La guerre Iran-Irak
À l'automne 1979, la révolution islamique inquiète plusieurs pays voisins de l'Iran, particulièrement l'Irak, dont la population est majoritairement chiite, le même courant religieux que les Iraniens. Or, l'Irak est, à l'époque, une dictature dirigée par le parti Baas de Saddam Hussein, et ce dernier demande une révision des traités entre les deux pays, traités régissant notamment le contrôle territorial du Chatt al-Arab et du Khouzistan iranien. Téhéran refuse net. Tirant avantage de l'état d'affaiblissement généralisé de l'armée iranienne, Saddam Hussein lance une offensive majeure contre l'Iran le 17 septembre 1980.
Encouragé par le charisme de leur nouveau chef, les Iraniens résistent avec acharnement aux Irakiens. Le conflit s'enlise dans une guerre de positions. Plusieurs atrocités, comme l'usage d'armes chimiques, seront commises au cours de cette guerre. En 1982, l'ayatollah Khomeiny rejette toutes les démarches de paix qu'on lui propose et persiste dans la voie de la guerre. En 1988, les deux pays, épuisés et exsangues, acceptent un cessez-le-feu sous l'égide de l'ONU. Plus de 1,2 millions de personnes ont été tuées au cours de ce conflit, qui n'a, en définitive, strictement rien rapporté à l'Iran ni à l'Irak.
Le scandale de l'Irangate
En 1984, le Congrès des États-Unis interdit au gouvernement et à l'armée de soutenir pendant au moins un an les opérations militaires et paramilitaires antisandinistes au Nicaragua. Désireux malgré tout de maintenir leur aide militaire aux milices de droite nicaraguayennes, le directeur de la CIA de l'époque, Wiliam Casey, et le conseiller à la sécurité nationale Robert MacFarlane décident, pour continuer de financer leurs opérations antisandinistes en Amérique centrale, de vendre des armes en secret à l'Iran par l'intermédiaire des Israéliens. Percevant les profits de ces ventes secrètes d'armes à l'Iran, les contre-révolutionnaires nicaraguayens (aussi appelés Contras), pouvaient continuer de mener leurs opérations sans laisser de traces officielles.
En 1985, des missiles antichars américains sont promis à Téhéran en échange de la libération d'otages américains détenus au Liban.
En 1986, le président Reagan autorisera personnellement la livraison de 3000 missiles antichars TOW à l'Iran. Toute cette affaire éclate au grand jour lorsqu'un avion chargé de matériel militaire destiné aux Contras s'écrase en 1986 au Nicaragua. Le pilote, capturé par les sandinistes, parle et raconte toute l'histoire, qui fait ensuite le tour du monde. En tout, ces ventes d'armes secrètes à l'Iran auront permis d'acheminer près de 50 millions de dollars aux contre-révolutionnaires nicaraguayens, aux Afghans, et même à des rebelles angolais.
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La bombe, un gage de sécurité pour les Iraniens
Bien qu'une majorité d'Iraniens soient en désaccord avec le régime de fer que leur imposent les religieux radicaux depuis un quart de siècle, une large part d'entre eux demeurent convaincus de l'utilité de se doter un jour d'armes nucléaires.
Pour beaucoup d'Iraniens, en effet, la possession de telles armes constitue une police d'assurance contre les agressions extérieures. Pour l'opinion publique iranienne, des puissances comme les États-Unis, par exemple, ne s'attaquent qu'à des pays qui ne détiennent aucune capacité de riposte nucléaire. Ce qui était notamment le cas en Irak alors que la Corée du Nord, qui nargue régulièrement Washington en exhibant des armes de destruction massive, n'a jamais encore été menacée jusqu'ici. Suivant ce raisonnement, les Iraniens comprennent qu'en se dotant d'armes nucléaires, une invasion de leur pays par les États-Unis deviendrait beaucoup trop risquée pour l'équilibre géopolitique de la région.
Par ailleurs, le pays étant entouré de puissances nucléaires, dont Israël et le Pakistan, qui refusent de signer les traités internationaux de non-prolifération, les Iraniens redoutent qu'Israël ne profite de la présence américaine en Irak pour bombarder leurs installations nucléaires, comme le gouvernement Begin l'a fait en 1981 à Tamouz, en Irak.
En ce qui a trait aux requêtes insistantes de l'AIEA pour que les installations nucléaires de l'Iran soient soumises à des inspections, les Iraniens se demandent pourquoi il est aujourd'hui si urgent d'ouvrir leurs installations aux inspecteurs, alors qu'Israël, soupçonné de détenir plus de 200 ogives nucléaires, n'est jamais ennuyé ou forcé par qui que ce soit d'ouvrir ses arsenaux aux inspecteurs de l'Agence.
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La jeunesse iranienne en quelques chiffres
• Âge moyen de la population iranienne: 23,5 ans
• Iraniens âgés de moins de 25 ans: 65 % de la population totale
• Taux de chômage chez les jeunes: 50 % (estimation)
• Taux de scolarisation moyen des jeunes: 85 % hommes 74 % femmes
• Population universitaire: 35 % de femmes 65 % d'hommes
• Âge légal pour voter: 15 ans
• Accès à Internet: 3 millions de personnes branchées
• Drogues: 15 % des 9 à 25 ans en consomment (drogues dures en forte progression)
• Gens vivant sous le seuil de pauvreté: 40 % à 50 %
• Âge minimal exigé pour le mariage d'une femme: 9 ans
• Mères célibataires: 900 000
• Prostitution: en forte progression chez les jeunes femmes
Source: Unicef
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Nous récoltons ce que nous semons...