#USTE : Tous immortels? (transhumanisme et philosophie)

Débats scientifiques généraux. Présentations de nouvelles technologies (hors directement liées aux énergies renouvelables ou biocarburants ou autres thématiques développées dans les autres sous forums).
Ahmed
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par Ahmed » 13/02/15, 12:58

Bien sûr, les divergences entre les dirigeants de l'époque et les USA ne sont pas niables et je reconnais que c'est plus le fonctionnement psychique qui s'est manifesté (c'est le cas de le dire!) lors de ces événements que l'arrière plan politique qui retient mon intérêt.

L'ambiguïté existant entre religion et spiritualité est à la source de beaucoup de malentendus, ceci d'autant plus qu'ils sont sciemment entretenus.
J'utilise moi-même volontiers l'assimilation entre religion et économie, comme tu dois t'en souvenir, c'est pourquoi je serais fort mal placé pour t'en faire grief.

Dans cette phrase:
D’où ma comparaison entre religion économique et religion classique, les fondements qui les constituent sont les mêmes(sic):une organisation sociétale, un mythe fondateur, une toute puissance abstraite, et une promesse d'un monde meilleur.

je relève que tu fais mention de "la promesse d'un monde meilleur", ceci mérite que l'on s'y penche.
À l'inverse des religions qui ne promettent (avec des variantes importantes) un paradis que dans un au-delà ultra-mondain, le capitalisme assure une réalisation "terrestre", cependant, sur le fond la différence n'est pas si grande puisque cet "avènement" se situe également dans un futur indéterminé qui, par essence, recule dans le temps comme l'horizon recule dans l'espace devant les pas du marcheur...
Ce qui a ajouté au crédit de cette idéologie, c'est que dans un temps et un espace limité, un début de réalisation a pu faire illusion; suffisamment en tous cas pour désarmer durablement toutes les oppositions structurées et conformer malencontreusement les psychismes.
Aujourd'hui, le succès planétaire du capitalisme le met devant ses contradictions: son application pratique n'est absolument pas généralisable* et son simple maintien est plus que problématique (car même en ne considérant qu'un nombre de participants réduit, le cumul année après année est trop important).
Cette promesse apparaît de plus en plus illusoire aux yeux de beaucoup de gens qui voient ce niveau de confort, qui avait emporté leur adhésion, remis en question. Cependant, même si l'économisme ne fait plus rêver, il a su coloniser les imaginaires à tel point et établir si fermement toutes relations sociales qu'il n'a plus besoin de susciter une quelconque approbation: le vide qu'il a su réaliser autour de lui suffit à ce que chacun s'y résigne.

*Ici je n'envisage l'impossibilité de sa généralisation que sous l'angle des limites physiques, mais il en existe une autre encore plus fondamentale qui est d'ordre principiel: l'extractivisme présume un flux de valeur qui est arraché aux uns pour être transféré aux autres...
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par Christophe » 13/02/15, 18:11

Un article sur les dangers du transhumanisme: http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a ... -33756.php
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par sen-no-sen » 13/02/15, 18:27

Ahmed a écrit :je relève que tu fais mention de "la promesse d'un monde meilleur", ceci mérite que l'on s'y penche.
À l'inverse des religions qui ne promettent (avec des variantes importantes) un paradis que dans un au-delà ultra-mondain, le capitalisme assure une réalisation "terrestre", cependant, sur le fond la différence n'est pas si grande puisque cet "avènement" se situe également dans un futur indéterminé qui, par essence, recule dans le temps comme l'horizon recule dans l'espace devant les pas du marcheur...
Ce qui a ajouté au crédit de cette idéologie, c'est que dans un temps et un espace limité, un début de réalisation a pu faire illusion; suffisamment en tous cas pour désarmer durablement toutes les oppositions structurées et conformer malencontreusement les psychismes.


