A mon avis c'est une dérive mortifère de faire des calculs comparatifs de productivité et de rentabilité entre travail en entreprise ou en télétravail.
Coller des chiffres à la productivité du travail des salariés c'est considérer les salariés comme des machines isolées qui ont toujours les mêmes rendements, efficacité, vitesse, rapidité, etc. L'évaluation du travail n'est pas qu'un compteur, il y a un aspect social, et c'est aussi le ciment de la société. C'est comme si on attendait de tous les salariés qu'ils soient chaque jour des Rambos du travail, des guerriers du rendement, des mercenaires de la rentabilité !
Qui peut dire avoir eu exactement le même rendement sur les 8 heures de chacune des 5 journées de la semaine ? Alors sur une année complète !...
En poussant le raisonnement à l'extrême, cela explique pourquoi les jeunes diplômés ne trouvent plus leur place dans les entreprises actuelles : ils commencent leur vie professionnelle, n'ont donc ni expérience ni connaissance réelle du métier et de l'entreprise, donc ne sont donc rien et ne valent rien pour l'entreprise... et les entreprises n'en veulent pas, sauf si l'état prend leur salaire en charge par des stages, contrats d'apprentissage et autres dérives pour que les entreprises ne fassent pas d'effort.
Quant aux salariés Séniors, c'est pire encore ! Avec l'ancienneté, leurs salaires sont plus élevés, mais avec l'âge, ils sont moins rapides, moins actifs dont moins productifs, donc la rentabilité s'effondre... Allez zou, dehors les vieux, place aux jeunes... Ha bin non, les jeunes aussi ne sont pas rentables !
Bref, il n'y a que les machines qui peuvent répondre aux attentes chiffrées (avec un taux de croissance à 2 chiffres) des entreprises aujourd'hui : tu l'achètes, tu l'installes, tu la branches, et elle tourne, sans être fatiguée, ni malade.
Et le soir tu la débranches, jusqu'au lendemain matin, où elle est déjà là sans avoir pris le métro (elle a dormi sur place!), et elle repart pareil que la veille, sans broncher, sans bailler, sans aller boire son café à la machine dans le couloir, sans raconter la soirée au resto la veille ou la bronchite du petit dans la nuit, et même sans aller pisser une seule fois dans la journée !
Vive les machines pour exploser les chiffres du travail !l!

(et j'ajoute ... si les entreprises avaient été plus mécanisées, robotisées, le confinement se serait passé sans crise ni douleur !)