement politique) afin de concurrencer un ancien système de pensée considérer comme un frein à l’idéologie dominante.
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