Une coquille te fait appeler "éléments" ce qui était en réalité "les événements d'Algérie"...
La partie sera peut-être longue, mais ce ne sera pas la faute de la guerre d'Algérie. j'ignore encore (je le saurais à la fin!
) où ça va nous mener, mais je poursuis vaillamment...
Les considérations usuelles, principalement en matière économique, estiment (comme vous savez) que le centre de "production de richesse " mondiale se déplace de l'Europe (USA inclus) vers la zone pacifique, ce qui n'ennuie pas trop les USA dans la mesure où ils ont un pied de chaque côté (mais ils me semblent un peu trop optimistes sur ce coup là!). les beaux esprits expliquent ça par un vieillissement des vieux centres productifs et une moindre combattivité des nantis face au dynamisme des nouveaux compétiteurs: la psychologie, c'est comme un trampoline, ça permet toujours de rebondir! la réalité est sûrement assez éloignée de cette vision qui a cependant l'avantage incontestable de ménager les neurones. Ça peu suffire si on est pas trop motivé pour comprendre...
Si l'on daigne creuser un peu plus loin, on voit qu'il y a eu précédemment une phase pendant laquelle le fonctionnement du capitalisme s'est heurté à une limite structurelle à l'intérieur des pays développés: l'augmentation, d'une part, de la productivité faisait chuter les gains en deçà des frais salariaux, d'autre part, les travaux improductifs (au sens de la valeur, ce qui ne veut pas dire qu'il ne rétribuaient pas ce genre d'entreprises) se sont multipliés du fait de la complexité accrue de la société. L'essor de la Chine, avec sa main d'œuvre abondante, docile et bon marché a permis de repousser de quelques décennies cette contradiction par une délocalisation massive; ceci résolvait le premier point, le second l'étant par l'emprunt permanent (quantitative easing).
La crise structurelle n'était cependant pas résolue, mais reportée à un niveau plus élevé. Avec la hausse progressive des salaires chinois et l'apparition d'une classe moyenne qui n'a cependant jamais jusqu'à ce jour atteint les proportions de son homologue européenne, l'appareil productif chinois s'est vu contraint de se reconvertir drastiquement en s'orientant vers une concurrence accrue dans des domaines moins basiques que ceux qui avaient permis son décollage: augmentation de la productivité et produits de haute et moyenne gamme, se heurtant de front à l'industrie américaine (d'où les grincements de dents) puisque l'économie chinoise n'est jamais parvenue à dégager un marché intérieur en adéquation avec la masse de sa production et que les dollars -mêmes un brin "bidon"- de l'oncle Sam demeuraient nécessaires. La Chine a aussi usé des facilités, ou plutôt de l'obligation de l'emprunt... Je n'évoque que pour mémoire son appétit, corrélatif à cette intense agitation, pour les matières premières, mais le Monde est fini et forcément les stratégies de report sont délicates, pour user d'un gentil euphémisme...
Tout ceci ne fait pas les affaires de l'Europe qui, dès avant la crise du Covid, se trouvait en position difficile, sans perspective de résolution hors une course en avant vers la "transition écologique", censée relancer le marché, mais sans savoir qui pourra la financer, ormis en recourant plus massivement à de nouveaux emprunts... Nota: on parle de relocalisation en France depuis quelques temps, ce qui est un signe, mais il s'agit d'activité très automatisées, donc peu susceptibles de produire des emplois ou de la valeur en quantité ad hoc...
Je vais en venir à la Russie, ne vous affolez pas, j'ai encore bonne mémoire...