Dedeleco écrit:
Ce n'est pas l'argent qui pose problème, moyen d'échange de biens très complexes...
L'argent suppose un préalable qui est de pouvoir donner une valeur à une marchandise, de quelle sorte quelle soit, sinon elle est inutile.
Ceci admis, il est évident,
dans notre logique, que c'est un média très pratique; cependant, je voudrais faire remarquer que dans celle des sociétés anciennes ce point était très facilement résolu: deux choses échangées pouvaient être disproportionnée cela était sans conséquence puisque l'échange ou le don n'était jamais soldé, d'une part, et d'autre part qu'à un don substantiel, le receveur qui n'avait rien d'équivalent à offrir pouvait se dédouaner par un don symbolique (c'est ce qu'illustre encore aujourd'hui, pour le premier cas l'échange de services entre voisins ou pour le second le sourire de remerciement qui "contrebalance" l'aide spontanée d'un inconnu).
Ceci me conduit à relever un inconvénient majeur de la monnaie: facilitant les échanges, il les bloque radicalement lorsque l'autre est impécunieux, c'est en cela qu'il est foncièrement inégalitaire. Et, lorsque l'échange double peut avoir lieu, il supprime tout lien ou obligation ultérieure: là encore, il rend abstrait le rapport entre les gens.
C'est cette abstraction de la monnaie (sans valeur, elle est toute valeur) qui rend possible la question actuelle des dettes, abstraction qui défie toute véritable clarification.
Obamot écrit:
Ok, mais les emplois est-ce aussi primordial, dès lors qu'on robotise?
Je comprends ta remarque, surtout avec ce qui la suit; le problème de l'emploi ne se pose
pas en soit, mais relativement au fait qu'emploi et moyens de subsistance sont corrélés.
Dans le contexte actuel l'augmentation de productivité ne profite pas à l'ensemble de la société, mais à une minorité (financièrement parlant).
Ça fait partie de ce que tu appelles "changer le rapport au travail" de faire en sorte que la société ne soit plus une formule globalisante abstraite mais corresponde à une réalité (en clair: essor de la productivité= moins de travail obligatoire pour chacun*).
Avant que je n'oublie, ce serait avec plaisir que j’accueillerai ton texte économique.
Sen-no-sen:L'économie est un moyen plutôt qu'un but.
Sans avoir clairement de ligne de conduite (ou plus clairement de philosophie), il me semble que toutes tentatives d'amélioration est vouées à l'échec.
Je crois que le rapprochement de ces deux phrases est très éclairant: c'est parce que l'économie est devenue un but au lieu d'un moyen qu'une réforme est absurde.
Réformer l'économie en tant que but ne changera pas sa finalité qui est elle même.
Plus concrètement, il suffit de jeter un coup d’œil à l'énorme complexité des lois sociales et économiques déjà existantes, pour comprendre la faiblesse des moyens face à la puissance du rouleau compresseur économique.
*Il est amusant ou attristant, c'est selon, de voir, en relisant les économistes d'il y a quelques décennies, leurs spéculations sur le XX siècle et, pour ce dont nous parlons, le problème que poserait l'augmentation toujours plus grande du temps disponible, du fait de la constante diminution du temps de travail!