#USTE : Tous immortels? (transhumanisme et philosophie)

Débats scientifiques généraux. Présentations de nouvelles technologies (hors directement liées aux énergies renouvelables ou biocarburants ou autres thématiques développées dans les autres sous forums).
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par Exnihiloest » 12/11/15, 21:07

Obamot a écrit :... tu CROIS en la capacité des technologies d'apporter le progrès, c'est ça?.
...

Je n'ai jamais cru cela, j'ai même écrit le contraire.
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Je sais que la capacité des technologies apporte du progrès matériel. Je n'ai jamais rien dit de plus.

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par sen-no-sen » 12/11/15, 21:34

Exnihiloest a écrit :Ensuite, la question, c'est "dans combien de temps" aurons-nous cette possibilité d'allongement spectaculaire de la durée de vie, et à quel moment sera-t-elle massive ?
Si c'est dans un ou deux siècles, on peut penser qu'on aura aussi résolu le problème de la sortie du système solaire, et que l'émigration pourra reprendre comme cela a été le cas dans toute l'histoire de l'humanité, maintenant vers des exoplanètes. On n'a donc pas à se pré-occuper prématurément d'une hypothétique surpopulation.


On peut effectivement établir un futur point de convergence entre la maitrise de la fusion et la capacité à maitriser le génome humain.
Dès lors il sera techniquement possible d'opérer des voyages interstellaires...
On peut également se poser la question de savoir si un tel développement technologique n'a pas été déjà opéré par une autre civilisation,ce qui au vu de l'âge de l'Univers parait être plus une théorie qu'une simple hypothèse(pour rappel il existe 10 à la puissance 23 étoiles et plus encore de planètes dans l'univers observable!!!).



La question en fait, c'est "pourquoi vouloir vivre ?". La réponse est "parce qu'on préfère ça à mourir". Et que l'on ne veuille pas mourir ne dépend pas, sauf exception, du temps déjà vécu.


La réponse est :parce que vivre est un déterminisme.
Nous sommes programmés pour (sur)vivre.
Maintenant est ce que vivre indéfiniment est un déterminisme?
La réponse est encore oui.
Mais ce dernier relève davantage de la mémétique que de la génétique.

Les mèmes ont besoin de vecteurs,et si pendant ses 150 000 dernières années le corps humain était plutôt un bon moyen de dissipation,la robotique et l'IA semble être un bien meilleur opérateur encore.

Ma réflexion est donc la suivante:Ce désir de vivre indéfiniment relève t-il de notre véritable volonté?
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par Obamot » 12/11/15, 21:39

Ahmed a écrit :Autant j'apprécie un débat animé, autant je déplore l'exaltation de certain et les réactions inadéquates qu'elle suscite en retour.

Si tant est que ce point soit réglé, ce qui n'est nullement acquis, j'en revient à un propos antérieur d'Obamot, qui était fort intéressant. Je le traduis à ma façon, l'intéressé pourra rectifier si besoin est: pourquoi se focaliser sur le seul aspect quantitatif de la vie, si ce n'est par une contamination des méthodes scientifiques dans un domaine qui n'est pas le sien? L'aspect qualitatif passe ainsi commodément à la trappe.
Pour expliciter le propos, je ferais un parallèle avec l'idée consistant à rendre cultivable les déserts grâce à de nouvelles techniques: pourquoi serait-il cohérent d'œuvrer en ce sens, alors que les terres arables se voient progressivement privées de leur fertilité, non par incapacité agronomique, mais pour des raisons économiques et de rationnalité opératoire? Une chose facile à faire, empêcher l'extension du désert n'est pas réalisable, pourquoi une tache autrement plus difficile serait soudainement vraisemblable?
De même, la performance économique se paye par une industrialisation des vies et une réification des individus: un renforcement des tendances actuelles réduira toujours plus la part du vivant au profit de ce que la technologie sait gérer convenablement, le gouvernement des choses.
Il est donc logique que l'aboutissement de cette volonté d'immortalité soit un anéantissement "machinal".

Précisément la réification est le contraire de ce qu'il vaudrait bien obtenir (on le voit avec "l'étude des mauvais risques" pour les compagnies d'assurances, qui cherchent maintenant à chiffrer l'espérance de vie pour assurer la meilleure profitabilité possible en allant jusqu'à spéculer sur la mort!)