La parousie et le paradis sont des concepts qui ont pris de multiples formes à travers les âges.
Pour les communistes la parousie correspond au "grand soir" qui devait amener au communisme(paradis matérialiste) lui même...
Cela n'est guère étonnant puisque Karl Marx était issu d'une famille Juive Ashkenaze fortement imprégné par le messianisme.
Il y avait donc hybridation mémétique entre matérialisme et messianisme.

Ce que l'on appel le capitalisme,n'est lui même qu'un agrégat de concepts qui c'est développer à travers l'école libérale classique émanant principalement des milieux protestants d'une part et de l'anarchisme libertaire de l'autre.
Ce système à su parfaitement se développer car il offre un panel d'avantages qui lui ont permis de supplanter les autres:,respect des libertés fondamentale(pour les ayants droit!),mais également le libre échange,le respect de la propriété privée,la dérégulation etc...soit tout les ingrédients pour permettre à une société de maximiser la dissipation d'énergie.
Ce système n'a pas échapper à l’hybridation mémétique puisqu’il est sévèrement contaminé par le messianisme (de la croissance et de la techno-science);

Cependant, même si l'économisme ne fait plus rêver, il a su coloniser les imaginaires à tel point et établir si fermement toutes relations sociales qu'il n'a plus besoin de susciter une quelconque approbation: le vide qu'il a su réaliser autour de lui suffit à ce que chacun s'y résigne.

Exactement!
C'est d'ailleurs l'immense danger qui plane sur l'humanité:l'incapacité à identifier la mainmise idéologique du système.
D'ailleurs les remarques que l'on trouve sur le poste suivant démontre factuellement la puissance de cette domination idéologique:
https://www.econologie.com/forums/nature-le-nouvel-eldorado-de-la-finance-t13742.html
Il n'est plus question pour un grand nombre de "dissidents"de vouloir opéré en dehors du système,en raison d'une certaine forme de "réalisme"*.
Lorsque l'on voit que les écologistes et autres ONG opèrent désormais dans le cadre de la pensé unique,il y a de quoi se poser des question quant au chance de survie au sein du technocène.


*Le réalisme est une chose dont il faut se méfier,car toute réalité est relative à un observateur donné,enfermer dans un système un observateur de ce genre aura bien peu de chance d'y trouver une solution!
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par Ahmed » 13/02/15, 19:37

Adam Smith, dont on fait Le penseur du libéralisme était lui-même fils de pasteur et avant d'écrire l'œuvre qui l'a rendu célèbre ( La richesse des nations [titre raccourci]), il a rédigé un traité de morale (Théorie des sentiments moraux) peu connu.
Et, lorsqu'il parle d'économie, les préoccupations d'ordre éthique ne sont pas absentes, contrairement à ce qui est habituellement présenté, de façon partiale.
Pour ce qui est de l'influence du protestantisme, Max Weber a longuement disserté sur cette proximité dans un ouvrage passionnant*.
Je ne sais pas, cependant, s'il est juste de parler de contamination par le messianisme, étant donné que tout système doit nécessairement faire son autopromotion et qu'il assez naturel de faire briller les réalisations que ne manquera pas de susciter l'application d'idées qui ne peuvent influer sur une réalité immédiate moins satisfaisante (par définition, puisque si tout est parfait, il ne faut rien changer!).

Je vois moins bien le rôle des idées anarchistes, peux-tu m'éclairer à ce sujet?

Merci, Janic, pour ton appréciation flatteuse!

*"L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme", disponible en ligne.[/b]
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par sen-no-sen » 13/02/15, 21:23

Ahmed a écrit :Je vois moins bien le rôle des idées anarchistes, peux-tu m'éclairer à ce sujet?