A partir d'un autre exemple — et si on fuit le paradigme actuel de prédation et de "culture de la mort" — pour aboutir en sciences de façon pointue, il vaudrait bien une approche diamétralement opposée à celle purement vénale et spéculative, mais tout au contraire particulièrement ouverte curieuse et humble (comme abandonner toute prérogative fondée sur un/des a priori) mais sans hésiter à miser sur les «risques». Puisque curieusement, c'est là où une marge de progrès est grande (puisqu'inattendue autant qu'imprévisible....et que par ailleurs, "tout ce qui est vivant est instable" comme se plaisant à le rappeler à chaque occasion, la doctoresse Kousmine)!

De là, je dois m'inscrire en faux contre l'idée d'un mode de vie complètement athée, ce serait un peu idiot (de se couper de ses propres racines). Je passe sur le "mauvais côté" des religions qui suscite tant de guerre précisément en raison de cette "exaltation" (et n'a donc plus rien de "religare") pour ne prendre QUE les "bons côtés": les points convergents (via les traditions, les us et coutumes, les observations de la nature par les paysans animistes et autres sagesses ancestrales, relativement à l'observation du métabolisme en se focalisant sur les réactions du corps à chaque émission d'un "stress" et on peut ainsi remonter facilement des racines, jusqu'aux branches de "l'arbre des causes", en y incluant tout le monde sans barrière à l'échelle du temps: des égyptiens et avant eux les Phéniciens puis les ramifications grecques, celles de la médecine chinoise, puis latino-américaine et bien sûr toutes les branches africaines...!)

L'exaltation n'est pas à rejeter complètement, elle dispose d'une force mobilisatrice! Mais la canaliser pour ne pas se couper d'un univers particulièrement riche dans lequel il suffit d'aller puiser pour alimenter sa propre "construction-modélisation mentale" et faire de nouvelles découvertes!

Passer à côté de ça serait se priver de milliers d'années de sagesse et effacer l'histoire de la médecine qui remonte à ces époques là et vraisemblablement bien plus loin si on y ajoute notre instinct. De l'étude des coprolithes en passant par les médecines traditionnelles (comme vu ci-dessus de façon non exhaustive) on en arrive à la médecine orthomoléculaire (qui elle non-plus ne rejette pas la médecine conventionnelle: comme il ne faudrait pas le faire "à tout prix" et comme l'a si bien relevé "l'autre sage" Janic!)

Donc l'aspect qualitatif exclu tout dogmatisme, puisqu'il exclurait de facto des "solutions" d'une part, et d'autre part rester "éveillé" et ouvert au monde c'est être heureux — et le bonheur (ou sa recherche) est probablement le meilleur précurseur (indispensable) à une vie e bonne santé — ainsi l'aspect de "bonne santé mentale" intervient favorablement dans presque toutes les pathologies (à l'exception de l'hérédité ou les affections résultants d'accidents [par opposition aux causes biologiques] douleurs qui se transforment en maux chroniques, mais même là, avoir une bonne condition mentale aide beaucoup.) Voilà probablement encore le meilleur "indicateur" pour qualifier une personne "bien portante" (ce qui n'entre que trop peu dans les définitions de l'OMS, je trouve).

Partant de là — nonobstant les questions de "convictions personnelles" — élever l'esprit par la prière ou toute forme de méditation ou de recherche de symbiose avec son environnement (appelons "ça" comme on veut) n'est ni contradictoire ni antagoniste, cela forme un tout. Et les êtres vivants sont des "tout" dans la quintessence qui a conduit à leur état d'existence VIVANTE.

Donc "ajouter de la vie aux années" (plutôt que des années à la vie) et un peu une conditions sine qua non, un prérequis, à l'augmentation de la longévité, si on y réfléchit bien!
Et comme dirait Janic "préparer le terrain ne se fait pas en un jour" !!! (s'agissant de "cultiver les déserts", notamment)
Dernière édition par Obamot le 12/11/15, 22:21, édité 5 fois.
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par Exnihiloest » 12/11/15, 21:47

Ahmed a écrit :...pourquoi se focaliser sur le seul aspect quantitatif de la vie,

Ne me dis pas que tu ignores la réponse. Mourir à 10 ans ou mourir à 60 fait beaucoup de différence, et si c'est d'un de tes enfants dont il s'agissait et dont on t'annoncerait qu'il est incurable, je suis sûr que tu y regarderais aussi de plus près, comme tout le monde, au "quantitatif".