L'anarchisme comme tu le sais est un courant de pensée qui fut très influent au cours du 19ème siècles,celui ci prône comme valeur la liberté totale de l’individu mais également l'idée que dieu est un frein a cette liberté: "Ni dieu,ni maitre".
La majeur partie des penseurs anarchistes furent d'ardent défenseurs de l’athéisme.
Hors l'anarchisme bien qu'étant populairement reconnu comme étant un courant de dissidence du capitalisme,en fut en réalité un puissant allié.
En effet libéré de la morale et de la religion l'individu peut alors au sein du système s'affranchir des interdits,ce qui, dans un modèle capitaliste est ont ne peut plus rémunérateur!
On en revient à notre exemple de mai 68:les courants de dissidence de l'époque ont en réalité,"à l'insu de leur plein gré" participer a la restructuration du système sociale,le rendant de fait plus perméable au logique du marché autrefois bloqué par certain interdit culturel.

Évolution du concept d'anarchisme et de libéralisme,le libertarianisme trouve chez ses aficionados des personnes de la finance tel que Milton Friedman,Murray Rothbard ou encore Alan Greenspan...étrange non? :lol:
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par Ahmed » 13/02/15, 21:43

L'anticléricalisme a absorbé au 19èmes siècle une énergie considérable, au point de désamorcer d'autres combats. Le mouvement anarchiste n'y échappa pas...
Une ses conséquences un peu inattendue de cette lutte, fut l'attention des organisations socialistes* et syndicales portée à l'émancipation féminine, puisque traditionnellement les femmes étaient plus soumise à l'influence religieuse.

Si je puis me permettre une petite adjonction qui me semble importante, je réécrirais ta phrase ainsi:
Or, l'anarchisme, bien qu'étant populairement reconnu comme étant un courant de dissidence du capitalisme, en fut en réalité un puissant allié objectif.



*Au temps où ce terme avait un sens!
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par janic » 14/02/15, 10:10

Mais justement il ne faut pas confondre religions et spiritualité.
Tout à fait juste ! On pourrait comparer cela à l’intention et l’action.

Les religions sont des systèmes de pensées dont le but est de connecter les individus au travers d'un mythe fondateur. Elle occupe un rôle d'ordre politique et sont contrainte dès lors a s’imposer face à d'autre système concurrent.
Leur rôle est de canalisé les désirs et les craintes existentielles des foules.

Effectivement, mais cela peut être étendu à toutes les formes de pensées qui « relient » et peu, sinon personne, n’y échappe, c’est notre lot !

La spiritualité quant a elle relève avant tout du cheminement intimiste d'un individus vers son essence, son être.
Si effectivement cette dernière utilise comme squelette un système de pensé, elle se veut avant tout un moyen de le dépasser.

Ca c’est très théorique, philosophique car y a-t-il une véritable spiritualité qui puisse s’abstenir de son environnement culturel, familial, social, etc… et réellement la dépasser comme certains orientalistes veulent le faire croire ?

Force est de constater que malgré les milliards de croyants, bien peu sont réellement tourné vers une pratique authentiquement spirituelle!
On pourrait même dire aucun (croyant ou pas) car l’esprit est dans la chair et celle-ci est faible (selon l’expression usitée) et qu’exprime bien l’apôtre Paul de tarse dans ce passage, souvent déformé par les cultures religieuses, entre autres :
ROMAINS 7-14 ¶ « Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle ; mais moi, je suis un être de chair, vendu au péché.
15 Car ce que je produis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique pas, mais ce que je fais, c’est ce que je déteste.
16 Si ce que je fais, c’est ce que je ne veux pas, je suis d’accord avec la loi pour dire qu’elle est bonne.
17 Maintenant, ce n’est plus moi qui produis cela, c’est le péché qui habite en moi.
18 Je le sais, rien de bon n’habite en moi, c’est–à–dire dans ma chair. Car il est à ma portée de vouloir, mais non pas de produire le bien.
19 Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas.
20 Si je fais ce que, moi, je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le produis, c’est le péché qui habite en moi.
21 Je trouve donc cette loi, pour moi qui veux faire le bien : ce qui est à ma portée, c’est le mal.
22 Car, pour ce qui est de l’homme que je suis intérieurement, je prends plaisir à la loi de Dieu,
23 mais je vois dans mon corps tout entier une autre loi qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif –– captif de la loi du péché qui est dans tout mon corps.
24 Misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ?
25 Grâce soit rendue à Dieu par Jésus–Christ, notre Seigneur ! Ainsi donc, moi, par mon intelligence, je suis esclave de la loi de Dieu, tandis que, par ma chair, je suis esclave de la loi du péché.
» etc…