...
De même, la performance économique se paye par une industrialisation des vies et une réification des individus

Le quantitatif, on le mesure. Le qualitatif, on peut l'estimer à n'importe quoi, au gré de sa subjectivité. La "réification" n'est par exemple qu'un critère parmi d'autre.
La vie moderne est peut-être difficile mais elle l'était encore plus au 17ème siècle. Je doute que les individus d'aujourd'hui accepterait de vivre comme il y a 2 siècles ou 3 siècles.
La situation actuelle est finalement consentie. On le voit si bien que l'Occidental, toujours à se plaindre, qui a pourtant les moyens de prendre un avion pour aller vivre "au naturel" dans la convivialité de quelque tribu équatorienne, ne le fait pas. Il faut croire que le prix de la "réification" est moindre que celui de la vie tribale sans réification. Probablement que cette réification n'est pas si "réifiante" qu'on veut bien le dire.

Il est donc logique que l'aboutissement de cette volonté d'immortalité soit un anéantissement "machinal".

La volonté d'immortalité n'est pas le fait de la société ni de l'économie, mais d'individus. Elle va donc à l'encontre de la "réification".
De plus la volonté d'immortalité est loin d'être nouvelle, ce n'est donc pas un effet de l'économie. Les élixirs de jouvence sont recherchés de longues dates. La différence par rapport à autrefois, c'est simplement que l'état des connaissances suggère aujourd'hui que ce serait possible dans un avenir proche.
La volonté d'immortalité est saine. C'est le signe qu'on se sent bien dans sa peau et qu'on veut continuer.
Et comme dit ailleurs, personne ne compte obliger personne à être immortel. J'espère donc une certaine réciprocité, et que personne ne compte obliger personne à rester mortel.
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par Exnihiloest » 12/11/15, 22:12

sen-no-sen a écrit :
Ahmed a écrit :Il est donc logique que l'aboutissement de cette volonté d'immortalité soit un anéantissement "machinal".


C'est malheureusement la logique de la pensée techno-scientiste et la conséquence de l'absence d'un renouveau philosophique qui nous poussent vers un tel futur.
Les paradigme actuels ne peuvent que mener au transhumanisme et à la robotisation a outrance.

Des robots qui seront des humains. Super. Un "sang" neuf pour l'humanité. Les chantres du multiculturalisme vont être pris à leur propre piège.
"Pensée techno-scientiste" est d'un réductionnisme affligeant. A ce niveau de caricature, on peut dire alors que l'anti-transhumanisme est de la pensée religio-sectaire, emprunte de l'idée d'homme comme création divine intouchable, ne devant surtout pas évoluer ou seulement si Dame Nature veut bien, dans sa grande bienveillance, lui accorder quelque mutation favorable. Le mythe de Frankenstein a décidément fait de gros dégâts dans l'imaginaire collectif.

Quant aux "renouveaux philosophiques", ils suivent bien plus qu'ils ne précèdent les changements de sociétés, et les changements de société sont surtout les conséquences des progrès matériels. Donc on a là des bonnes raisons de plus pour le transhumanisme.
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Ahmed
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par Ahmed » 12/11/15, 22:26

...pourquoi de focaliser sur le seul aspect quantitatif de la vie en souhaitant prolonger au-delà des durées actuelles, ce qui ne veut évidemment pas dire qu'il serait de bon goût d'opérer une réduction drastique au regard des possibilités de simple maintien de conditions de vie acceptables.

Le second point n'exprimait pas une nostalgie vers un passé idéalisé, ni vers d'autres sociétés, mais le constat que les moyens actuels (et non ceux d'un futur indéterminé) seraient en mesure de procurer des conditions de vie (et non des niveaux de vie) bien supérieurs au standard pratiqué aujourd'hui, notamment en ce qui concerne la contrainte du travail, s'ils n'étaient orientés vers un objectif aussi médiocre que l'augmentation de la valeur abstraite.

La volonté d'immortalité n'est pas le fait de la société ni de l'économie, mais d'individus.

Toujours ce même postulat qui permet de tout justifier... Très pratique!
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par sen-no-sen » 13/11/15, 00:02

Exnihiloest a écrit :
"Pensée techno-scientiste" est d'un réductionnisme affligeant. A ce niveau de caricature, on peut dire alors que l'anti-transhumanisme est de la pensée religio-sectaire, emprunte de l'idée d'homme comme création divine intouchable, ne devant surtout pas évoluer ou seulement si Dame Nature veut bien, dans sa grande bienveillance, lui accorder quelque mutation favorable.


Cet effectivement l'une des "dénominations" que l'on peut leurs donner,affaire de point de vue uniquement...
Comme l'explique bien H.Bloom,la société se subdivise en 3 groupes principaux:
1)Les agents de conformités.
2)Les agents de stabilités.
3)Les agents de diversités.

A chaque époque,à fortiori de nos jours,ses différents groupes se sont affrontés(autant dire qu'il s'agit de groupes virtuels,un individus pouvant revêtir différent positionnement en fonction des événements..).

Ce fut le cas lors de l'abolition de l'esclavage,du vote des femmes en France au lendemain de la guerre ww2, la légalisation de l'IVG en 1974 etc...
A chaque fois le scénario est le même,la société change,les agents de diversités proposent des changements radicaux,ils sont vivement combattu par les agents de conformités(les "conservateurs")et l'ordre est maintenu par les agents de stabilités qui font "tampons"...

Que des groupes d'individus(1) considèrent le transhumanisme comme une abomination relèvent de la logique la plus complète.
Que d'autres groupes(3) considèrent le transhumanisme comme inéluctable est encore une fois une logique.
Enfin que d'autres individus (2) souhaitent une large réflexion à tout cela relève encore une fois de la loooogiiiqueee...

C'est l'affrontement entre ses trois groupes qui fait l'évolution culturelle.

Ainsi il n'existe pas de pensée réactionnaire ou libertaire,mais un ensemble de points de vue relatifs à l'observateur et contraint par le subjectivisme de chacun.
Il est impensable de vouloir aborder un sujet aussi complexe que le transhumanisme et ses conséquences sur la société sans s'extraire de ses trois points de vue.
Cela est très allégoriquement exposé dans la tradition Zen: Thé,café,ou chocolat?
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par Exnihiloest » 14/11/15, 18:21

Ahmed a écrit :...pourquoi de focaliser sur le seul aspect quantitatif de la vie en souhaitant prolonger au-delà des durées actuelles

parce que comme disait Woody Allen à peu près en ces termes : "sans une vie à temps limité, nous serions un peu moins stressé".
La mort est une préoccupation générale de l'homme et ce n'est qu'exceptionnellement qu'il veut renoncer à sa survie. L'aspiration à l'immortalité est déjà un constat.

Le second point n'exprimait pas une nostalgie vers un passé idéalisé, ni vers d'autres sociétés, mais le constat que les moyens actuels (et non ceux d'un futur indéterminé) seraient en mesure de procurer des conditions de vie (et non des niveaux de vie) bien supérieurs au standard pratiqué aujourd'hui

Ca reste à démontrer.

notamment en ce qui concerne la contrainte du travail, s'ils n'étaient orientés vers un objectif aussi médiocre que l'augmentation de la valeur abstraite.

C'est chacun qui voit. On ne peut pas forcer les gens. Regarder un reality show à la télé est pour moi un "objectif médiocre" pour une soirée, quand on a une bonne émission culturelle sur Arte. Mais je ne le discute pas. Pour changer l'objectif, il faut d'abord changer les gens.

La volonté d'immortalité n'est pas le fait de la société ni de l'économie, mais d'individus.

Toujours ce même postulat qui permet de tout justifier... Très pratique!

Très pratique oui, et plus légitime que celui consistant à affirmer que l'intérêt général est ailleurs mais sans rien faire personnellement dans ce sens.
Pour changer l'objectif disais-je, il faut d'abord changer les gens. Cela ne peut se faire que par une exemplarité entraînant l'adhésion, pas par des discours idéologiques. Les transhumanistes m'ont l'air plus d'acteurs que d'idéologues. Un point pour eux !
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par Exnihiloest » 14/11/15, 18:47

sen-no-sen a écrit :...
C'est l'affrontement entre ses trois groupes qui fait l'évolution culturelle.

Ainsi il n'existe pas de pensée réactionnaire ou libertaire,mais un ensemble de points de vue relatifs à l'observateur et contraint par le subjectivisme de chacun.
Il est impensable de vouloir aborder un sujet aussi complexe que le transhumanisme et ses conséquences sur la société sans s'extraire de ses trois points de vue.
Cela est très allégoriquement exposé dans la tradition Zen: Thé,café,ou chocolat?