Pour le reste beaucoup d'ultra-libéraux diront que l'économie à fait bien plus pour l'humanité en quelques siècles que l'ensemble des religions en plusieurs millénaire....
Sous un certain angle, c’est pourtant vrai ! Prenons l’exemple de la médecine (un très gros secteurs d’économie libérale) qui accompli des « miracles » en permanence, mieux que dieu lui-même (du moins en apparence) au travers de gourous en tous genres.
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par sen-no-sen » 14/02/15, 12:37

janic a écrit :Effectivement, mais cela peut être étendu à toutes les formes de pensées qui « relient » et peu, sinon personne, n’y échappe, c’est notre lot !


Il ne faut pas confondre une religion et un cadre de référence.
Les religions sont relativement bien structuré,alors que le cadre de référence est informel.


Ca c’est très théorique, philosophique car y a-t-il une véritable spiritualité qui puisse s’abstenir de son environnement culturel, familial, social, etc… et réellement la dépasser comme certains orientalistes veulent le faire croire ?


Il n'est pas question de s'abstenir,mais de s'affranchir,nuance!
De la même façon qu'un enfant apprend à faire du vélo avec des roulettes stabilisatrice:nécessaire à l'apprentissage dans un premier temps elle deviennent vite une entrave à la pratique du vélo.
Il en est de même des religions.
Et c'est le but de l’Éveil puis de la Libération.
Et puisque tu parle des orientalistes ,le terme indien Jivan mukta (littéralement "libéré vivant") correspond justement au dépassement de ses déterminismes socio-culturelle.
Et d'après la lecture et les témoignages d'observateurs il ne s'agit pas d'un concept idéaliste.
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par Ahmed » 14/02/15, 14:27

Janic, tu cites l'Epitre de Paul aux Romains: ne pourrait-on pas le lire comme une source d'inspiration des transhumanistes?
Le mépris du corps et la valeur d'un ordre supérieur (qui ne serait plus la loi de Dieu, mais la rationalité instrumentale), le principal y est!

Plus loin, tu écris:
Pour le reste beaucoup d'ultra-libéraux diront que l'économie à fait bien plus pour l'humanité en quelques siècles que l'ensemble des religions en plusieurs millénaire....
Sous un certain angle, c’est pourtant vrai ! Prenons l’exemple de la médecine (un très gros secteurs d’économie libérale) qui accompli des « miracles » en permanence, mieux que Dieu lui-même (du moins en apparence), au travers de gourous en tous genres.

C'est un argument classique et intéressant. Son biais logique réside dans une approche soigneusement sélective, donc trompeuse.
La médecine moderne, quoique critiquable par bien de ses aspects, notamment méthodologiques, assure à nombre d'entre nous une survie inespérée, cependant les progrès médicaux ne peuvent être disjoints de l'environnement général de l'évolution technique; de la sorte, il est inimaginable qu'existe une médecine telle que nous la connaissons sans que des technologies destructrices ne prolifèrent en parallèle.
Pour le dire autrement, la survie et le confort des uns trouve sa contrepartie dans la misère et la menace de destruction réelle ou potentielle d'autres humains. C'est là une triste réalité que nous nous efforçons d'occulter de toutes les façons possibles.