La vue de Bloom me semble très édulcorée.
Pour moi les trois groupes sont bien plus "classiques" :
- les agents progressistes, qui se lancent dans des voies inusitées jusqu'à présent
- les agents réactionnaires, qui s'opposent à ce qui est contraire à toutes leurs habitudes de pensée
- les agents régulateurs, ou "politiques", qui arrivent après la bataille pour récupérer l'oeuvre des progressistes et y régner (les réactionnaires ayant évidemment fini par échouer, faute de combattants, leurs bataillons étant surtout chez les plus vieux).

Dans ce genre de débat tout est basé sur des référentiels de valeurs, basé logiquement oui quand le discours est rationnel, mais la logique est tout à fait secondaire par rapport aux référentiels, bien plus primaires, subjectifs ou arbitraires.
Tu dis que l'évolution culturelle naît de l'affrontement entre les trois groupes de Bloom. Pour moi elle ne vient que de mon 1er groupe. Le second ne fait que retarder l'inéluctable. Et le troisième l'avalise, en lui faisant perdre au passage une bonne partie de l'intérêt qui avait mobilisé les pionniers, et en lui pompant la substantifique moelle pour en tirer pouvoir.
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par sen-no-sen » 14/11/15, 19:34

Exnihiloest a écrit :
Dans ce genre de débat tout est basé sur des référentiels de valeurs, basé logiquement oui quand le discours est rationnel, mais la logique est tout à fait secondaire par rapport aux référentiels, bien plus primaires, subjectifs ou arbitraires.


Il ne faut pas considérer les choses sous une forme fini,mais en tant que continuum.
Le concept "d'agent" n'a aucune valeur absolu,il n'est valable qu'a partir d'un certain types d'observations préalablement établis.
C'est exactement la même problématique qui c'est posée avec le temps.
Ou est le temps? Quelle partie du temps est "vrai".
La relativité nous donne la réponse:aucune,tout est affaire d'observateur...
Ici c'est pareil,tout est affaire de point de vu.
Exemple:la loi Veil sur l'avortement (1975).
A cet époque les courants traditionalistes chrétiens traitait Simone Veil -alors ministre de la santé- des pires abominations.
Les pro-avortements quant à eux considéraient les "anti" comme des réactionnaires...
En 2013,lors de l'adoption de la loi pour le "mariage pour tous",d'importantes manifestations contre celui ci furent organisé.
Dans ses rangs,Simone Veil...qui fut traiter pour l'occasion de réactionnaire,un comble!
Non seulement le formalisme d'agents doit être considéré vis a vis d'un référentiel,mais en plus il dois être considéré dans le temps...nous somme donc tous des libertaires ou des réactionnaires.

Tu dis que l'évolution culturelle naît de l'affrontement entre les trois groupes de Bloom. Pour moi elle ne vient que de mon 1er groupe. Le second ne fait que retarder l'inéluctable. Et le troisième l'avalise, en lui faisant perdre au passage une bonne partie de l'intérêt qui avait mobilisé les pionniers, et en lui pompant la substantifique moelle pour en tirer pouvoir.


Je ne suis pas de cet avis.
L'évolution est davantage le fruit de la contrainte que de la simple idée de vouloir changer le monde.
D'ailleurs sans freins aux velléité de certains,la société ne tarderait pas à se crasher et à se retrouver dans un état plus bas qu'a sont départ.

Je me permet une analogie très contemporaine:la lutte contre l’état islamique.
En considérant l'entité islamique sous sont aspect mémétique on peut logiquement la placer du coté des agents de conformités.
Ses derniers considèrent le monde libérale comme étant d'essence diabolique.
Et vice versa,le bloc libérale considèrent a son tour l'EI comme étant totalement réactionnaire et barbare...
Pourtant ses deux entités sont génératrice l'une de l'autre.
Le combat contre le terrorisme a ainsi permis de doper les recherches dans les domaines de la sécurité(vidéo-surveillance,drone,algorithme de sécurité,super-ordinateurs,déchiffrage,cryptographie, et son corollaire l'augmentation des budgets de la défense$$$).
De son coté la recherche de toujours plus de croissance et les inégalités qui en ont découlé ont considérablement booster la rancœur de l’état fondamentaliste qui se nourris littéralement des avancés progressiste du monde libérale.
L'un et l'autre participe à l'évolution du monde,aussi sanglante soit elle...
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