Je voudrais ajouter, sans que cela ait un rapport strict avec ce qui précède, quelques réflexions que m'ont inspiré le visionnage d'une vidéo sur les drones militaires.
Observer l'autre pour le contrôler et éventuellement le tuer sans risquer sa propre vie et d'une façon plus efficace que par des moyens humains, voilà la première remarque assez banale, mais qui va bien dans le sens de la promotion du transhumanisme.
Plus intéressant, ce qui est frappant, c'est le contraste extraordinaire entre le contexte social de l'utilisateur du drone et celui qui en constitue la cible: manifestement, il s'agit d'un rapport de force qui oppose une puissance technologique et langagière à de plus faibles et de plus pauvres.
Cette dimension sociale qui est exclue de la vision des prosélytes du transhumanisme éclate ici dans toute son ampleur; il me semble que c'est quelque chose qui constitue l'angle mort des débats sur la question: le transhumanisme s'oppose à l'essence de l'humain, mais il s'attaque en premier lieu à certains humains et s'emploie à creuser les divisions déjà profondes qui les séparent.

Une autre considération est que ce qui est visé, c'est moins l'annihilation de l'ennemi que son "contrôle", ce terme étant employé ici sous son acception pudique signifiant destruction dosée, de telle sorte que s'établisse un équilibre prédateur/proie stable et équilibré, chacun s'établissant durablement dans un rôle bien défini.
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par janic » 14/02/15, 16:40

janic a écrit:

Effectivement, mais cela peut être étendu à toutes les formes de pensées qui « relient » et peu, sinon personne, n’y échappe, c’est notre lot !

Il ne faut pas confondre une religion et un cadre de référence.
Les religions sont relativement bien structuré,alors que le cadre de référence est informel.

Assurément, mais les deux sont inséparables (je ne tiens pas compte ici des défauts inhérents à tout cadre structuré).
Ainsi l’automobile peut être considérée comme informelle, c’est un simple concept en soi, pourtant il faut bien passer par des bureaux d’études, des usines de fabrication, des réseaux de distribution et de réparation qui sont chacun, chacune, ces cadres plus ou moins bien structurés. Ce qui donne ces marques toutes semblables et différentes à la fois. Pourrait-on s’en affranchir ? Pour partie probablement comme le peut l’artisanat, mais à quel prix de revient autant que social (dans le système où nous sommes évidemment !)

Citation:
Ca c’est très théorique, philosophique car y a-t-il une véritable spiritualité qui puisse s’abstenir de son environnement culturel, familial, social, etc… et réellement la dépasser comme certains orientalistes veulent le faire croire ?

Il n'est pas question de s'abstenir,mais de s'affranchir,nuance!
De la même façon qu'un enfant apprend à faire du vélo avec des roulettes stabilisatrice:nécessaire à l'apprentissage dans un premier temps elle deviennent vite une entrave à la pratique du vélo.
Il en est de même des religions.

On peut aussi considérer que ces religions sont les pédales, la chaine ou les roues, c’est juste une question d’appréciation de l’utilité optimale (en réalité chaque partie joue son rôle aussi indispensable que complémentaire).

Et c'est le but de l’Éveil puis de la Libération.
La véritable libération (toujours par comparaison) c’est la marche à pied, sans chaussures d’ailleurs ! Mais on en est loin, voire dans un impossible retour.

Et puisque tu parle des orientalistes ,le terme indien Jivan mukta (littéralement "libéré vivant") correspond justement au dépassement de ses déterminismes socio-culturelle.
Un peu comme celui (celle) qui se libèrerait d’une dépendance aveugle, mais qui remplacerait aussitôt celle-ci par une autre dépendance, choisie ou supposée telle ?

Et d'après la lecture et les témoignages d'observateurs il ne s'agit pas d'un concept idéaliste.
Tant mieux pour eux! C’est le rôle de toute remise en question qui libère d’une certaine façon de ce qui peut être considéré comme une charge, un boulet à trainer ; encore faut-il ressentir ce besoin ou même sa simple réalité qui peut n’être que subjective d’ailleurs. Ainsi, par exemple, le travail peut–être considéré comme une peine par certain, mais comme un épanouissement pour d’autres, ce qui ne remet pas en question le travail lui-même mais les conditions qui l’accompagnent , fort peu idéales la plupart du temps.
Pour autant, je te signalais que des milliers, des millions de personnes témoignaient verbalement ou par écrit, de leur vécu avec ce que tu ne considères que comme un concept abstrait et donc inexistant en tant que réalité. Tout est question de foi, de croyance, voire d’auto suggestion dont les effets peuvent effectivement se révéler très positifs. Qu’importe, c’est le résultat qui compte !

Ahmed
Janic, tu cites l'Epitre de Paul aux Romains: ne pourrait-on pas le lire comme une source d'inspiration des transhumanistes?
Le mépris du corps et la valeur d'un ordre supérieur (qui ne serait plus la loi de Dieu, mais la rationalité instrumentale), le principal y est!


On en est loin ! La littérature paulinienne est souvent considérée (à tort selon moi) comme négative : mépris du corps, mépris de la femme, mépris des lois mosaïques, etc…
En l’occurrence, pour le corps en question, il n’y pas l’once d’une attitude méprisante, mais seulement un constat des limites de la nature humaine qui souhaiterait une perfection, jamais atteinte, et qui en fait le simple constat. C’est un peu ce que souligne Sen no sen : « Force est de constater que malgré les milliards de croyants, bien peu sont réellement tourné vers une pratique authentiquement spirituelle! » d’où cette citation raccourcie de Paul et donc coupée de son contexte, plus explicite.

Plus loin, tu écris:
Citation:
Sous un certain angle, c’est pourtant vrai ! Prenons l’exemple de la médecine (un très gros secteurs d’économie libérale) qui accompli des « miracles » en permanence, mieux que Dieu lui-même (du moins en apparence), au travers de gourous en tous genres.

La médecine moderne, quoique critiquable par bien de ses aspects, notamment méthodologiques, assure à nombre d'entre nous une survie inespérée,
C’est là que le bât blesse justement! En effet se trouvent liés ces aspects distincts que sont les techniques médicales, l’humanisme et les relations affectives entre les individus. A commencer par ce dernier où peu peuvent supporter la mort d’un proche (ou de soi) et donc sont prêts à justifier n’importe quoi pour préserver cette relation affective pour autrui comme pour soi. Cette dimension conforte celle de l’humanisme
L'humanisme, une attitude philosophique qui met l’homme et les valeurs humaines au cœur de ses questionnements.
Lequel considère la vie (humaine et elle seule) comme sacrée et que les lois vont protéger et sanctionner ses transgresseurs. Ce qui nous fait déboucher sur la première dimension : les techniques médicales destinées à assurer la survie à tout prix.
Hors ce « à tout prix » à justement un prix exorbitant (en dehors de l’aspect financier) en rendant les individus dépendants de l’industrie pharmaceutique par médecins interposés. Plus question d’avoir recours à des moyens simples, efficaces, non toxiques et c’est là que cela rejoint le transhumanisme : être dépendant des artifices technologiques des humains. Ainsi un transplanté devient, à vie (ce qu’il en reste) esclave de ces produits anti-rejets, toxiques d’ailleurs. Idem pour tout le reste : vaccins, traitements en tous genres, malgré la faillite de tous ces moyens artificiels, à court comme à long terme.
Donc ainsi que tu le soulignes c’est inespéré pour nombre de ceux et celles qui n’en seraient jamais arrivés à ces points de rupture, par une meilleure gestion de leur vie et donc de leur santé (je parle ici de vrai santé dont son éducation est absente, pas de maladie).
Pour reprendre l’image de l’automobile, c’est comme dire que les garages assurent « une survie inespérée» aux automobiles (ce qui n’est pas faux d’une certaine façon) alors qu’une conduite raisonnable de ces véhicules aurait évité bien des recours à ces réparateurs.
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